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Critique de Aufildeslivres


A grand renfort de pub, de pages Facebook sponsorisées, nos lectures peuvent être orientées. On entend parler de tel ou tel livre, les réseaux sociaux partagent et l'on est tenté par le roman.
Et puis, il y a des écrits dont la diffusion reste confidentielle ou, du moins, plus discrète. de véritables pépites auxquelles on ne prête pas forcément attention, que l'on pourrait même rater. « Trop de Lumière » est de ces livres là. Une pépite. Un excellent roman. Une découverte qui mérite le détour. Une lecture riche, de qualité, qui « a tout d'une grande » !
Marinette Lévy nous entraine dans l'envers du décor. Celui de Léo, chanteuse adulée, dont l'image affichée ne reflète pas le désordre intérieur. Ce désordre est intense. Véritable cataclysme personnel qui va ébranler cette chanteuse à la vie formatée.
Léo craque. le décès de son ami Alban – élément déclencheur - la lamine. La pulvérise. Tout s'écroule.
« Je suis, je crois envahie de chagrin. J'ai beau essayer de le planquer sous le tapis de mon agenda surbooké, quand je suis seule la nuit, c'est un fantôme moqueur qui vient ricaner à mes oreilles »
Léo décrit ce qu'elle fait, confie ce qu'elle pense. Plus rien ne colle. Il y a discordance.
« Et si tout n'était qu'une question d'aiguillage ? Si j'avais choisi le charabia inquiétant de Nietzche plutôt que la mélancolie douce de Michel Berger le jour où j'ai rencontré Georges, où en serais-je aujourd'hui ? »
Les mots sont percutants, vifs. Marinette Lévy décrit très finement le chaos intérieur de son personnage. C'est perlé. Impossible de demeurer indifférent. Pourtant, qu'elle est antipathique cette Léo ! Acariâtre, despotique, blasée, égoïste… Et seule. Terriblement seule. Fatiguée. Usée.
Elle s'interroge, doute.
« Je débite ma chanson en me demandant pourquoi j'ai choisi de tracer cette interminable autoroute de travail, d'exil et de solitude. »
Ce cheminement personnel captive parce qu'il est juste. C'est l'oubli de la vie qui est décrit. Léo n'a vécu que pour son métier, que pour les autres, dans l'oubli d'elle-même, dans l'omission de ses propres désirs, dans l'illusion de ses choix. Jusqu'à la rupture. SA rupture.
« J'ouvre la bouche, mais ma voix ne sort pas. Elle est coincée. Empêtrée sous les gravats des murs que j'ai créés, qui sont en train de s'écrouler. Mes cordes vocales sont prises entre les débris de ce que je pulvérise, des morceaux de moi qui se disloquent et se désagrègent dans une fumée étouffante. le chagrin que je cherche à fuir me dépasse. »
Marinette Levy nous offre un merveilleux écrit. Fort. Intense. Prenant. Sa plume est habile. Elle est indéniablement une auteur à suivre.


Ma chronique complète sur mon blog !
Marinette Ma
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