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Critique de malecturotheque


J'ai connu Doris Lessing avec son roman Les grand-mères, un livre que j'avais apprécié. J'ai découvert qu'elle avait également écrit de la science-fiction à l'occasion de la réédition de ce premier tome de Canopus dans Argo : archives. Ce qu'il faut savoir de cette saga, c'est que les tomes peuvent tout à fait être lus indépendamment les uns des autres.
Shikasta est un roman présenté comme des archives : Johor, le personnage principal, enseigne à ses étudiant·es l'histoire de la planète Shikasta, comment Canopus l'a prise sous son aile, a fait en sorte que les créatures shikastiennes évoluent dans le bon sens, etc. En ouvrant ce livre, j'ai eu un doute : n'allait-ce pas être un peu lourd à lire ? Finalement, au bout de quelques pages, j'étais déjà convaincue que ça allait me plaire, à commencer parce que le récit est à la première personne et parce que l'histoire fait sacrément écho à ce que nous vivons. Alors oui, Shikasta c'est la Terre, mais le livre a été publié à la fin des années 1970 et j'ai été surprise de constater à quel point, aujourd'hui encore, tout ce qui y est racont continue de faire écho. Pour être brève, ce que nous conte Johor, c'est l'histoire de la Terre/Shikasta. Il explique comment la planète s'est retrouvée en train de s'éteindre, comment Canopus et Sirius ont fortifié les Shikastiens, etc. C'est une histoire passionnante, qui se déroule sur des millions d'années, que l'on découvre alors. Puis, à peu près au milieu du roman, la narration se pose – tout en gardant un assez bon rythme – : Johor arrive au vingtième siècle, la planète va de mal en pis. Ce n'est alors plus l'émissaire qui nous parle des événements : ce sont les témoignages d'individus vraisemblablement shikastiens. Mais je m'arrête là concernant le récit pour vous laisser le plaisir de le découvrir par vous-mêmes.
Ce qui m'a surprise, c'est la grande présence de l'eugénisme dans ce roman. Tout en restant neutre, Doris Lessing évoque cette pratique tout au long du roman car c'est ce que fait Canopus sur Shikasta : renforcer les habitants de la planète, les améliorer afin que la planète survive selon leur idéal. Mais voilà, c'est bien de l'idéal de Canopus dont il est question et, comme c'est souvent le cas, ce sont les vainqueurs qui jugent de ce qui est bien…
Lire Shikasta, c'est lire une oeuvre dense, c'est voyager à travers le temps, découvrir l'Histoire de la Terre sous le prisme de la science-fiction, mais c'est aussi s'interroger sur beaucoup de choses. La narration est bien trouvée, mêlant le monologue à des rapports, des témoignages, des lettres… Je ne me suis pas ennuyée durant cette lecture malgré un intérêt s'effilochant légèrement sur la fin (si peu, avant que qu'un regain ne surgisse!).
Shikasta n'est pas un roman de SF facilement abordable, il faut être dans de bonnes dispositions pour le lire. En effet, le texte est riche et il faut s'immerger dans ce monde qui est le nôtre sans être le nôtre. J'ai tâtonné les premières pages pour ensuite plonger entièrement dans cette histoire. Et si c'est une bonne découverte, je sais que je ne m'attaquerai toutefois pas aux autres livres dans l'immédiat ; j'en lirai, peut-être pas tous, pas tout de suite, mais j'en lirai.

Finalement, je terminerai en disant que, si ce livre vous tente, ne serait-ce qu'un petit peu, et même si vous avez quelques doutes comme j'ai pu en avoir, allez-y, je vous le recommande ! En revanche, si de prime aborde il ne vous attire vraiment pas, alors ce roman n'est pas fait pour vous et je vous invite à passer votre chemin.
Lien : https://malecturotheque.word..
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