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Citations sur Le voyage à Paimpol (21)

Dans les grandes déprimes, l'usine est un refuge.
"On fait notre boulot et on est quitte." Tandis qu'avec le mari, les gosses, on n'est jamais quitte.
page 108
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J'enrage d'être à l'usine année après année, mais je n'ose rien tenter pour en sortir. Apprendre un métier ? Comment ? Quel métier ? Dactylo ? Infirmière ? Aucun ne m'intéresse. Je ne me passionne que pour ce qui m'est inaccessible. Et je crois que tout mon drame est là, au creux de mes mains, je n'aime pas le travail manuel.
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Je ne suis bonne qu'à causer pour pas un rond dans un journal ?
Lui il signe et moi je retourne à ma machine. Je visse et il cultive ses grands principes généreux. La terre aux paysans, l'université aux étudiants, les usines aux ouvriers. Je n'en veux pas de cette usine pourrie. Je veux des livres et des stylos moi aussi, pas des boulons socialistes.
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Je chôme et, sauf pour cause de congés annuels, je n'en ai pas le droit. Je n'existe que dans la contrainte de mon corps. Je n'ai pas de plastique. Je ne suis pas une statue, ni un un arbre. Les années ne me donnent pas de valeur, mais des rides. Pour exister, je dois déployer des tonnes d'efforts dans mes membres, porter sur mon dos des heures et des heures d'absence de moi-même. Et pourtant, j'ai tellement envie de beau, de doux, de repos et d'harmonie ! Je m'enfonce progressivement dans une méditation de caramel mou.
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Cela va changer. L'animal domestique rue dans les brancards. Je vais me rebiffer au lieu de pleurnicher en l'attendant. A l'usine je suis capable de tenir tête aux chefs, de remonter le moral aux déprimés, de défendre mes idées. A la maison je devrais filer doux ? J'essuierais ma combativité sur le paillasson et j'endosserais sans mot dire ma blouse de bobonne ? Pas question. Y'a un défaut quelque pat.
Je repars au combat.
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J'ai vécu ces heures pour moi seule, librement je crois, sans grandeur ni péripéties exaltantes, sans malheur non plus. En laissant planer le silence sur mon voyage éclair, il n'en sera que plus irrationnel, voire inquiétant. Même si je ne recommence plus, il y aura toujours ce doute, entre nous. Mon désir de fuite me vaudra des ménagements, il sera plus attentif à mes sautes d'humeur de crainte que je ne reparte et que, peut-être je ne revienne plus.
Car il tient à moi, comme à ses pantoufles, il m'enfile. Il ne se pose pas de question. Il ne m'interroge pas, il pense me connaître une fois pour toutes. je l'aurais surpris, au moins une fois.
Cendrillon a voulu aller au bal. la fée, sa marraine l'a aidée. mais Cendrillon a perdu son soulier de vair en quittant précipitamment le palais à minuit.
Et Cendrillon doit rentrer chez elle en stop.
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Je m'endors en réunion. Je flotte au-dessus des tables, allongées sur un nuage rose, pointant vers eux tous une mitraillette qui contient des ampoules de LSD. Je vais les faire sortir de leurs sales coquilles.
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Le bruit on finit par s'y habituer, c'est vrai, et comme si on n'en avait pas assez, comme si celui qu'on nous impose était encore insuffisant pour nous abrutir complètement, on se met à gueuler, très fort, à taper sur les containers, les chaînes, avec des outils. On se défoule en faisant jaillir une profusion de décibels gratuits. les nerfs à vif deviennent les fauteurs de tintamarre dans ces concerts de rage improvisés. le chef, éberlué, constate, mais n'intervient pas de peur que cette violence ne se retourne contre lui.
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J’aurais pu mourir assassinée. J’aurais pu rencontrer le prince chamant. Mais aller perdre mon porte-monnaie à Paimpol, je n’y avais pas pensé. C’est trop terre à terre, cela ne vaut pas un clou, même pour les journalistes d’Ouest-France.
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Je n’arrive pas à assimiler le « potager en dix leçons ». Je me renseigne à l’usine auprès des paysans ou d’anciens maraîchers et quand on ma dit en novembre que c’était la saison pour planter des nouilles, j’ai failli y croire.
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