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Critique de Wendat69


Nicolaï Lilin livre ici un témoignage terrible de ce que fut le conflit tchétchène. Présenté comme étant largement autobiographique, ce roman est d'une rare acuité sur les horreurs de la guerre, sur ce qu'elle fait aux hommes et sur ce qu'elle fait des hommes. L'auteur, Russe, écrit et tranche comme les russes savent le faire -et cela peut vous remuer. On ne termine pas ce roman sans ressentir des émotions que l'on peut avoir du mal à définir, tant les faits relatés sont dramatiques et peuvent heurter nos consciences. de fait, la guerre en Tchétchénie fut -toutes les guerres le sont, mais certaines plus que d'autres, une véritable boucherie. Un combat total, où les atrocités, commises de part et d'autre, pas toujours dans le feu du combat, sont légion. Nicolaï Lilin nous retrace son parcours au sein d'une unité de "Saboteurs", unité dont une des particularités est, outre la taille réduite du groupe de combat, son autonomie. Ses qualités de tireur en font logiquement le TE du groupe, le tireur d'élite. Il convient de dire que ce livre peut déstabiliser certains, sortis des poncifs sur la guerre et les horreurs qu'elle engendre, on comprend bien ici que la conception Russe du combat est différente de celle enseignée en Occident, notamment pour ce qui est du sort des "prisonniers" et des "blessés" ennemis. Ici, le combat est "sans quartier", à la mort. Etre pris par l'ennemi signifie mourir dans la souffrance. Cette expérience du combat peut apparaître "dérangeante", d'autant qu'il s'agit d'un conflit d'hier pourrait-on dire. Ce témoignage nous confirme encore une fois que la guerre peut révéler ce qu'il y a de pire et de meilleur dans l'homme, mais que ce qui demeure, c'est l'ineffable destruction d'une part de notre humanité.
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