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Critique de MadameTapioca


Ça me fait toujours un peu peur ce sentiment que j'ai d'appartenance à une terre. D'un côté c'est beau, c'est rassurant, ça explique sans doute une partie de ce que je suis aujourd'hui. Et de l'autre qu'est-ce que c'est moche. Moche parce que obligatoirement ça te rétrécie, ça t'aveugle. C'est un coup à finir aussi fermée que le voisin ! Et pour autant, hors de question de renier quoique ce soit au profil de l'uniformisation ! Dans ma caboche tout ça est très ambivalent - mais nous avons tous nos contradictions - et si je vous parle de moi c'est pour mieux vous parler de « Presqu'îles », pour vous transporter dans ma tête quand j'ai lu ce livre.

Les nouvelles de Yan Lespoux sont écrites au plus près des habitant d'un Médoc rural, avec du sable, des pins pour paysage et parfois des haleines chargées d'alcool.
Ce sont des bouts de vies, des instantanés ancrés dans la lande, avec des vieux qui gardent jalousement leur coin à cèpes, des jeunes qui s'emmerdent un peu, avec ceux qui ont dû partir mais qui ont leur bout de terre accroché au coeur, avec ceux qui rêvent de ne plus être Bordelais.
Ici l'ordinaire devient aventure, le folklorique devient universel.
Tendres ou noires, parfois drôle, toujours sensibles et terriblement vivantes, les histoires que l'on découvre dans ce recueil sont des petites pépites de concision avec un art de la chute jouissif.
« Presqu'îles » est tout simplement mon coup de coeur de février.

PS: Il y a quelques jours je chroniquais les nouvelles d'Eric Plamondon dans « Aller aux fraises » et j'ai trouvé une vraie connexion entre ces deux livres. D'un côté le Québec, de l'autre le Médoc. Là au Plamondon voit un orignal albinos, Lespoux voit un cerf. Il y a la même justesse, le même concentré de vie dans ces délicieuses nouvelles.
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