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Isabelle Delord-Philippe (Traducteur)
EAN : 9782290005781
96 pages
J'ai lu (03/09/2007)
3.27/5   464 notes
Résumé :
Un été au bord de la mer.
Deux familles apparemment sans histoires se prélassent au soleil : Roz et Lil, deux femmes mûres mais encore belles, leurs fils, deux hommes séduisants dans la force de l'âge, et leurs charmantes petites-filles tout occupées à leurs jeux d'enfants. Depuis toujours Roz et Lil sont aussi inséparables que des soeurs jumelles, et l'affection qu'elles se portent s'est doublée peu à peu d'un amour pour le moins trouble de chacune pour le f... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (115) Voir plus Ajouter une critique
3,27

sur 464 notes
Un ciel sans nuages. le murmure des vagues sur la plage. le sable chaud. Mouvements nonchalants de longs bras et de longues jambes halés. Décontraction et calme aristocratique. Effluves de poussières chaudes, nuits câlines. Sveltesse des femmes et beauté des hommes qui « jouent aux statues ». Belles demeures au bord de la plage, et fenêtres grandes ouvertes sur des jardins ensoleillés. Délicieuses et sensuelles jeunes femmes. Un sentier qui monte en serpentant au milieu des arbustes. Paréos et serviettes de bain. Corps dorés au goût de sel.
C'est un monde de conte de fées que nous présente la vénérable et très british Doris Lessing. Un « beau monde, lisse et éclatant de soleil, de sport et de bonne chère ! » Un monde bleu où les vies sont faciles, les existences paisibles et insouciantes. Liz et Roz ; Ian et Tom ! Vous les verrez vieillir, ces deux femmes étincelantes, à la beauté éternelle et à la réussite insolente ! Vous les verrez grandir, ces deux éphèbes qui deviendront beaux comme des Dieux.
Puis vous porterez leurs lunettes noires de soleil pour vous rendre soudainement compte que ce monde de « papier glacé » n'est pas aussi lisse qu'on voudrait bien vous faire croire. Un lien invisible, mais infrangible, lie ces quatre nantis de l'existence. Vous les verrez s'ébattre avec jouissance dans une passion fusionnelle, éruptive, teintée d'homosexualité. Une ardeur incandescente qui fascine. Qui met mal à l'aise aussi dans la mesure où elle est terriblement exclusive et chasse tous les autres, non sans méchanceté et mépris.
Ne vous laissez surtout pas engourdir par le style noble et raffiné de l'auteur, par la nonchalance stylée des personnages. Vous lirez une histoire dure, violente, amère, sans concessions, qui s'achève sur un rire moqueur et cruel.
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Au sommet d'un belvédère baigné par le soleil, un drame se joue. Deux belles-filles bafouées retirent leurs filles à leurs maris un peu trop accoquinés avec les grand-mères. Amours croisées et adultères répétés, l'intrigue ne laisse clairement pas indifférent.

Doris Lessing se fait plaisir en une centaine de pages sur un sujet sûrement bien maîtrisé, mais très restreint au niveau du volume et de l'approfondissement. Malgré son prix Nobel, je ne conseille surtout pas d'aborder son oeuvre avec ces Grand-mères. En effet, rien que le style déjà m'a énervé comme pas possible : cassant, multipliant les digressions sans intérêt, n'arrêtant que trop rarement d'abuser des parenthèses et autres tirets de ponctuation, l'ensemble en deviendrait presque casse-tête à lire. du côté de ces grand-mères, comme l'auteur est adepte des situations anticonformistes, elle mise sur l'étrangeté des relations fusionnelles entre deux femmes depuis leur plus tendre enfance, qui iront jusqu'à se lier charnellement l'une avec le fils de l'autre, et vice-versa. L'ennui vient du fait qu'elle crée là des personnages constamment aveugles devant leur réalité et volontairement égoïstes au point de ne penser qu'à leur bien-être et blesser tout leur entourage.

Un tout petit roman que j'ai trouvé aussi limité qu'agaçant. Bien dommage au vu de la renomme de son auteur, mais le fait est là : je ne conseille pas ces Grand-mères ; mieux vaut découvrir Doris Lessing par une autre de ses ouvrages (en espérant que cela ne représente pas l'ensemble de son oeuvre pour laquelle elle reçut son Prix Nobel…).
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Il faut une certaine maturité à une femme, pour imaginer une histoire aussi inhabituelle. Doris Lessing, qui la portait en elle, sans doute depuis un moment, a attendu d'avoir 86 ans pour l'écrire. On trouve des quantités de romans avec des héros âgés aimant avec des fortunes diverses, un égoïsme certain, de très jeunes femmes, mais l'inverse est un sujet plutôt tabou, dans la société comme dans la littérature.
Deux amies, Roz et Lil élèvent quasiment seules leurs deux fils. Ian le fils de Lil devient l'amant de Roz, et Tom celui de Roz devient l'amant de Lil. Ces relations deviennent au fil du temps, des histoires d'amour sincères et profondes, mais sans issue, dans lesquelles, les femmes trouvent dans la douleur, et même un peu d'humour, la force de la rupture inévitable en déclarant simplement : " nous allons devenir des parangons de vertu ! " . Leur amitié peu commune les transcendent comme des "matriarches" , les piliers d'une famille dans laquelle les belles filles, plutôt effacées sont reléguées à des fonctions procréatives.
C'est avec un récit construit et sobre, que le grand auteur britannique nous parle de faux semblant, de la fuite du temps et du vieillissement.
De la grande littérature !




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Des grand-mères indignes diront les bien-pensants, des femmes libres affirmeront les esprits ouverts. En réalité ni l’un ni l’autre, car si les deux amies Roz et Lil sont plutôt des femmes égoïstes, se souciant de leurs belles-filles comme d’une guigne, assumant sans complexe les relations sexuelles qu’elles ont avec le fils l’une de l’autre, elles sont amoureuses. Des histoires d’amour, forcément sans avenir, auxquelles il faudra bien qu'elles donnent une fin.

Avec ce sujet sur les relations de femmes mûres avec des hommes jeunes, Doris Lessing inverse une situation largement admise dans les sociétés patriarcales et pointe l’injustice faite aux femmes. Sans faire de ses héroïnes des femmes sympathiques, elle les soumet implicitement à notre jugement moral pour que nous le remettions éventuellement en cause.

Une belle démonstration sur l’inégalité des hommes et des femmes qui souffre probablement de sa brièveté et de sa forme pour être tout à fait séduisante.
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Ce court roman a été écrit vers la fin de la vie de Doris Lessing. Pour beaucoup, ce serait une oeuvre à oublier de par son style et le thème abordé. Doris Lessing n'aurait-elle au contraire passé outre les attentes de son lectorat en publiant une oeuvre volontairement provocante sur la place de la femme. le texte interroge sur le jugement moral. Dans le cas présent, l'image habituelle de grand-mère est largement écornée. J'ai aimé la manière dont le thème est abordé : le texte est concis et surtout les relations entre les personnages le plus souvent suggérées.






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critiques presse (1)
Lecturejeune
01 mars 2006
Lecture jeune, n°117 - Le soleil baigne la terrasse avec vue sur mer du Baxter’s. Là, est attablé un sextuor que nous découvrons à travers le regard fasciné de la serveuse : deux petites filles angéliques ; leurs pères, Tom et Ian, de séduisants trentenaires ; les mères de ces derniers, Roz et Lil, «assez belles pour que personne n’eût songé à les juger vieilles». La même blondeur, le même teint doré, la même aisance radieuse caractérisent ces êtres qui semblent nés pour le bonheur. Le charme est rompu par l’arrivée fracassante de Mary, la femme de Tom, «un petit bout de brune remuante, qui n’avait rien de l’assurance et du style de ‘‘la Famille’’» : au bord des larmes, visiblement choquée, Mary brandit à l’assistance un paquet de lettres défraîchies… Cette scène inaugurale saisissante soulève une foule de questions. Quels liens unissent vraiment les membres de cette extraordinaire tribu ? Aussi intriguée que le lecteur, la serveuse cède la parole à un narrateur omniscient qui ouvre l’album de famille. Inséparables, Roz et Lil se connaissent depuis leur plus jeune âge. Leur duo est si parfait que même leurs maris s’en sentent exclus. Roz et Lil élèvent donc seules leurs fils et la relation fusionnelle des deux femmes fait jaser le voisinage. Mais le scandale ne réside peut-être pas là où on le croit… Lorsque les garçons atteignent cet «âge éphémère, vers seize, dix-sept ans, où ils ont une aura poétique» et ressemblent à «de jeunes dieux», chaque mère se sent irrésistiblement attirée par le fils de l’autre. N’est-ce qu’un moyen détourné d’exprimer l’amour qu’elles se portent ? Révélations progressives, phrases courtes et limpides, style direct : à quatre-vingt cinq ans, Doris Lessing livre avec un mélange de calme et de malice un récit surprenant, impertinent, par lequel le lecteur est véritablement happé. Gaëlle Glin
Lire la critique sur le site : Lecturejeune
Citations et extraits (36) Voir plus Ajouter une citation
Mais leur vie était déjà facile. Ceux qui ont des existences aussi plaisantes, aussi insouciantes, exemptes de tout problème ne sont pas nombreux sur cette terre : sur ces rivages bénis, personne ne s'isolait pour pleurer sur ses péchés ou sur le manque d'argent, ni encore moins de nourriture. Quel beau monde, lisse et éclatant de soleil, de sport, de bonne chère ! Peu de gens, où qu'ils vivent, connaissaient des côtes semblables, sauf peut-être lors de courtes vacances, ou dans des récits de voyages semblables à des songes. Soleil et mer, mer et soleil, et toujours la rumeur des vagues sur la plage.
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Roz et Lil, qui se prélassaient sur la petite véranda dominant la mer, virent les deux garçons gravir le chemin, les sourcils légèrement froncés, balançant au bout de leurs bras leurs affaires de bain qu'ils mettraient à sécher sur le muret de la galerie. Ils étaient si beaux que les deux femmes s'assirent pour échanger un regard exprimant leur incrédulité.
- Mon Dieu ! souffla Roz.
- Oui, murmura Lil.
- C'est nous qui avons fait ça, c'est nous qui les avons faits, dit Roz.
- Si ce n'est pas nous, alors qui ? renchérit Lil.
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De part et d'autre d'un petit promontoire surchargé de cafés et de restaurants s'étendait une mer folâtre mais modérée. Rien en tout cas qui approchât du véritable océan, lequel grondait et rugissait à l'extérieur du trou béant formé par l'arrondi de la baie et la barrière corallienne que tout le monde appelait - cela figurait même sur les cartes - Baxter's Teeth. Qui était ce Baxter? Bonne question, souvent posée, à laquelle répondait un parchemin artistiquement patiné accroché au mur du restaurant situé au bout du promontoire. Cet établissement occupait le plus bel emplacement, le plus élevé donc le plus prestigieux. Baxter's était son nom; on racontait que l'arrière-salle de brique légère et de roseau avait été la hutte de Bill Baxter, qu'il l'avait bâtie de ses propres mains. Ce Baxter était un navigateur infatigable, un marin qui avait découvert par hasard cette baie paradisiaque et son petit cap rocheux.
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La beauté des jeunes gens, bon, ce n’est pas si simple. Les filles, oui, pleines de leurs œufs appétissants, nos mères à tous, c’est normal qu’elles doivent être belles, et d’habitude elles le sont, ne serait-ce même qu’un an ou un seul jour. Mais les garçons, pourquoi ?

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"Elle avait été amoureuse de Tom, et puis de Ian, puis de nouveau de Tom, pour leur beauté, leur aisance, et quelque chose de plus, un air comblé, comme s'ils avaient baigné toute leur vie dans un plaisir qui s'exprimait à présent sous forme d'ondes invisibles de contentement....

....Ce qui emplissait ses yeux de larmes, c'était de les voir tous là, de les regarder, comme en ce moment....

...Elle rêvait à cette décontraction physique, à ce calme qui s'exprimait en mouvements nonchalants, à ces longs bras et ces longues jambes hâlés, et au reflet des têtes d'un blond doré au soleil...."
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Videos de Doris Lessing (7) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Doris Lessing
Chaque mois, un grand nom de la littérature française contemporaine est invité par la Bibliothèque nationale de France, le Centre national du livre et France Culture à parler de sa pratique de l'écriture. Javier Cercas, auteur de Terra Alta qui lui valut en 2019 le 68e prix Planeta, est à l'honneur de cette nouvelle séance du cycle « En lisant, en écrivant ».
QUI EST JAVIER CERCAS ? Né en 1962 à Ibahernando, dans la province de Cáceres, Javier Cercas est un écrivain et traducteur espagnol. Après des études de philologie, il enseigne la littérature à l'université de Gérone, pendant plusieurs années. En 2001, son roman Les Soldats de Salamine – sur fond de Guerre civile espagnole – remporte un succès international et reçoit les éloges, entre autres, de Mario Vargas Llosa, Doris Lessing ou Susan Sontag. Ses livres suivants, qui s'inspirent souvent d'événements historiques et de personnages ayant réellement existé, rencontrent le même accueil critique et sont couronnés de nombreux prix : Prix du livre européen (2016), Prix André Malraux (2018), Prix Planeta (2019), Prix Dialogo (2019). Son oeuvre est traduite en une vingtaine de langues. Il est également chroniqueur pour le quotidien El País.
De Javier Cercas, Actes Sud a publié : Les Soldats de Salamine (2002), À petites foulées (2004), À la vitesse de la lumière (2006), Anatomie d'un instant (2010), Les Lois de la frontière (2014, prix Méditerranée étranger 2014), L'Imposteur (2015), le Mobile (2016), le Point aveugle (2016), et le Monarque des ombres (2018). Son nouveau roman, Terra Alta, paraîtra en mai 2021.
En savoir plus sur les Masterclasses – En lisant, en écrivant : https://www.bnf.fr/fr/master-classes-litteraires
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