[Le patriotisme] n'est pas un sentiment, mais une croyance ; la conviction ferme et même prosaïque que notre nation est, et a toujours été nettement supérieure à toutes les autres. Je me suis risqué à dire un jour à un vieil ecclésiastique qui se faisait l'écho de ce genre de patriotisme : "Mais, Monsieur, est-ce qu'on ne nous a pas appris que tous les peuples pensent que leurs hommes sont les plus courageux du monde et leurs femmes les plus belles ?" Il m'a répondu avec le sérieux le plus solennel - il n'aurait pas été plus grave s'il avait récité le credo devant l'autel : "Oui, mais en Angleterre, c'est vrai." Certes, cette conviction ne faisait pas de cet ami (que Dieu ait son âme) un vilain ; tout au plus un vieil âne extrêmement aimable. Toutefois ce genre de croyance peut produire des ânes qui donnent des coups et mordent. Dans les cas les plus extrêmes, elle peut induire ce racisme populaire qui est en totale contradiction avec le christianisme et la science.