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sur 464 notes
Un ciel sans nuages. le murmure des vagues sur la plage. le sable chaud. Mouvements nonchalants de longs bras et de longues jambes halés. Décontraction et calme aristocratique. Effluves de poussières chaudes, nuits câlines. Sveltesse des femmes et beauté des hommes qui « jouent aux statues ». Belles demeures au bord de la plage, et fenêtres grandes ouvertes sur des jardins ensoleillés. Délicieuses et sensuelles jeunes femmes. Un sentier qui monte en serpentant au milieu des arbustes. Paréos et serviettes de bain. Corps dorés au goût de sel.
C'est un monde de conte de fées que nous présente la vénérable et très british Doris Lessing. Un « beau monde, lisse et éclatant de soleil, de sport et de bonne chère ! » Un monde bleu où les vies sont faciles, les existences paisibles et insouciantes. Liz et Roz ; Ian et Tom ! Vous les verrez vieillir, ces deux femmes étincelantes, à la beauté éternelle et à la réussite insolente ! Vous les verrez grandir, ces deux éphèbes qui deviendront beaux comme des Dieux.
Puis vous porterez leurs lunettes noires de soleil pour vous rendre soudainement compte que ce monde de « papier glacé » n'est pas aussi lisse qu'on voudrait bien vous faire croire. Un lien invisible, mais infrangible, lie ces quatre nantis de l'existence. Vous les verrez s'ébattre avec jouissance dans une passion fusionnelle, éruptive, teintée d'homosexualité. Une ardeur incandescente qui fascine. Qui met mal à l'aise aussi dans la mesure où elle est terriblement exclusive et chasse tous les autres, non sans méchanceté et mépris.
Ne vous laissez surtout pas engourdir par le style noble et raffiné de l'auteur, par la nonchalance stylée des personnages. Vous lirez une histoire dure, violente, amère, sans concessions, qui s'achève sur un rire moqueur et cruel.
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Au sommet d'un belvédère baigné par le soleil, un drame se joue. Deux belles-filles bafouées retirent leurs filles à leurs maris un peu trop accoquinés avec les grand-mères. Amours croisées et adultères répétés, l'intrigue ne laisse clairement pas indifférent.

Doris Lessing se fait plaisir en une centaine de pages sur un sujet sûrement bien maîtrisé, mais très restreint au niveau du volume et de l'approfondissement. Malgré son prix Nobel, je ne conseille surtout pas d'aborder son oeuvre avec ces Grand-mères. En effet, rien que le style déjà m'a énervé comme pas possible : cassant, multipliant les digressions sans intérêt, n'arrêtant que trop rarement d'abuser des parenthèses et autres tirets de ponctuation, l'ensemble en deviendrait presque casse-tête à lire. du côté de ces grand-mères, comme l'auteur est adepte des situations anticonformistes, elle mise sur l'étrangeté des relations fusionnelles entre deux femmes depuis leur plus tendre enfance, qui iront jusqu'à se lier charnellement l'une avec le fils de l'autre, et vice-versa. L'ennui vient du fait qu'elle crée là des personnages constamment aveugles devant leur réalité et volontairement égoïstes au point de ne penser qu'à leur bien-être et blesser tout leur entourage.

Un tout petit roman que j'ai trouvé aussi limité qu'agaçant. Bien dommage au vu de la renomme de son auteur, mais le fait est là : je ne conseille pas ces Grand-mères ; mieux vaut découvrir Doris Lessing par une autre de ses ouvrages (en espérant que cela ne représente pas l'ensemble de son oeuvre pour laquelle elle reçut son Prix Nobel…).
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Des grand-mères indignes diront les bien-pensants, des femmes libres affirmeront les esprits ouverts. En réalité ni l’un ni l’autre, car si les deux amies Roz et Lil sont plutôt des femmes égoïstes, se souciant de leurs belles-filles comme d’une guigne, assumant sans complexe les relations sexuelles qu’elles ont avec le fils l’une de l’autre, elles sont amoureuses. Des histoires d’amour, forcément sans avenir, auxquelles il faudra bien qu'elles donnent une fin.

Avec ce sujet sur les relations de femmes mûres avec des hommes jeunes, Doris Lessing inverse une situation largement admise dans les sociétés patriarcales et pointe l’injustice faite aux femmes. Sans faire de ses héroïnes des femmes sympathiques, elle les soumet implicitement à notre jugement moral pour que nous le remettions éventuellement en cause.

Une belle démonstration sur l’inégalité des hommes et des femmes qui souffre probablement de sa brièveté et de sa forme pour être tout à fait séduisante.
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Il faut une certaine maturité à une femme, pour imaginer une histoire aussi inhabituelle. Doris Lessing, qui la portait en elle, sans doute depuis un moment, a attendu d'avoir 86 ans pour l'écrire. On trouve des quantités de romans avec des héros âgés aimant avec des fortunes diverses, un égoïsme certain, de très jeunes femmes, mais l'inverse est un sujet plutôt tabou, dans la société comme dans la littérature.
Deux amies, Roz et Lil élèvent quasiment seules leurs deux fils. Ian le fils de Lil devient l'amant de Roz, et Tom celui de Roz devient l'amant de Lil. Ces relations deviennent au fil du temps, des histoires d'amour sincères et profondes, mais sans issue, dans lesquelles, les femmes trouvent dans la douleur, et même un peu d'humour, la force de la rupture inévitable en déclarant simplement : " nous allons devenir des parangons de vertu ! " . Leur amitié peu commune les transcendent comme des "matriarches" , les piliers d'une famille dans laquelle les belles filles, plutôt effacées sont reléguées à des fonctions procréatives.
C'est avec un récit construit et sobre, que le grand auteur britannique nous parle de faux semblant, de la fuite du temps et du vieillissement.
De la grande littérature !




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Ce court roman a été écrit vers la fin de la vie de Doris Lessing. Pour beaucoup, ce serait une oeuvre à oublier de par son style et le thème abordé. Doris Lessing n'aurait-elle au contraire passé outre les attentes de son lectorat en publiant une oeuvre volontairement provocante sur la place de la femme. le texte interroge sur le jugement moral. Dans le cas présent, l'image habituelle de grand-mère est largement écornée. J'ai aimé la manière dont le thème est abordé : le texte est concis et surtout les relations entre les personnages le plus souvent suggérées.






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Court roman où l'on suit deux vieilles femmes, voisines, et leur amitié fusionnelle. Les deux auront des fils à la même date et les élèveront comme des jumeaux. Quand ils seront adolescent, chaque mère entamera une relation avec le fils de l'autre. Éventuellement, les fils partirons, iront faire leur vie, se marieront, auront des enfants.

C'est là que l'histoire commencent. Les femmes sont grands-mères maintenant. Plutôt détestables, d'ailleurs. Et les fils, belles-filles suspicieuses, et petits enfants viennent pour les vacances.

Tout cela forme un roman plutôt déconcertant où la Nobel de littérature (qui avait alors 86 ans) soulève plus de questions qu'elle n'en répond. Est-ce un roman féministe? Agiste? Toutes ces réponses? Je ne sais pas. Et je ne sais même pas si cette incertitude est la force ou la faiblesse du livre.
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Challenge Nobel 2013/2014

Roz et Lil sont deux amies d'enfance que rien ne sépare pas même le mariage, puisqu'elles l'ont célébré le même jour et habitent l'une en face de l'autre.
Enceinte au même moment, elles élèveront leur progéniture côte à côte, comme des frères jumeaux.
Les années passent. le mari de Lil meurt dans un accident de voiture. Celui de Roz demande le divorce. Il lui reproche de se sentir exclu de leur relation et de l'éducation de son fils.
Mères et fils forment alors une famille fusionnelle à quatre jusqu'à ce qu'ils deviennent adolescents. Tout bascule après une relation sexuelle entre Roz et le fils de Lil et inversement entre le Lil et le fils de Roz.
Devenus amants, les deux hommes finiront par se marier avec deux filles de leur âge et élèveront leur enfants avec l'aide des grand-mères. Mais ces relations quasi incestueuses ne seront pas sans conséquence sur leur vie.

Premier livre que je lis de Doris Lessing est déjà happée par son écriture, par son sens de la psychologie. J'ai tout de suite remarqué le point de vue externe qu'elle emploie dans la narration. Ce regard sur ce quatuor fusionnel on le retrouve d'ailleurs dans celui de la serveuse du bar le "Baxter's" où ils viennent régulièrement. Elle envie leur bonheur, mais finalement elle s'aperçoit qu'il y a quelque-chose qui cloche dans leur relation, dans cette démonstration de perfection familiale.
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Les grand-mères...
Comme celles que je n'aurais jamais voulu avoir.
Comme celles qui s'immiscent dans la moindre parcelle d'intimité de leur famille.
Comme celles qui refusent le bonheur des autres, indépendant du leur.
Comme celles qui manipulent avec talent les émotions de chacun.
Comme celles qui isolent ceux qu'elles aiment, telle une veuve noire.
Comme celles qui se déclarent indispensables.
Comme celles qui laissent leur égoïsme s'exposer au grand jour.
Comme celles que Doris Lessing a imaginées avec talent.

Cette lecture est dérangeante, désarmante, malsaine et étouffante.
Ce huis-clos m'a coupé les ailes et m'a parfois donné la migraine.
Rien que pour cela, je salue le talent de l'auteur et je ne suis pas étonnée qu'elle ait été récompensée d'un prix Nobel de littérature.

Un tout petit roman dont la force va laisser des traces dans la vie de toutes les belles filles opprimées par leur belle-mère, dans le quotidien de ces fils trop couvés et dans ma vie de lectrice passionnée par les émotions contrastées des relations humaines.
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Première rencontre avec cette auteure nobélisée et malgré un style que j'ai jugé assez distant, je suis plutôt satisfaite.

"Les grands-mères" est un récit solaire, non seulement parce qu'il se passe intégralement en été même s'il s'étend sur plusieurs décennies - l'auteure ayant visiblement tenu à donner à son récit la lumière naturelle et poétique que seul le soleil fournit - mais aussi parce que ses personnages rayonnent d'une intensité affective assez extraordinaire.

Roz et Lil sont amies depuis l'enfance. Aussi proches et complices que si elles avaient été jumelles, elles ont pris l'habitude de tout partager : bonheurs et soucis de la vie. Leurs parcours sont différents et pourtant parallèles. Avec le temps, viennent l'expérience et la maturité ; ces femmes sont devenues épouses puis mères. Des mères que le hasard des circonstances - ou la perversité du destin - va inciter à partager leur "bien" le plus précieux : leurs fils.

Il s'agit d'un roman qui parvient à être poétique sans lyrisme. Figuratif : les descriptions sobres brossent en quelques traits fins décors et caractères. J'ai été heureuse de ne pas être engluée dans des envolées emphatiques, mais dans le même temps, je ne me suis jamais sentie proche voire identifiée à aucun des personnages. le texte a donc coulé sur moi avec la pureté d'une eau limpide et transparente mais sans laisser de traces. La tension sexuelle et affective qui lie les quatre personnages principaux ne m'a pas réellement séduite, sans pourtant me mettre mal à l'aise ; je dirais plutôt que l'incongruité de leurs relations est si atypique et déplacée qu'elle n'a pas suscité en moi de réelle implication dans le récit. C'est un récit qui parle d'amour mais j'ai eu du mal à nommer "amour" les sentiments décrits.


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Lorsque j'achète un livre couronné par un prix littéraire j'en attends toujours le meilleur. Alors lorsque j'ai entre les mains un roman d'un auteur qui a obtenu un Prix Nobel de Littérature, j'espère vraiment être conquise au point de ne plus toucher le sol, mais de m'élever dans des sphères où l'on n'accède que très rarement. le Prix Nobel étant la "Rolls" des prix littéraires... Mais trop souvent je connais une déconvenue. Avec ce roman de Doris Lessing, la déception est de taille! Je ne suis pas conquise par l'écriture, peut-être la traductrice est-elle en partie responsable? Mais pis encore sans doute, je suis heurtée par l'histoire. Ces "grand-mères" ne correspondent pas du tout à l'idée que je peux me faire d'une "grand-mère"! Peut-être ai-je un esprit étroit et suis-je très vieux jeu, mais ces femmes sont malsaines.
Grosse déception qui me prouve une fois de plus qu'un prix n'est pas toujours une garantie de qualité. Un roman lu rapidement et qui sera très vite oublié.
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