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Critique de YvPol


YvPol
23 décembre 2011
Au risque d'être hué, moqué, lapidé pour les plus violent(e)s d'entre vous, je ne connaissais Doris Lessing que de nom. Je dois avouer mon inculture, ma crasse ignorance, mais je n'avais rien lu d'elle. Grâce au club de lecture de la bibliothèque municipale, voici que je peux entrer enfin dans le cercle de ceux qui ont lu cette auteure nobélisée ; le thème du club pour notre prochaine rencontre est : les femmes Prix Nobel de littérature (pas dur, il n'y en a que 12 sur 105 prix attribués)
Revenons à ce tout petit roman (95 pages dans sa version poche) fort et dense, forcément dense. Doris Lessing parvient à faire naître des images avec quelques mots. Tout est dit, suggéré plutôt, en un minimum de mots : tout ce que j'aime, l'art de la concision. Par exemple, les paysages ne sont pas vraiment décrits, mais on visualise très bien les deux villes dont elle parle, celle proche de l'océan
L'auteure réussit en peu de pages à décrire ses 4 personnages principaux (Lil et Roz et leurs fils, Ian et Tom), à instaurer des liens tenaces et indéfectibles entre eux. Même les relations entre mère/fils, garçons/femmes, garçons entre eux et mères entre elles sont suggérées plus que franchement dites, mais aucun doute ne subsiste, le lecteur sait vraiment à quoi s'en tenir. Un rien poétiquement, Doris Lessing aborde des questions aussi tendues que l'identité sexuelle, l'identité tout court, l'amour filial, la reconnaissance envers ses parents, ...
Quels personnages ! Je pourrais même écrire : quelles grands-mères ! Car bien sûr c'est d'elles dont il est le plus question, elles qui dirigent leurs vies et celles de leurs garçons. Des maîtresses-femmes. Oedipe n'est pas loin, qui traîne quasiment dans toutes les pages. Et encore cette prouesse de l'auteure qui en quelques mots raconte la vie de Lil et Roz. On a l'essentiel et point de superflu, loin de ces sagas qui traînent en longueur et qui au final apporte moins qu'un livre comme celui-ci. Parce qu'en plus, Doris Lessing ajoute des paragraphes sur divers sujets comme par exemple la beauté.
Un roman absolument passionnant et dérangeant, "décapant sur les non-dits et la dissimulation" est-il écrit sur la 4ème de couverture. Je suis vraiment bluffé par la concision de ce roman et le nombre de questions qu'il aborde, l'air de rien, presque légèrement. Évidemment, je suis tenté par le reste de la production de Doris Lessing, mais j'ai peur d'avoir commencé par le meilleur.
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