- Je ne crois évidemment pas qu'un Dieu a créé le monde tel qu'il est en une seconde ou en sept jours. Et sur des questions comme la théorie de l'évolution, c'est la connaissance scientifique qui l'emporte, ne serait-ce que, justement, parce qu'elle est capable de se corriger elle-même. Donc, toute forme de religion qui prétend imposer des réponses irréfutables à n'importe quelle question me paraît haïssable, car exigeant l'abandon de l'esprit critique et aboutissant à de véritables dictatures intellectuelles - et souvent politiques du même coup.
- Tu dis « toute forme de religion », mais y en a-t-il d'autres ?
- Oui, certes. On peut très bien croire en un Dieu, ou plusieurs, en espérant que la religion donne des règles de conduite morale. On peut aussi y trouver une consolation face aux difficultés de la vie et à la crainte de la mort. On peut encore lui reconnaître la capacité à sublimer l'esprit humain et à produire de grandes œuvres artistiques et même philosophiques. Toutes ces dimensions n'exigent nullement que la religion interfère avec les connaissances scientifiques. Même si je ne partage aucune de ces inclinations religieuses, je les respecte - mais je demande réciproquement aux croyants de respecter mon incroyance !
si tu te limites aux aspects singuliers de telle chose particulière, le monde t’apparaîtra comme un immense amas hétéroclite. Il ne commence à prendre sens que si tu l’organises en catégories
Un très grand physicien, Rutherford, celui qui a découvert le noyau atomique, déclarait dans les années 1930 que jamais l’humanité ne pourrait maîtriser cette énergie. Il se trompait complètement puisque, à peine quinze ans plus tard, les bombes atomiques éclataient sur Hiroshima et Nagasaki.
dans l’ordre de nos besoins et des objets de nos passions, le plaisir tient une des premières places, et la curiosité est un besoin pour qui sait penser, surtout lorsque ce désir inquiet est animé par une sorte de dépit de ne pouvoir entièrement se satisfaire.
-C’est quoi ces signes bizarres que tu gribouilles sur le papier ?
– C’est mon travail : de la physique.
– Mais je croyais que la physique s’occupait des atomes, des molécules ou alors des quasars, des trous noirs… et qu’il lui fallait des appareils très compliqués pour observer ces choses ?
– Tu as tout à fait raison ! Et cette feuille de papier et ce crayon, c’est justement l’un de ces appareils très compliqués.
ce que [Galilée] a apporté d’essentiel, c’est l’idée que le monde céleste et le monde terrestre ne font qu’un et que les lois physiques y sont les mêmes, à l’encontre de la tradition aristotélicienne qui séparait le monde terrestre, le nôtre, monde de l’imperfection et du changement, du monde céleste, monde de la perfection et de l’immuabilité.
On pourrait dire que le travail scientifi que, c’est cet effort pour tendre vers l’objectivité et la rigueur
Que beaucoup des phénomènes qu’étudient les sciences aujourd’hui ne sont pas accessibles directement à nos sens. Par exemple, nous sommes en ce moment baignés de quantités d’ondes radio, télé, etc., que nous ne détectons qu’avec l’aide des appareils ad hoc. Et sais- tu que, à chaque seconde, l’ongle de ton petit doigt est traversé par des dizaines de milliards de neutrinos en provenance du Soleil ? Il est donc bien normal que la science soit paradoxale par essence.
Les sciences ne sont pas plus difficiles à apprendre que les lettres ou les langues, mais elles sont pour l’instant plus difficiles à rendre intéressantes, à l’école du moins.