Jeux de glace

Cet imbécile de Kurt Grandin ne savait pas où il mettait les patins quand il l’avait séduite. Il avait pris la fuite au premier prétexte, après avoir découvert le gremlin aux dents acérées et au sens de l’humour tordu qui se cachait derrière la façade de la princesse de glace.
Pourvu que le Canadien soit plus solide.

Cette fille était hors norme : un physique de poupée, une volonté d'airain, un vocabulaire de charretier et un sens de l'humour abominable. Elle était parfaite !

Chapitre 1 :

"... Il était en train de baisser son caleçon - qu'il avait choisi noir par pur esprit de contradiction -, penché vers l'avant, un étui de préservatif coincé entre les dents, quand le néon du plafond s'alluma, inondant la petite pièce d'une lumière crue et agressive.
Le cri de surprise provenant du lit à sa gauche le fit s'immobiliser.
Putain, je ne suis pas dans la bonne chambre ! réalisa-t-il.
La jeune femme immobile devant lui le fixait, les yeux écarquillés. Elle était superbe, sexy - bandante -, mais ce n'était pas sa lugeuse slovaque. Aucun doute.
Après quelques instants où ils restèrent tous les deux complètements statufiés, la fille s'assit d'un bond dans son lit. Justin s'attendit presque à l'entendre hurler, façon Jamie Lee Curtis dans Halloween. Mais elle demeura silencieuse. De ses immenses yeux bleus, elle le détailla de la tête aux pieds. Ses mèches blondes et bouclées, ébouriffées, encadraient un visage adorable où se lisait une stupéfaction sans nom.
Cette fois, je suis bon, pensa Justin.
Une plainte pour agression sexuelle et il pouvait dire adieu à sa carrière en équipe nationale, mais aussi en ligue. Ni Hockey Canada ni la LNH ne plaisantaient avec ce genre d'affaires.
Il s'écoula encore plusieurs secondes - qui lui parurent des heures - avant que son cerveau ne se reconnecte et qu'il réalise qu'il n'avait pas bougé, son caleçon bloqué aux genoux. Alors qu'il esquivait le début d'un geste pour se rhabiller, la beauté blonde l'interrompit d'une voix douce et calme.
- Soit tu remets tes fringues et tu te barres, soit tu enfiles cette capote et tu me montres de quoi tu es capable."

Il n’allait pas jouer les pudiques ou les modestes. Il n’était ni l’un ni l’autre. Il savait ce qu’elle voyait et savait que cela plaisait aux dames. Elle en était le parfait exemple : ne l’avait-elle pas invité à rester « après » l’avoir vu nu et en érection ?

Son sourire charmeur, ses yeux pétillants de malice, le baiser coquin qu’il plaqua sur ses lèvres allèrent droit au cœur de Solène qui sentit le désir irradier de nouveau en elle.

Il aimait qu’elle résiste à l’orgasme, réussissant l’exploit de le repousser et de l’attirer à elle simultanément. Il ne pensait plus, il n’était plus que sensations, piochant dans ses réserves pour ne pas céder au plaisir, pour faire durer, variant le rythme, l’amplitude, la cadence pour les emmener encore plus loin, encore plus haut. La sueur les collait l’un à l’autre autant que le désir les enchaînait.
Submergée, sentant l’orgasme approcher mais refusant de capituler, Solène attrapa les montants du lit dans l’espoir dérisoire de ne pas sombrer face à la puissance de son amant et aux sensations démentielles qui la parcouraient. Elle voulait nier la boule de feu dans son ventre, faire durer, encore.

Elle venait de réaliser qu’elle était toujours vivante, qu’elle avait encore des désirs de femme. L’objet qu’elle admirait était plus qu’alléchant, lui faisait plus envie qu’une énorme part de gâteau au chocolat en période de régime. Elle voulait cet engin entre ses cuisses, au creux de son ventre, et que son propriétaire la fasse crier…

Elle se cambra de façon aguicheuse. La position mit en valeur ses longues jambes fuselées, musclées juste ce qu’il fallait, et surtout sa superbe chute de reins. Les attaches de ses membres étaient fines, graciles, presque fragiles, et son port de tête, royal. En plus, elle avait du tempérament. Cela plut à Justin, décuplant son désir. Il détestait les belles nanas passives qui se contentaient de se laisser adorer au nom de leur beauté. Il aimait les filles sauvages qui lui tenaient tête, le poussaient à se surpasser. Celles qui griffaient en criant…

Elle se débarrassa de son tee-shirt. Justin faillit perdre le souffle en voyant ses adorables petits seins aux tétons rose pâle. Comment pouvaient-ils être à la fois si ronds et si galbés sans pour autant être gros ? Un mystère qu’il comptait résoudre très vite.