AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur J'ai avorté et je vais bien, merci (10)

Depuis je vais bien merci ! Pas l’idée débile et asservissante que cet amas de cellules de la taille d’un quart de cacahuète aurait pu être un ”être vivant”, un ”bébé”, ni même un ”fœtus”. Amas de cellules il était, amas de cellules il n’est plus. J’ai avorté, je vais bien merci !
Commenter  J’apprécie          40
« L’avortement, c’est la possibilité d’interrompre un processus biologique entamé, sur décision de la femme concernée. Ce n’est pas une session de rattrapage pour mauvais élèves, avec justificatifs et excuses à fournir. C’est un droit. »
Commenter  J’apprécie          30
C’est comme ça, c’était un choix entre moi et moi.
Commenter  J’apprécie          20
Nous en avons assez de cette forme de maltraitance politique, médiatique, médicale. Avorter est un droit, avorter est notre décision, qui doit être respectée : nous ne sommes pas des idiotes ou des inconséquentes. Nous n’avons pas à nous sentir coupables, honteuses ou forcément malheureuses.
Commenter  J’apprécie          20
Avant 1975, en France, les femmes avortent dans la clan­des­ti­nité et à leurs risques et périls. Beau­coup en meurent ou sont muti­lées à vie. Cha­cune fait ce qu’elle peut, en fonc­tion de son car­net d’adresse et de ses moyens. Cer­taines ont assez d’argent pour aller avor­ter dans quelque cli­nique suisse ou anglaise, tan­dis que d’autres se retrouvent sur la table de cui­sine « d’une fai­seuse d’anges », entre la mar­mite de pot-au-feu et le buf­fet en for­mica, en échange de quelques billets. D’autres encore sont obli­gées de se débrouiller seules et uti­lisent ce qu’elles peuvent pour s’avorter : « aiguille à tri­co­ter, baleine de para­pluie ou de cor­set, épingle à che­veux » mais aussi « des bigou­dis, des scou­bi­dous, des tuyaux d’aquarium, des piques (que les ven­deuses uti­li­saient pour mar­quer les prix) […] des ciseaux, des four­chettes, des branches d’arbre, des tiges de lierre ou de per­sil, des os de pou­let, du fil de fer, du fil élec­trique, un bout de bois » (GAUTHIER (Xavière), Paroles d’avortées, quand l’avortement était clan­des­tin, La Mar­ti­nière, 2004, pages 20–21.).

Quelles que soient les condi­tions, avant 1975,lorsqu’une femme est déter­mi­née à avor­ter, elle doit sup­por­ter le pire. Com­bien d’entre elles sont allées tra­vailler avec une sonde intro­duite dans l’utérus, souf­frant le mar­tyre dans l’espoir d’interrompre une gros­sesse dont elles ne veulent pas ? Gisèle Halimi raconte ainsi qu’elle a plaidé des jours entiers au tri­bu­nal, avec une sonde sous sa robe d’avocate. Pen­dant le pro­cès, elle se tient debout, mal­gré « une dou­leur intolérable,fulgurante », des « ver­tiges [qui lui] brouillaient la vue » et « une fatigue atroce » (HALIMI (Gisèle), La cause des femmes, Gras­set, 1973, pages 47.). Pour déclen­cher l’avortement, les femmes essaient de pro­vo­quer une infec­tion. Cer­taines arrivent à l’hôpital à temps :la gros­sesse est inter­rom­pue et l’infection peut se soi­gner ;d’autres arrivent trop tôt, et repartent avec leur gros­sesse etquelques médi­ca­ments pour soi­gner l’infection. Et puis il y acelles qui n’arrivent jamais à l’hôpital ou qui arrivent trop tard, alors que l’infection ne peut plus être enrayée : elles perdent alors leur uté­rus, leurs trompes ou leur vie, à la suite d’une sep­ti­cé­mie, d’une hémor­ra­gie ou d’une embolie.

De nombreux-ses militants-es luttent contre cette situa­tion into­lé­rable. En avril 1971, 343 femmes prennent le risque de décla­rer publi­que­ment avoir avorté, et ainsi enfreint l’article 317 du code pénal fran­çais. Ce fai­sant, elles s’exposent à une peine allant jusqu’à deux ans d’emprisonnement si le Minis­tère public­choi­sit de les pour­suivre – ce qu’il ne fit pas. Par cet acte de déso­béis­sance civile, les femmes signa­taires du Mani­feste des 343ont contri­bué à faire de l’avortement une ques­tion poli­tique. Il fau­dra encore quatre années d’âpres luttes (Ces luttes furent menées par des femmes, des méde­cins, des avocat-es… On se sou­vient par exemple du MLAC (Mou­ve­ment pour la liberté de l’avortement et de lacon­tra­cep­tion), du MFPF (Mou­ve­ment fran­çais pour le plan­ning fami­lial), ou encore de l’association « Choi­sir la cause des femmes », fon­dée notam­ment par Gisèle Halimi.) pour que soit – dif­fi­ci­le­ment – votée une loi auto­ri­sant le recours à l’avortement.

Cette loi, d’abord votée pour un temps défini (cinq années) est arra­chée dans un cli­mat d’une grande vio­lence, notam­ment vis-à-vis de la ministre de la Santé, Simone Veil, qui essuie de nom­breuses insultes. Mais la loi est là. Elle per­met enfin aux femmes d’avorter dans de bonnes condi­tions sani­taires, au sein d’hôpitaux fran­çais et sans ris­quer leur vie. Mieux, dès 1982, l’acte est enfin rem­boursé par la Sécu­rité sociale. Mais l’avortement est sou­mis à de nom­breuses condi­tions : les femmes doivent obli­ga­toi­re­ment se rendre à un « entre­tien social » avant chaque IVG, l’avortement n’est auto­risé que dans un délai de 12 semaines d’aménorrhée (absence de règles), soit dix semaines de gros­sesse, et les jeunes femmes mineures doivent obte­nir le consen­te­ment de leurs parents pour béné­fi­cier d’une IVG. Il fau­dra attendre 2001 pour que le délai légal passe de 12 à 14 semaines d’aménorrhée (soit de 10 à 12 semaines de gros­sesse), que l’entretien préa­lable obli­ga­toire soit sup­primé pour les femmes majeures, et que les mineures puissent avor­ter sans le consen­te­ment de leurs parents.

Dix années après la loi de 2001, trente-cinq ans après la loi Veil et plus de qua­rante années après le Mani­feste des 343, où en sommes-nous avec l’avortement ? C’est ce que nous vous pro­po­sons de décou­vrir à tra­vers les témoi­gnages de femmes, de militant-es et de soignant-es.

« Vous devez vous sen­tir cou­pable » Notre action a débuté à l’occasion des 40 ans du Mani­feste des 343, en avril 2011. Nous, filles des 343, avons sou­haité don­ner à nou­veau la parole aux femmes, pour lut­ter contre la culpa­bi­lité et le silence dans les­quels, encore actuel­le­ment, sont enfer­mées celles qui décident d’interrompre volon­tai­re­ment leur gros­sesse. À tra­vers les témoi­gnages que vous allez lire, se des­sine l’image de l’avortement aujourd’hui en France – et cette image est, c’est le moins que l’on puisse dire, contrastée.

Com­men­çons par ce qui est encou­ra­geant. Les femmes venues témoi­gner sur le site IVG : je vais bien, merci ! sont com­ba­tives et lucides. Conscientes que ce droit fon­da­men­tal est sans cesse menacé, elles ne semblent pas prêtes à bais­ser la garde.
Commenter  J’apprécie          20
Quand vous avortez, on écoute votre malheur, pas votre colère d’être traitée comme de la merde ; On vous tend un miroir déformant : vous vous y voyez comme une femme flasque, défaite, éparpillée sur le sol, brisée. Alors que vous essayez de lever le poing, on vous tend un mouchoir et on vous prédit les larmes.
Commenter  J’apprécie          10
Et que ce n’était pas un drame, juste un droit (mais que les femmes aient des droits, c’est peut-être un drame pour certains !).
Commenter  J’apprécie          00
Pourquoi me demande-t-on de justifier mon avortement alors qu’on ne m’a pas demandé de justifier la naissance de mes enfants ? Les conséquences d’une naissance sont tout de même nettement plus lourdes, non ? Quelle logique appliquez-vous ?
Commenter  J’apprécie          00
Avorter est un droit plein et entier et le prêchi-prêcha obligatoire pré-intervention sert à culpabiliser les femmes. Ce n’est pas une dérogation que l’on nous accorde, c’est un droit que l’on exerce.
Commenter  J’apprécie          00
Par cet acte de désobéissance civile, les femmes signataires du Manifeste des 343 ont contribué à faire de l’avortement une question politique
Commenter  J’apprécie          00



    Lecteurs (27) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les emmerdeuses de la littérature

    Les femmes écrivains ont souvent rencontré l'hostilité de leurs confrères. Mais il y a une exception parmi eux, un homme qui les a défendues, lequel?

    Houellebecq
    Flaubert
    Edmond de Goncourt
    Maupassant
    Eric Zemmour

    10 questions
    563 lecteurs ont répondu
    Thèmes : écriture , féminisme , luttes politiquesCréer un quiz sur ce livre

    {* *}