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Critique de Allantvers


Il est parfait George Babbit, un citoyen américain exemplaire : une belle maison au goût du jour dans le bon quartier de Zenith, une belle voiture, un commerce immobilier avec lequel il tient son rang dans la grande aventure nationale de l'entreprise individuelle, une épouse terne, des amis comme lui, des tickets d'entrée dans les clubs select de la ville, un parcours sans faute depuis la classe moyenne jusqu'à la classe moyenne supérieure, et l'ambition qui va avec de tutoyer l'élite. Epoux sage, républicain bon teint comme il se doit, père prévoyant, bedaine rassurante, cigares de choix.
Oui mais voilà, Babbit rêve d'ailleurs...
Babbit a beau ne pas être une oeuvre littéraire remarquable de par son style, on comprend le Nobel attribué à Sinclair à ce que ce roman dresse, pour la première fois, un portrait complet teinté d'ironie distante de cette catégorie sociale qui, juste inférieure à celle de Fitzgerald, a "fait" l'Amérique des années 20, avec son dynamisme forcené, ses valeurs conservatrices et ses codes sociaux particulièrement stricts pour que l'ensemble se tienne et joue sa partition triomphante d'un American way of life d'avant le consumérisme d'après-guerre.
Autant dire qu'en dépit de son énergie, la vacuité de cette société ne fait pas très envie, et l'on respire avec délices quand Babbit se met à faire le pas de côté, emporté par son ami Paul, artiste rêveur déprimé par ce monde matérialiste et vide. Attention cependant au pas de trop: dans cet univers, il se révèle rapidement socialement létal...
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