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3,95

sur 614 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Lu en 2018. J'avais bien apprécié ce roman à la plume dépouillée, qui reflète parfaitement l'âpreté de ce qu'il raconte, la noirceur de ce qu'il "confesse" : le destin tragique d'une jeune fille ignorante, corvéable à merci, dressée à obéir depuis sa naissance.
Un 19ème siècle cruel pour la condition féminine ?! Pléonasme. Euphémisme. L'existence de la jeune Mary n'est faite que de labeur, de servitude, d'obéissance et de brutalité. Un sort qu'elle partage avec ses trois soeurs et leur mère... Un récit sombre, sans réel espoir de salut car, malgré quelques fulgurances, il nous est totalement interdit d'y croire !
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Au commencement, j'ai d'abord cru rencontrer une petite bonne campagnarde, naïve et rusee, tout droit sortie d'un roman De Maupassant.
Puis le personnage évolue avec les saisons, l'écriture devient de plus en plus recherchée en parallèle de son éducation et de son histoire.
J'ai bien aimé ce roman d'une année, suivre l'évolution de Mary jusqu'à la dernière page, l'exercice de style intéressant, les thèmes abordés. A méditer
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Lorsque j'ai commencé ce livre je me suis demandée si j'allais pouvoir le terminer ! La lecture des premières pages était laborieuse à cause de cette écriture particulière… sans majuscules, des dialogues non séparés qui me poussaient à relire plusieurs fois pour comprendre qui parlait ! Un langage familier et peu construit. Pourtant cette jeune fille de 15 ans m'a emmené dans son histoire je me suis surprise à lire comme si elle me parlait réellement (difficile à expliquer 😅) l'histoire est bouleversante et déchirante. Contre toute attente j'ai aimé….
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Décontenancée au début par le style, les fautes d'orthographe et l'absence de majuscule observés dans ce texte, j'ai vite été happée par l'histoire bouleversante de cette jeune paysanne du début du 19s.
Ce livre est le récit d'une jeune fille mal naît, dans une famille rustre. Elle sera envoyée chez le révérend du village comme femme de compagnie où elle pourra bénéficier d'une instruction.
Ce livre dépeint la condition de la femme à cette époque, sans la critiquer, dans l'acceptation de la fatalité.
J'ai été totalement immergée dans les décors, baignée dans les lumières, inondée par les odeurs authentiques et ça m'a plu.
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Un petit livre d'une auteure anglaise inconnue pour moi, acheté au détour d'une brocante locale, attirée que j'ai été par la photo de couverture (qui n'est pas celle affichée ici, car d'une autre édition), le titre, et bien sûr le résumé. Sensible aux histoires de vies, à l'histoire, à la condition féminine, à la lecture et à l'écriture, mais aussi à tout ce qui relève de l'inceste, du viol et autres "joyeusetés" imposées aux femmes, je ne pouvais que m'arrêter sur ce petit roman de 175 pages (dont j'ai pensé un temps qu'il s'agissait d'un témoignage vécu), un roman sans prétention stylistique mais qui touche énormément.

En effet, dès le départ, j'ai été déroutée par la mise en page graphique, avec notamment l'absence des tirets de dialogue (on a du mal alors à comprendre qui parle) et la quasi absence de ponctuation. J'ai pensé "c'est un livre mal imprimé" ?, "c'est une forme particulière de poésie" ? Non, il s'agit bien d'un roman... Mais le texte lu est censé avoir été écrit par une petite paysanne analphabète et handicapée de 15 ans, non informée des règles de présentation d'un livre (on verra à la fin les conditions réelles d'écriture de l'intéressée). Il n'y a pas non plus de majuscules au début des phrases, la syntaxe est plus qu'approximative (mais c'est voulu, car c'est la traduction littérale d'un parler paysan anglais du XIXe siècle) et les temps de conjugaison ne sont pas toujours respectés.

Le récit, puisqu'il s'agit bien d'un récit écrit à la première personne, s'échelonne sur un an, au rythme des saisons. On y découvre le destin difficile de Mary et de sa famille pauvre et laborieuse. Les parents n'ont pas eu de fils alors, bon an, mal an, les quatre filles sont amenées à les remplacer dans un dur quotidien rythmé, du lever au coucher du soleil, par les corvées. Jusqu'au jour où le père de Mary l'informe qu'elle doit quitter sa maison et aller vivre chez le pasteur Graham à qui il l'a louée contre monnaie sonnante et trébuchante, afin qu'elle aide à la tenue du logis et qu'elle s'occupe de sa femme malade.

Certes, Mary se retrouve habillée de propre, nourrie et logée dans de meilleures conditions que celles qu'elle connaissait jusqu'alors... mais, malgré l'avantage évident tiré de sa nouvelle condition, elle vit difficilement cet arrachement de ses racines et de ses proches et n'aura de cesse de retourner à la ferme, au grand dam de son père qui l'obligera à respecter sa parole donnée.

Difficile de trop en dire sans dévoiler l'intrigue. Peu à peu, Mary trouvera ses marques dans cette nouvelle maison grâce notamment à un semblant d'intérêt et d'affection prodigué par la femme du pasteur dont elle s'occupe. Jusqu'à un moment de bascule, quand celle-ci viendra à décéder.

Ce n'est donc pas le style de l'écriture qui nous intéressera ici (hormis peut-être que l'auteure a quand même dû vraiment travailler la forme pour parvenir à restituer un parler tronqué). Ce qui m'a semblé très percutant, c'est la façon dont la personnalité du personnage principal, Mary, a été dessinée. Avant-gardiste avant l'heure, Mary fait preuve d'un bon sens et d'un sens de la répartie qui en étonnent plus d'un. Certes, elle ne sait ni lire, ni écrire. N'a reçu aucune forme d'affection de la part de ses parents, trop occupés à trimer (à part peut-être de la part de son grand-père grabataire qui vit avec eux), n'est pas informée des us et coutumes des gens dits "civilisés", mais elle connaît néanmoins la marche de la vie, au travers des rythmes de la nature, des animaux dont elle s'occupe, grâce à son sens de l'observation et à son intelligence naturelle sensible.

La chute du roman est remarquable et implacable. A l'image de la condition féminine des femmes et jeunes filles défavorisées de l'Angleterre du XIXe siècle. Bref, un petit livre intéressant et percutant au plan émotionnel.
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J'ai trouvé ce petit livre bien écrit, avec un peu de suspense,même. Il nous tient bien en haleine, jusqu'à la fin, surprenante. Ou pas. Si on y pense bien, tous les indices étaient là.... mais c'est quand même angoissant, cette vie dure, racontée d'une forme si simple, si banale, si soumise, on dirait.... Bref, c'est un livre qui dérange, et auquel on continue de penser longtemps après l'avoir terminé!
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La Couleur du lait The Color of Milk
Nell Leyshon
roman, 2012
Traduit de l'anglais (Royaume-Uni) par Karine Lalechère
Phébus, littérature étrangère


C'est le récit d'une jeune fille de la ferme, devenue fille de maison. Elle s'appelle Mary. Elle a quatorze ans, bientôt quinze.
Elle écrit en 1831 les faits qui se sont déroulés l'année précédente et celle où elle met en forme ce qui lui est arrivé et qui a changé sa vie. Elle vit dans la campagne anglaise du Dorset (le pays de Thomas Hardy!)
Ces faits sont rythmés par les saisons. Ils commencent au printemps et se terminent le printemps suivant. le printemps a une valeur symbolique très forte, une nouvelle vie commence. Mary se rend chez le pasteur. Elle a pour tâche de soigner l'épouse malade. Son père, qui ne s'intéresse qu'à l'argent, l'a vendue. Elle n'a rien à dire, d'autant moins qu'elle est une fille. Elle est obligée d'obéir.Le dernier printemps célèbre la naissance de la liberté. Et quelle liberté !
Mary est la dernière d'une fratrie de quatre soeurs. Elle a une patte folle -sa mère, enceinte d'elle, n'a pas arrêté les travaux très durs de la ferme. le foetus a eu la jambe pliée dans son ventre- et les cheveux couleur de lait. Elle vit dans la misère et la saleté. Elle travaille à longueur de journée. Son père les fait travailler dur, lui qui n'a pas eu de fils. Une fille, ça travaille moins fort qu'un garçon. Sa mère ne sourit presque jamais. Mais Mary est contente, elle aime beaucoup son grand-père qui ne peut plus marcher et vit relégé dans la réserve à pommes. Elle s'occupe de lui, le lave, le fait sortir dans la cour, parle avec lui, le fait rire. Mary a le sens de la répartie, utilise les mots crus, goûte la vie : elle ne se fâche pas longtemps, prend les choses simplement. Elle aime les animaux et a même ses préférés.
Elle surprend une nuit qu'elle ne peut pas dormir sa soeur Violette en train de faire l'amour avec le fils du pasteur, Ralf. Son autre soeur Béatrice, alors qu'elle ne sait pas lire, lit la Bible.
Son dernier jour à la ferme, elle nettoie la grange avec ses soeurs. Elles chantent. le grand-père, dans la cour, les regarde.
Au presbytère, Mary connaît un autre milieu. On y fait des manières. Elle y rencontre l'épouse malade, esseulée, à qui sa compagnie fait du bien, le pasteur, curieux de la vie des oiseaux, dont l'autre bonne a vu tout de suite qu'elle lui plaisait bien, et y retrouve Ralf, qui se « ferait bien » toutes les filles de la ferme. Elle travaille dur, mais a cependant du temps libre, mène une vie routinière, elle doit surveiller ses mots, porte d'autres vêtements, partage un galetas avec l'autre bonne qui confectionne des linceuls pour sa famille et qui sert la famille du pasteur depuis au moins dix-huit ans.
Mary s'enfuit, mais son père la ramène au presbytère ; un jour son grand-père l'envoie chercher parce qu'il s'ennuie d'elle ; un autre jour, c'est Violette qui lui montre qu'elle est enceinte, et qui ne veut pas dévoiler qui est le géniteur. le géniteur, quant à lui, a opté entre les corvées et le plaisir ; il choisit le plaisir. Il est las de la mauvaise santé de sa mère pour qui il ne montre aucune affection. Il part étudier à Oxford. Sa mère meurt. le pasteur renvoie l'autre bonne, et surprenant Mary un livre à la main, lui demande si elle veut apprendre à lire. Il lui dit qu'elle est dotée de finesse.
Petit à petit, il s'approche d'elle, et sous prétexte de lui donner des leçons, lui caresse le corps. Quand elle le repousse, il lui fait ce chantage : alors plus de leçons. Il faut croire qu'elle a besoin de lire, et elle en a besoin pour pouvoir faire la lecture à son grand-père et qu'il soit fier d'elle, mais aussi elle a toujours dû obéir, et de toute façon, où pourrait-elle aller ? le pasteur vient dans son lit, et il la force, honteux, dit-il, mais heureux. C'est que la chair est faible, et triste aussi.
le caractère de Mary change. Elle baisse la tête plus souvent. Elle parle moins. le fils du pasteur le remarque. le pasteur avait aussi vu en elle une rebelle. Elle le montrera.
Mary écrit, avec ses mots à elle, ses fautes de syntaxe (j'ai sorti), des phrases courtes, mais elle est très observatrice, elle est capable de rendre les paysages, les ambiances, et de faire sentir sa nostalgie. Elle est très ouverte au monde.
Dans ce récit, elle laisse entendre un drame, une tragédie même, mais elle relate selon la chronologie. Pas d'anticipation. Elle se veut au plus près des faits, rien que des faits, sinon elle sera débordée par les sentiments. Plusieurs passages du livre la montrent sentimentale.
Elle (se) jure de dire toute la vérité. Elle fait appel à son lecteur. Elle lui donne son témoignage. Toi, lecteur, qu'en penses-tu ? Peut-être aussi : Pourras-tu faire quelque chose ?
C'est aussi un témoignage sur la société des très humbles et la condition des filles pauvres au XIX°. C'est toujours le pire. Pas de douceur dans ce monde inégalitaire, qu'il soit question de classes ou de sexes. Et la convention est rigide.
C'est encore le destin d'une fille marquée dès la naissance, contrainte à l'obéissance, mais qui a des ressources pour se sauver d'une humiliante servitude. L'originalité tient à ce que c'est elle-même qui narre les faits, et qu'elle est très jeune. C'est un livre qui tient en haleine.
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Mary prend la plume pour nous raconter son destin difficile. Née dans une famille déjà composée de 3 soeurs, petite boiteuse et maltraitée par un père violent et une maman dénuée de toute tendresse, Mary nous dévoile un quotidien de jeune fille vivant à la campagne et travaillant à la ferme.

Traire les vaches, aller chercher les oeufs, ne pas perdre de temps à discuter ou flâner sous peine de se prendre une soufflante par sa famille, Mary n'a pas le temps de rêver.

Sa rencontre avec le pasteur Graham va sceller son destin.

Cette jeune fille, pleine de franchise, nous prend aux tripes dès les premières pages. Mary va traverser de nombreux obstacles au cours de sa vie et ce livre étant court, les émotions n'en sont que plus intenses.

Mary m'a bouleversé: sa vie difficile et sa force de caractère m'ont beaucoup touché. Jamais elle ne se laissera faire par les épreuves ou les autres, jamais elle ne se laissera humilier.

Il faut savoir que le style de ce livre est tout particulier. En effet, Mary est la narratrice et faute d'avoir été à l'école, sa grammaire et son vocabulaire en sont impactés. L'auteur nous implique directement en ayant tenu compte de cela et ça peut perturber notre lecture au départ.

Ce roman est très poignant et vous porte vers une autre époque. Je n'ai eu aucun mal à me projeter dans le quotidien de Mary car les descriptions sont réalistes et Mary réveille notre instinct de protection d'une telle force que nous avons hâte de découvrir le dénouement de son histoire, surtout qu'elle sème tout le long des indices sur son futur.

En conclusion, ce titre très doux cache en vérité une histoire dramatique mais la force émanant du personnage de Mary vous poussera jusqu'à la dernière page sans aucune difficulté malgré le style d'écriture qui peut rebuter au départ.
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Ce court roman anglais est présenté comme un journal intime, une confession qui suit les saisons de 1830-1831.

La narratrice, Mary, est une adolescente, fille de fermiers du Dorset (sud de l'Angleterre) ayant grandie à la dure au rythme du dur labeur des champs et des animaux de ferme. Au sein de sa famille, il n'est point question de tendresse, sauf avec son grand-père que tout le monde a tendance à oublier, sauf Mary. Au quotidien les cris et les coups peuvent être monnaie courante car le grand malheur du père de famille est de n'avoir eu que des filles.

Un jour, le pasteur qui habite un peu plus loin demande, contre compensation financière à ce que Mary vienne chez lui s'occuper de sa femme malade. Au début Mary détonne avec son franc parler, son absence de retenue et de bonnes manières et son illettrisme. La femme du pasteur s'attache tout de même à cette jeune fille qui a quelque chose du "bon sauvage des campagnes", mais après son trépas, les choses commencent à se gâter.

C'est un récit qui se lit facilement car l'écriture imite les pensées et l'expression d'une jeune analphabète ayant appris tardivement à lire et écrire (sans majuscules, avec peu de ponctuation). Si les premiers chapitres semblent "trop faciles", l'ambiance devient vite pesante, et le lecteur se rappelle bien vite qu'une jeune fille est avant tout une fille donc une proie facile.
Ayant lu le roman "Victoire la Rouge" de Georges de Peyrebrune il y a peu, ce roman contemporain a souffert quelque peu de la comparaison. En ce qui me concerne, j'avais préféré le narrateur omniscient du premier à cette narration à la première personne car les faits se suffisent à eux-mêmes. J'ai aussi préféré le vécu de la première.

Mais cela n'enlève rien à la qualité et aux mérites de ce petit roman qui plombe quand même le moral en quelques pages, un exploit en soit !
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Quel histoire touchante ! Un peu de mal avec l'écriture au début mais on comprend vite qu'elle est nécessaire pour aller là où veut nous emmener l'auteur.
La narration, le sens de l'histoire et la longueur sont des éléments entièrement contrôlés par l'auteur et voulus.
Même si on a tendance à trouver cette histoire trop courte, on comprend pourquoi et on fini par prendre l'histoire telle qu'elle est et pour ce qu'elle est.
Très bonne lecture, à découvrir !
Lien : https://cahiersderatures.blo..
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