Oui, mais alors non ! Je n'ai pas l'habitude de m'ennuyer quand je lis
Gaston Leroux, et là, je me suis carrément emmerdée.
Pourtant, ça démarre fort, avec un mystère apparemment insoluble à la clé et des crimes abominables perpétrés dans une petite ville sans histoires !
Gaston Leroux sait y faire, et il ferre son lecteur avec le récit effrayant des meurtres, à chaque fois commis selon le même mode opératoire, à chaque fois scandés par des gémissements et l'appel désespéré d'une voix de petite fille... Et ce récit nous est conté par un des protagonistes (pendant que chacun dans la ville est claquemuré chez soi, espérant ne pas être la prochaine victime), alors que quelques braves montent la garde dans l'auberge et que tout le monde est sur les dents. Car un nouvel événement terrible va inévitablement advenir ! La scène qui suit - scène de meurtre, évidemment - n'est pas mal réussie non plus, mêlant horreur, mystère et un brin d'humour. Car
Gaston Leroux a le chic pour l'humour macabre.
Malheureusement, le mystère va être assez vite, tout du moins en partie, éventé. C'est à partir de ce moment que les aventures des personnages ont commencé à m'ennuyer fermement. Sans mystère, plus de suspens, sans suspens, plus d'intérêt. Même le personnage principal,
Balaoo, original s'il en est, dont l'histoire incite pourtant quelque peu à réfléchir sur la recherche scientifique et sur l'humanité... même ce personnage hors du commun, donc, ne m'a pas permis d'accrocher à un roman qui a surtout pour lui le style toujours aussi délicieux de
Gaston Leroux. Tant pis !