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Un bon roman sur le parcours de quelques immigrés clandestins d'Europe de l'Est (entre autres) venus tenter leur chance en Angleterre, avec un zoom sur les filières mafieuses qui les exploitent, la précarité, la solitude...
Mais pas pour nos personnages principaux qui découvrent la solidarité, l'aventure et l'amour...La pointe d'originalité du roman (ou l'une d'elles) tient aux interventions du "Chien" dans la construction du récit, et dans l'histoire ! "Je suis un chien je cours je cours....".

Le style de l'auteur, qui est née dans un camp de réfugiés ukrainiens en Allemagne et a grandi en Angleterre, est très spontané et "sans façons" - elle fait s'exprimer les différents personnages en empruntant leur peu de maîtrise de la langue mâtiné d'expressions de leur langue d'origine : j'ai trouvé ce parti pris sympathique et réaliste, même si parfois les dialogues peuvent paraître"hachés".

Pas une seconde d'ennui en lisant le roman, tellement le récit foisonne de rebondissements quelquefois ubuesques : il ne faut pas s'attendre à un ouvrage "sérieux" de bout en bout mais à l'habillage cocasse, inventif, extravagant du récit de la dure réalité des immigrés clandestins en Angleterre.

Irina et Andrei, tous deux Ukrainiens, se retrouvent par hasard à faire le ramassage de fraises dans le Kent, pendant l'été... Arrivés là via une filière clandestine, à leur corps défendant : ils pensaient obtenir un droit de séjour en bonne et due forme pour tenter une vie meilleure "à l'ouest"...

Les cueilleurs clandestins forment une communauté disparate, entassés dans deux caravanes qui rouillent sur un parking désert, une pour les hommes et l'autre pour les femmes. Bientôt un chien errant les rejoint. Chacun arrange un minuscule coin dans le peu d'espace et disputes, broutilles, clins d'oeil en coin sont le lot commun de la promiscuité. En revanche, l'atmosphère se détend par magie (et petite bière) au moment du repas commun.

Nous suivons plus particulièrement les deux personnages ukrainiens, Irina, la jolie jeunette de Kiev, et Andréi, originaire d'une famille de mineurs du Donbass, leur attirance à rebrousse-poil... quand survient un vaudeville rocambolesque avec mort du fermier et fuite des cueilleurs... Irina et Andrei parviennent à s'échapper avec quelques-uns de leurs compagnons d'infortune (cueilleurs de fraises aussi - un Botswanais, 2 Chinoises, un Polonais...) dans le 4x4 des bandits à laquelle est arrimée une des caravanes, "la précieuse maison" . Pris en filature par les mafiosi de la filière, le groupe éclate... mais les chemins se recroisent au fil d'aventures diverses et farfelues, toujours tragi-comiques.
Chacun de ces immigrés clandestins dans une Angleterre policée se sent finalement soudé à la petite communauté de la caravane.

LE CHIEN DANS LE RECIT :
Il a fait irruption au campement des cueilleurs de fraises et s'est retrouvé "adopté" et appelé"Le Chien".
Il avait de même fait irruption dans le récit : l'auteur a inséré des paragraphes en retrait par rapport au reste du récit, écrits en majuscules et sans aucune ponctuation.
De sorte qu'à la lecture du premier paragraphe (ils commencent tous par : "JE SUIS UN CHIEN JE COURS JE COURS"), on se pose des questions sur cette irruption dans le récit. C'est une vraie surprise, et je me suis amusée à relire plusieurs fois les paragraphes "Chien" pour bien comprendre le sens (sans ponctuation et avec un langage parlé retranscrivant les pensées du chien !).
Finalement, le Chien devient un "personnage" incontournable dans l'histoire, il était en fuite lui aussi et se retrouve arrimé à ce groupe hétéroclite, tout en élisant l'un d'entre eux (Andrei) comme étant "son homme", tandis qu'il se réfère (gentiment) à Irina comme à "la femelle plus bête qu'un mouton" ou à Tomasz le Polonais comme à "l'homme à la bonne odeur de pieds" (tout le contraire...).
Le Chien est toujours là pour rapporter au groupe un pigeon ou un lapin de la forêt, voire un poulet congelé ! et agrémenter les repas communs. Il est là pour donner l'alarme quand un incendie éclate dans la maison de retraite où nos protagonistes ont atterri. Et il est encore là pour sauver la vie à "son homme" aux prises avec l'affreux et dangereux mafioso...
Lien : http://coquelicoquillages.bl..
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Venus des quatre coins du monde, des immigrants en quête d'eldorado british échouent en pleine campagne anglaise avec pour seul gagne-pain la cueillette de fraises. Leur patron est un fermier maussade secondé par un homme de main aux méthodes douteuses, quant aux logements de fonction, ils en laissent plus d'un rêveur...

Et lorsqu'on croit que la situation ne peut pas être pire, c'est là que les ennuis commencent! Quand la jolie urkrainienne Irina se fait enlever par Vulk (le sympathique homme de main), c'est le camp tout entier qui se lance à sa recherche (et en profite pour fuir), mené par le jeune Andriy qui préfère ne pas s'avouer qu'il a des sentiments pour la jeune femme. S'ensuit alors toute une épopée à caravane entre Londres et Douvres où les personnages se séparent, se croisent et parfois se retrouvent au gré d'histoires toutes plus rocambolesques les unes que les autres !
Car malgré la condition difficile de nos héros, les situations burlesques ne manquent pas dans ce roman qui allie avec succès critique sociale et humour.
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Deux caravanes, (encore un titre bien mystérieux) est l'histoire de travailleurs de l'Europe de l'Est décider à faire fortune en Angleterre. Mais les choses ne vont pas se passez comme ils l'avaient prévu. Dans cette histoire, on suit le destin de deux personnages ukrainiens mais pas seulement. Leur route va croiser celles d'immigrés polonais, bulgares, malawis et même anglais.



Un peu comme dans son précédent roman, Marina Lewycka retrace le parcourt de personnages atypiques qui recherchent une vie meilleure et acceptent tout sans jamais faillir. Ils n'hésitent pas ainsi à se transformer en cueilleurs de fraises, en employés d'usine de poulets alors que dans leur pays d'origine, ils occupaient des postes à responsabilités. L'auteur leur fait d'ailleurs vraiment tout subir et en profite ainsi pour lever le voile sur le système qui se cache derrière ces immigrés et les conditions dans lesquelles ils vivent.

Il est intéressant de voir moment le thème des travailleurs immigrés est ici traité avec toujours une petite pointe d'humour. C'est d'autant plus intéressant que l'auteur elle-même est issue de la communauté ukrainienne. Toutefois, il ne faut pas oublier que Deux caravanes est avant tout un roman plein de légèreté, d'humour et de finesse. Il y a même un petit clin d'oeil à son premier roman avec l'apparition du grand-père d'Une brève histoire du tracteur en Ukraine, fidèle à lui-même dans la maison de retraite ou ses filles l'ont placé.

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Un livre enthousiasmant sur la quête d'un monde meilleur, d'un rêve à réaliser et un livre où les personnages exilés de leur pays d'origine apprennent à se reconstruire par des rencontres, des amitiés mais également des amours. Vraiment bien.
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J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. le début du livre m'a un peu déroutée...je ne savais pas trop à quoi m'attendre en même temps!! Il m'a fallut un certain temps pour m'habituer aux changements de narrateur...et puis finalement l'histoire prend son rythme et hop j'ai terminé facilement! J'ai aimé le pèle mêle de ces personnages un peu loufoques, leurs origines différentes, leurs personnalités toujours un peu poussées, les situations rocambolesques, les touches d'humour. Cette lecture est un vrai voyage à elle toute seule...sans pour autant quitter l'Angleterre. Marina Lewycka décrit la situation de ces travailleurs venus de l'est ou de l'Afrique, des boulots sordides, payés une misère dont on prélève même leurs cotisations de retraite... Les "vautours" qui leur tournent autour sans cesse pour leur proposer l'Eldorado...bref, l'un des côté de notre société hyper capitaliste...
Après un début difficile, j'ai finalement passé un bon moment!
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De par son écriture singulière et pleine de charme (lire « une brève histoire du tracteur en Ukraine), l'auteure vous entraîne cette fois dans les fraisières du Kent. C'est le récit de ces émigrés honteusement exploités, ignorant de la langue et de la culture anglaise. Certains de ces personnages sont tellement naïfs attachants et drôles parfois (il y a même un chien qui pense !) qu'on oublie leur misère, ils ont tous une forte envie de vivre et de réussir. JB
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Merveilleux roman !
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Deux caravanes, une pour les hommes et l'autre pour les femmes, sont garées dans un champ plein de fraises en Angleterre. Ils sont originaires de Pologne, d'Ukraine, de Chine et d'Afrique avec comme point commun, l'espoir initial d'un avenir meilleur en Angleterre. La petite dernière est Irina, 19 ans, fraîchement débarquée de Kiev avec ses illusions et ses rêves. Mais, Vulk le mafieux Russe qui détient le passeport d'Irina l'enlève et la femme du fermier sous un accès de folie tue son mari ! Nos immigrants fuient en catastrophe à bord d'une voiture à laquelle est attelée une des deux caravanes.

C'est vrai qu'il y a des situations cocasses ou flirtant avec le loufoque. Et, les personnages ne manquent pas de caractère et sont attachants : Emmanuel l'Africain qui a une foi inébranlable dans la religion, Andriy qui est amoureux d'Irina, ou Irina pour qui l'anglais type est Mr Brown.
Evidemment, à travers ce road-movie sur les routes d'Angleterre, il s'agit de la situation des travailleurs immigrés qui nous est dépeinte: les conditions de travail, les retenues sur salaires pour la nourriture et poiur des logements en piteux états où s'entassent les travailleurs. le tout est dans un style enjoué, gai. Pas de sinistrose, pour décrire ces situations où l'humour prévaut.

Mais, j'ai été gênée tout au long de ma lecture par le récit en lui-même. Dans ce roman à plusieurs voix, le narrateur n'est jamais clairement identifié (sauf le chien). Aussi, au lieu d'avoir l'esprit occupé par l'histoire, je me suis creusée la tête pour savoir à qui j'avais à faire… Difficile de m'imprégner entièrement de ce livre.

Malgré l'écriture vive, mon avis est mitigé même si les péripéties s'enchainent sans temps mort.

Lien : http://fibromaman.blogspot.c..
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Un petit roman tragi-comique sur le quotidien de la vie des cueilleurs immigrants. Elle est loin d'être enviable ! heureusement que parfois l'amour s'invite et rend la vie plus agréable, au prix certes de situations rocambolesques mais cocasses. Irina et Adriy, deux ukrainiens ne se connaissant pas, sont venus en Angleterre se faire un peu d'argent, espérant pourquoi pas rencontrer de beaux anglais et de belles anglaises. Mais les fermiers et fermières sont bien loin de l'idéal tant attendu. Entre les patrons pervers, les épouses jalouses, les passeurs avides et les trafiques en tous genre, les immigrés n'en finissent pas de galérer. Malgré un ton humoristique et un descriptif authentique de la vie des immigrés, il faut sans cesse décrypté les dialogues "beaucoup travail, beaucoup argent, je attendre, je reviendre..." ce langage m'a vite lassée...
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Ce qui est dommage, c'est que la quatrième de couverture fait de la publicité mensongère. On nous y dit que le livre décrit la misère avec un humour corrosif. Cela fait qu'au départ, j'ai été déçue. Cela ne veut pas dire que j'ai trouvé le livre mauvais, mais que, mon horizon d'attente ayant été trompé, j'ai eu du mal à me plonger dans ce livre.

Ce roman aborde sans complaisance un thème malheureusement trop connu et trop présent dans notre société: l'exploitation des immigrés. Marina Lewycka montre bien toutes les manières dont ils sont exploités et toutes les conséquences que cela peut avoir. Ils sont traités comme des machines. Je ne vois pas où est l'humour dans la façon de raconter de l'auteur.
Outre la façon dont sont traités les hommes, j'ai été choquée de la légèreté avec laquelle les «exploitants» traitent les animaux. Cela se voit lorsque Tomasz doit entasser des poulets destinés à l'abattoir dans des cageots. Comme Tomasz, on ne peut s'empêcher de faire un parallèle dérangeant.
Il y a bien une scène qui devrait susciter l'hilarité (d'ailleurs, Tomasz lui-même se surprend à rire, et à se détester pour cela), mais le pathétique et la tristesse de cette scène n'ont pas, pour moi, pu être occultés par le rire de surface.
[...]
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Lien : http://www.lalivrophile.net/..
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