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Critique de le_Bison


Joe le taxi y va pas partout, y marche pas au soda. D'ailleurs, il enfile son blouson pour descendre au pub du coin de la rue retrouver son collègue et se payer une Desperados et quelques bières. Après tout, il a fait une belle course de l'aéroport au quartier Sud. le temps de prendre ses clés qu'on frappe à la porte. Pourvu que cela soit la voisine en peignoir négligemment ouvert venue lui emprunter de la farine et des pommes pour faire une tarte aux pommes. Pas de bol, deux flics, l'air patibulaire et pas hilare du tout face à son esprit, je crois que pour une fois, le chauffeur va se faire conduire. Au poste, menotté, giflé, frappé, et même pas une bière dans le gosier.

Samedi soir. Tout comme ce soir.
J'entends un cri dans le couloir…

Je voulais juste boire une bière, comme tous les samedis, comme tous les soirs. Je voulais juste sortir prendre l'air, je n'avais pas l'idée que cet air de Dallas, univers impitoyable, allait m'amener dans ce Couloir. Pas celui d'un hôtel 4 étoiles, ni même celui de ta chambre. Celui avec un C majuscule dont on écourte la fin en pensant à la sienne, sa fin, la fin de sa vie, le Couloir de la mort. Pourtant rien ne laissait paraître un tel présage (demandez à JFK ce qu'il en pense), par moment il ne faut pas grand-chose pour qu'une vie bascule de l'espoir à la mémoire, surtout à Dallas, Texas (pas d'accord JF ?). Pourtant, j'ai regardé tous les épisodes des Experts (mais ceux qui ne sont pas à Dallas, d'ailleurs je ne connais pas d'experts dans le Texas, à part Chuck Norris…), la recherche d'ADN et de preuves irréfutables n'ont plus aucun secret pour moi. Pourtant, je connais par coeur tous les membres des Esprits Criminels et à la fin, ils attrapent toujours le vrai criminel parce qu'ils rentrent dans son esprit.

J'ai regardé New-York unité spéciale, j'ai regardé New-York police judiciaire. Je connais tout de la Police, de sa droiture de son honnêteté et de sa ténacité à rechercher le criminel, le vrai, celui qu'on voit au début de l'épisode libre et insouciant, puis menotté et honteux à la fin de l'épisode. Et j'ai même vu toutes les saisons d'Ally McBeal alors putain, je sais comment se déroule un procès. Je sais ce qu'il faut faire pour gagner un putain de procès et je sais que ça ne se gagne pas avec un commis d'office gras du bide les doigts bouffis et collants de sucre glace (non, par expérience télévisuelle, rien ne remplace une mini-jupe et une putain de paire de guiboles qui affolent les palpitations des jurés et du vieux juge). Non, une affaire criminelle ne devrait pas se jouer pas comme ça, sur des détails aussi infimes et saugrenus, c'est ce que doit se dire Joe le taxi qui joue plus du saxo, lorsqu'il médite dans le Couloir avec Clarence, son nouveau pote de Couloir, sur sa putain de vie. Et cette putain de vie ne se retrouve pas dans les séries américaines. Méditation sur la justice et l'injustice, sur les médias, la Police, le taf, l'espoir et la résignation, comme une envie de crier…

Un long hurlement interminable de chagrin incontrôlé. Ou de panique. J'entends le Cri du Taser qui va suivre à coup sûr, mais à la place vient un autre hurlement. Je perçois un bruit de bagarre, et un homme qui parle doucement, mais pas ce qu'il dit, rien que le lent murmure de sa voix. Ils passent devant ma cellule et je comprends que le hurleur est Clarence. Rien de surprenant. Depuis que je suis ici, c'est lui le responsable de presque tous les troubles nocturnes. Normalement, il aurait dû déjà être passé au Taser. L'homme qui murmure passe devant ma cellule et je m'aperçois que tout en marchant il lit un verset de la Bible.
Je frissonne. C'est le soir de l'exécution de Clarence.

Alors un conseil, Joe le taxi, si tu ramènes une bourgeoise chez elle, ne va pas toucher ses fenêtres, même si tu sens que c'est du bel ouvrage. Et sur le chemin du retour, ne ramasse pas les deux jeunes étudiantes complètement pintées, même si elles sont en minijupes le rire facile et le sourire aussi ravageur que leur cul.
Lien : http://memoiresdebison.blogs..
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