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Critique de Foxfire


Aventures, Capitaine, flibustiers… Ces mots du titre du roman d'Alain-René Lesage m'ont tout de suite interpellée. Ajoutés à la superbe couverture ornée d'une marine promesse d'évasion, je me suis empressée d'acquérir ce roman. Je ne connaissais rien de l'auteur, qui était pourtant un homme de lettres illustre du 18ème siècle, notamment pour avoir initié le roman picaresque français avec « Gil Blas de Santillane ». Il faut dire que, sortie des Lumières, la littérature française du XVIIIème siècle est plutôt tombée dans l'oubli. Preuve en est, ma critique de ce roman est la 1ère publiée sur babelio. A la lecture de ces « Aventures de Beauchesne, capitaine de flibustiers », on ne peut que le regretter. Ce roman est un régal d'évasion et de divertissement.

« Les aventures de Beauchesne » est un pur roman picaresque, il en a les caractéristiques ainsi que les qualités et les limites. Comme dans tout roman relevant de ce genre, on suit les aventures extravagantes et trépidantes d'un anti-héros, en marge de la société mais au coeur noble, racontées sous la forme d'une autobiographie. Au cours du récit, le héros va rencontrer des protagonistes de toutes les classes sociales et va connaitre mille péripéties aux 4 coins du monde. C'est peu dire que le roman de Lesage fait voyager, Nouvelle-France, Saint-Domingue, Irlande, côtes africaines… on voit du pays, le livre est très dépaysant. Les péripéties, toutes plus rocambolesques les unes que les autres, s'enchaînent à un rythme endiablé laissant à peine le temps de reprendre son souffle. le roman est extrêmement divertissant. de plus l'écriture est fluide et agréable et très accessible. le roman se lit vraiment très facilement.
Si je parlais de limites en évoquant le roman picaresque, ce n'est pas un jugement de valeur, c'est pourquoi j'ai utilisé le terme de limite et pas de défaut. En effet, ce registre romanesque où le rythme est effréné et qui n'a d'autre but que de divertir et de faire voyager le lecteur, est de façon intrinsèque limité par son genre-même. S'il y a bien quelques scènes qui permettent une peinture sociale et quelques saillies satiriques, le roman picaresque cherche avant tout à divertir sans vraiment développer de propos. Par ailleurs, les personnages du roman picaresque ne sont en général pas très fouillés psychologiquement, ils ont un côté assez épuré, incarnant un archétype plus qu'une personnalité propre.

Ces limites du roman picaresque ne constituent pas pour moi un défaut. Quand on s'attaque à ce genre de récit, on vient y chercher de l'aventure, du romantisme, de l'exotisme. Et pour ça, j'ai été copieusement servie avec ces « Aventures de Beauchesne, capitaine de flibustiers ». Que la littérature des Lumières soit mise en avant est tout à fait normal et légitime vu son importance mais il ne faudrait pas négliger la littérature de divertissement qui l'a précédée. Si vous aimez les récits d'aventure, je vous conseille très vivement ce formidable roman divertissant et dépaysant.
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