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Critique de Ellane92


Bénédicte Masson est un relieur reconnu à Paris, poète à ses heures. Ne manquant pas d'ouvrages, il a l'habitude d'embaucher de jeunes stagiaires. Toutes, à un moment ou à un autre, ne se présentent plus à leur poste. Pour Bénédicte, c'est sa très grande laideur physique qui est la cause de ces fuites, ces jeunes femmes ne pouvant supporter sa vue.
De la fenêtre de son appartement, il observe le jardin et la chambre de la très belle Christine, la fille de l'horloger, fiancée à un grand prosecteur. Il souffre en silence, ne confiant ses sentiments, ses peines et sa souffrance qu'à son journal. A sa plus grande surprise, il surprend un jour la belle Christine se promenant dans le jardin en tenant le bras à un beau jeune homme, très élégant, et bien entendu, extrêmement beau. Dès que son père et son fiancé rentrent à la maison, elle cache son amant (car que pourrait être d'autre ce jeune homme ?) dans le placard de sa chambre.
Bénédicte n'a pas le temps de se remettre de sa surprise qu'une plus grande encore l'attend : la femme de ses pensées vient frapper à sa porte, lui proposant de travailler avec elle à la bibliothèque du manoir du Marquis de Coulteray. Officiellement, des livres sont à relier, mais Christine craint, si elle reste seule sur place, de devoir une nouvelle fois repousser les ardeurs du Marquis qui semble la trouver à son gout. Et puis ce sera l'occasion pour Bénédicte de rencontrer la marquise de Coulteray, une femme étrange, maigre et blanche, soignée par un médecin hindou. Il semble qu'elle ne soit pas très loin de la folie, puisqu'elle affirme que le marquis, son mari, serait âgé de plus de deux siècles, et qu'il doit son exceptionnelle longévité à son statut de vampire.

Ayant été assez déçue de la lecture du mystère de la chambre jaune, j'ai décidé de laisser une nouvelle chance à Gaston Leroux de me séduire par ses histoires. J'ai donc abandonné le jeune Rouletabille pour découvrir les mystères de la poupée sanglante. Et j'ai drôlement bien fait !
La poupée sanglante se situe, avec beaucoup de bonheur, au carrefour de la science-fiction, du fantastique, de l'énigme policière, et du roman d'amour. La trame principale est entrecoupée des éléments du journal intime de Bénédicte, dont on comprend peu à peu la personnalité passionnée et désespérée. le journal de Bénédicte est particulièrement touchant dans ses déclarations d'amour, la solitude et la vulnérabilité de son malheureux et hideux auteur.
La poupée sanglante nous propose plusieurs intrigues qui se mélangent et s'entrecroisent : bien sûr, il faut parler de l'histoire d'amour à sens unique de Bénédicte et de Christine que j'ai déjà évoqué ; ensuite, il y a tout le mystère qui entoure le beau jeune homme caché dans l'armoire de Christine (et qui est menacé de mort par le père de la belle !) ; les jeunes stagiaires de Bénédicte n'ont pas seulement cessé de venir travailler, elles ont purement et simplement disparu, mais que leur est-il arrivé ? ; enfin, on essaie également de démêler cet imbroglio autour du marquis et de la marquise de Coulteray, folle peut-être, mais qui a des preuves à l'appui, et dont la détresse ne prête certes pas à sourire !
La grande force de la poupée sanglante est, à mon avis, l'étrangeté et le mystère qui entourent les personnages et leurs actions ; le lecteur est invité à douter des personnages et de leur histoire, il y a de nombreux revirements de situation, et au fil du récit, le mystère est de plus en plus présent… jusqu'à la grande explication finale qui, si elle ne résout pas toutes les intrigues, a le mérite d'être extrêmement pragmatique et réaliste.
Bref, sans les écueils qui m'avaient dérangé dans le mystère de la chambre jaune, j'ai beaucoup apprécié cette lecture qui trouvera son dénouement ultime dans "La machine à assassiner".
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