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3,95

sur 614 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Comme un corbeau blanc,
L'amour est rare...
Comme un corbeau blanc
L'amour m'est chère....
Chanson (1973) jaunie à l'idée qu'on l'oublie...

au commencement, après le serpent
c'est le corbeau que l'on espère revenant...
une destinée pourtant couchée noir sur blanc
puisse- t'elle un soir, papier buvard
être allongée sous un révérend...bavard.

moralité : pauvre destinée minuscule à ceux qui persistent à vivre sans Majuscule...

est-ce que tu sais la différence entre un corbeau, une corneille et un choucas ?
oui. ils ont pas les mêmes noms.
P115

qu'est-ce que tu peux être rosse quand tu t'y mets. P79

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Je dois bien avouer que l'écriture, au début, m'a un peu refroidie : pas de majuscules, des répétitions, une syntaxe incorrecte... j'avais l'impression d'être encore en train de corriger des copies. Mais je m'y suis faite au final car l'histoire l'a emporté sur l'écriture.

La petite Mary (Cabrel, sort de ce corps !) est la narratrice de ce court roman. Elle n'a pas été à l'école, a vécu dans la misère... et bien plus que cela d'ailleurs. Car on peut être sans le sou et avoir tout l'amour de sa famille. Mais la pauvre enfant devait subir des parents comme on n'en souhaite même pas à son pire ennemi : un père complètement c**, brutal à souhait (il m'est avis qu'il devait bien lever le coude celui-ci) et une mère vide de sentiments qu'on a envie de secouer comme un prunier en lui rappelant qu'elle l'a enfantée sa gamine ! Heureusement qu'il y a le grand-père à qui elle peut parler et qui, lui aussi, est obligé de se taire et de subir. On est loin de la famille de paysans (ne voyez rien de péjoratif dans ce terme) se réunissant à table au coin du feu et partageant la soupe. le pauvre homme, paralysé des jambes depuis un accident doit être certainement considéré comme un parasite, un bon à rien qui ne rapporte pas d'argent, puisqu'on l'a placé dans la remise, au milieu des pommes. J'ai prononcé le mot : "argent". Alors cela ne vous étonnera pas si je vous dis que le paternel va tout faire pour en gagner, quitte à placer sa gamine de 15 ans chez le révérend pour une durée indéterminée... tant qu'il paie. Il s'en fiche de toute façon, Mary ayant une "patte folle", elle ne lui sert à rien dans les travaux de la ferme. Et puis il lui reste les trois autres, Béatrice, Violette et Hope... sans compter sa femme bien sûr. Argent / amour, un duel dans lequel le premier gagne toujours dans cette famille ! Mais Mary n'est pas comme les autres. Rien ne sera plus fort que son amour-propre, ce qui pourrait la perdre. Je m'arrête là pour ne pas dévoiler l'histoire. Sachez que vous serez surpris.

Roman d'une noirceur absolue au titre si doux, La couleur du lait est également un livre dénonçant une société corrompue.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Mary, une jeune anglaise, vit à la ferme sous l'autorité d'une mère indifférente et d'un père qui l'a maltraite, encore plus qu'il ne le fait avec ses trois soeurs et son grand-père infirme.

Pour Mary, jeune fille franche et sans détour que l'on dit simplette, probablement à cause de sa boiterie, une vie difficile donc, mais qu'elle apprécie malgré tout. Car elle est proche de la nature et des animaux qu'elle soigne. Elle aime partager des rêves avec ses soeurs et des discussions avec son grand-père - un fainéant aux yeux du père - relégué comme un animal dans la réserve aux pommes.

Bien ou mal, pourtant un jour elle doit quitter cette vie, son père l'a louée pour une période indéterminée au presbytère. Un lieu où Mary va découvrir avec le couple de pasteurs, la bienveillance, le plaisir de lire et d'écrire, mais aussi malheureusement y faire l'apprentissage de l'humiliation et de l'avilissement.

Une histoire racontée avec ses mots par une Cendrillon anglaise du XIXe siècle, qui n'avait rien pour me plaire. Seulement le talent de Nell Leyshon a balayé mes a priori. J'ai été amusée par le culot et la ruse de cette jeune paysanne, remuée par sa confession, émue par son sort.

« mes cheveux ont la couleur du lait
je m'appelle Mary
m.a.r.y. 
j'ai décidé de commencer au commencement et de finir à la fin. »
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"ceci est mon livre, et je l'écris de ma propre main"

En l'an de grâce mille huit cent trente, Mary a 15 ans et quitte la ferme familiale, ses trois soeurs et un père, seigneur en son misérable royaume, pour devenir petite bonne au presbytère.

C'est une Bécassine d'un autre temps, esprit simple et frondeur, pipelette à la langue bien pendue, et sa nouvelle vie de domestique lui pèse autant qu'elle l'étonne. Son intelligence est vive en dépit de son peu d'instruction et son humanité à fleur de peau. Cette place sera le "commencement" d'une nouvelle vie, à l'image du premier mot qu'elle apprendra à lire et écrire.
Il faudra aussi en payer le prix...

J'ai beaucoup aimé ce petit livre insolite. C'est une petite pépite d'humour et de fantaisie, saupoudré d'une pincée de Dickens. C'est aussi une peinture sociale intense et dérangeante, et un personnage féminin entre soumission et révolte.

En décrivant son quotidien, la petite paysanne a le langage rural de son époque, la maladresse des apprentissages et la répartie bien affûtée. L'auteur a très bien su rendre l'écriture de la jeune illettrée d'hier, besognant sur sa page blanche: une phrase par retour à la ligne, aucune majuscule, erreur de syntaxe, répétitions.

Un texte spontané, un thème touchant, une destinée glaçante.
"Dieu me pardonne, j'suis la bonn' du curé"
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Fille cadette d'un paysan anglais, Mary, alors âgée de quatorze ans, est envoyée malgré elle chez le pasteur Graham afin de prendre soin de sa femme dont la santé fragile se dégrade chaque jour. Commence alors pour la jeune fille, jusque-là accoutumée à la dureté du travail de la ferme, un apprentissage d'une nouvelle sorte. Habituée à toujours dire ce qu'elle pense, Mary a du mal à réfréner l'ardeur de ses paroles, mais loin de s'en offusquer, la famille Graham semble apprécier la franchise et la pertinence de la jeune fille. Elle apprendra à leurs côtés ce qu'est la bienveillance, mais aussi et surtout à lire et à écrire aux côtés du pasteur. Cependant, derrière cet apparent humanisme se cache un désir bien moins noble et Mary l'apprendra à ses dépens…


Ecrit sous la forme d'une confession, « La couleur du lait » se présente comme le témoignage d'une jeune fille de quinze ans soucieuse de tenir sa promesse et de livrer son histoire le plus fidèlement possible. le récit se fait donc à la première personne et nous plonge directement au coeur des évènements. Difficile alors de ne pas ressentir de l'empathie à l'égard de cette jeune fille atypique à la chevelure blanche et à la patte folle qui, malgré son ignorance et son manque d'instruction, fait preuve d'une lucidité admirable. Dotée d'un caractère bien trempé, elle nous dépeint avec un franc-parler à la limite de l'insolence, le monde dans lequel elle évolue avec ses codes, sa rudesse et ses vices. On y découvre la vie dans la campagne anglaise des années 1830, une vie proche de la terre et des bêtes.


La langue employée est brute, mal dégrossie, comme l'éducation de Mary, tout juste commencée et trop vite interrompue. Les phrases sont courtes, simples, dépourvues de majuscules et néanmoins percutantes, non dénuées de charme et de poésie. le ton de la confidence donne une saveur particulière au texte, presque solennelle, vitale. C'est avec beaucoup de simplicité et de sincérité que la narratrice nous confie l'injustice dont elle a été victime et contre laquelle elle ne peut rien faire. Un texte magnifique et poignant, qui m'a profondément émue.
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L'écriture ébranle et fascine. Par sa simplicité. Par les erreurs grammaticales volontaires, par la sincérité qui traverse les pages.

Nell Leyshon donne au lecteur la sensation de lire un manuscrit surgi comme par magie du fond d'une campagne anglaise du 19ème siècle.
Parfois la langue est ronde et heurtée comme des vagues, parfois teintée de mélancolie et malgré les apparences c'est une partition d'une grande intelligence et d'une finesse psychologique passionnante.
La condition de la femme est ici hurlée dans le silence, cachée dans les habitudes, infiltrée dans l'usage qui établit qu'une fille ne sert à rien et qu'elle doit subir le sort qui lui est réservé.
Mais notre héroïne possède un caractère bien trempé, une intelligence émotionnelle rare, la rage d'aimer et la révolte contre un sort contraire.
L'auteure restitue le drame dans un style mêlant classicisme de haute volée et cruauté implacable.
Un roman d'apprentissage dramatique, touchant, sombre et tragique, de ceux qui résonnent encore longtemps après la dernière page refermée.


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Voici un texte écrit sous forme de " confession" avec une " apparente" maladresse : en fait, une oeuvre " intense" qui contourne avec habileté la saga populaire et le mélodrame pour se situer d'une façon atypique du côté de la fiction sociale rigoureuse,brute et désarmante : le quotidien des paysans du Royaume Uni au 19°siécle.Mary, la narratrice âgée de quinze ans, n'espère rien de mieux qu'une vie de paysanne dure au mal. Nous sommes dans la campagne Anglaise en mille huit cent trente et un, l'héroïne, cette " fille de ferme",vit dans le comté pauvre du Dorset avec trois soeurs ainées,une mére apeurée et soumise, un pére fruste et brutal. Mais elle ignore tout du mensonge, elle a un sacré caractére ....ne mâche pas ses mots, ne s'en laisse pas conter , tient tête aux menteurs, affublée qu'elle est d'une jambe folle.Elle n'est pas présentée comme une victime à sauver de l'ignorance: elle est sincére, détachée et surtout , ne s'humilie jamais. La tendresse de son grand- pére devenu impotent à la suite d'une chute, l'odeur forte de la vache qu'il faut traire avant les premières lueurs de l'aube, la promiscuité familiale qui tient chaud.... La jeune fille y tient. Envoyée chez le pasteur Graham, elle va apprendre la tendresse et la bienveillance d'une patronne à la santé fragile, un peu de confort et de douceur de vivre en compagnie des livres......dans ce roman singulier, à l'écriture puissante, directe et maladroite , oú les phrases sont courtes, dépourvues de majuscules, on ressent pourtant charme et poésie, intensément! Nelly Leyshon nous enchaîne avec conviction à son personnage à la fois ordinaire et exceptionnel et nous glisse dans les mots fraîchement appris qui constituent son seul trésor : "ceci est mon livre et je l'écris de ma propre main", l'humble récit confession de Mary, cette jeune servante désarmante de franchise et d'obstination dont la pureté et la générosité n'ont d'égal que la souffrance et l'obéissance...En s'ouvrant à la lecture et à l'écriture Mary ne trouve pas le bonheur mais l'humiliation, l'avilissement et la perte.....
Sa parole est fière, brute, intarissable, franche : " ma langue va comme celle du chat qui lape le lait dans le seau".
Un ouvrage qui invente une voix qui ne s'est jamais fait entendre.... Un texte sombre, nu, spontané, rude ,sec, percutant, vibrant de poésie et d'émotion paradoxalement...Une parole poignante qui m'a profondément émue et bouleversée....dans sa nudité ....Mary, la soumise et fière....
À lire.....
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Ce sont les bonnes critiques que j'ai pu lire sur le net qui m'ont poussé a lire ce livre et je ne le regrette pas.

Malgré un début difficile ou la jeune narratrice m'a franchement énervé. Elle est très naïve, trop franche et ne réfléchit absolument pas quand elle parle. En même temps son enfance et adolescence se sont déroulées dans une ferme ou son père est un tyran, ou la femme et les enfants sont soumis, ou personne ne sait lire et ou l'on travaille très dur.
Vient enfin le moment ou elle trouve un travail chez un pasteur et sa femme. C'est cette partie qui m'a le plus plus, car l'histoire prend je trouve plus de profondeur.

Et puis peu a peu le drame arrive, certaines scènes sont difficiles et puis la fin vraiment très dur. C'est un roman très court mais très intense. Il est construit en quatre courts chapitres, ou l'on suit l'évolution de la jeune fille. du jeune fille naïve, elle apprend d'abord a lire et a écrire pour nous conter son histoire et pour que son grand père soit fière d'elle, puis se rebelle car elle étouffe sous l'humiliation constante des hommes. Malheureusement cela lui sera fatal.

Je vous invite a mon tour a découvrir cette lecture qui m'a beaucoup plu.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Le fait qu'il n'y ait pas de majuscules ou encore que le style soit très maladroit ne facilite pas la lecture au départ mais lorsque l'on comprend pourquoi il en est ainsi, la lecture se fait plus aisément !
Je n'ai pas adhéré tout de suite à l'histoire de Mary mais au fur et à mesure des pages, je me suis rapprochée de cette jeune fille et ai été plus sensible à sa vie. Sa personnalité, son regard sur la vie et sa rhétorique font d'elle un personnage attachant.
La quatrième de couverture est une fois de plus trop bavarde car on sait que sa vie auprès du pasteur Graham ne sera pas faite que de moments instructifs. On redoute alors à chaque page ce qui finalement se passera assez tardivement dans le livre.
Je ne m'attendais pas toutefois à cette fin qui donne une toute autre ampleur à ce roman.
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Étrange petit roman que celui-ci.
Cent-soixante-dix pages.
Une narratrice, Mary, à la plume frustre et poétique à la fois.
Un récit cru, cruel.
La vie à la campagne en l'an 1800 quand on est la dernière des quatre filles d'un couple de paysans, que la seule affection du foyer est celle prodiguée par le grand-père impotent, et que votre « patte folle » vous disqualifie au moins autant que votre sexe.
Quand on vous place en vous arrachant à la seule vie que vous connaissez, quand le pire fini par arriver.
Pas très joyeux tout ça.
Et pourtant, la lumière jaillit parfois. Des mots choisis, des rencontres avec le grand-père, de cet aplomb si déconcertant que Mary arbore comme seule armure.
Étrange petit roman, sombre et lumineux, tendre et cruel…

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