Citations sur La tour de Tôkyô : Maman, moi, et papa de temps en temps (15)
Dans la maison désertée, tout en mangeant son riz jaune, elle prenait des médicaments pour son coeur et regardait sa télévision qui ne marchait plus très bien, elle non plus. Pour elle quel était le meilleur moment de la journée? quel était son plaisir dans la vie? quand se sentait-elle heureuse? qu'est-ce-qui la rendait triste? je posai la clé de ma moto neuve sur la table. Par delà la clé, je regardai grand-mère de profil.
Nous vivons tous les deux à la même époque, mais il y avait une telle différence entre ce que le temps présent nous apportait à chacun que je ne pus soutenir cette tristesse.
Quand l'enfant s'en va, quelles sont les émotions d'une mère qui reste , je l'ignorais mais ce qui est sûr c'est que maman fit tous les jours la cuisine en me disant: c'est le moment de manger plein de bonnes choses ,
que je la regarde de dos dans la cuisine, ou de face dans la chambre sans lit avec un futon étendu , elle paraissait toujours gaie et souriante et pourtant il y avait de la tristesse quelque part en elle .
Dans la vie , on rencontre toutes sortes de sentiments mais aucun sentiment n'est supérieur à celui des parents pour leur enfant.
Tant que nous sommes demandeur, on ne s'en rend pas compte. Ce n'est qu'en nous mettant résolument à la place du donneur qu'au bout du compte on finit par comprendre. Comprendre pour la première fois ce sentiment que nos parents ont eu pour nous, comment ils nous aimaient.
Que tu sois là
Et par le simple fait
Que tu sois là
L’espace de ce lieu
S’illumine
Par le simple fait
Que tu sois là
Le cœur de tous
S’apaise
Moi aussi pour toi
Voilà
Ce que je veux être
La solitude est un alcool, parfait pour s'enivrer de pathos.
Tout le monde part à la recherche de la liberté, trouve l'absence de liberté et s'en revient.
Etre parent, c'est facile. Mais une famille, c'est quelque chose qui se cultive sur le ring de sumo de la vie, à force de temps, d'efforts répétés, parfois à son propre préjudice.
Nous autres, qui allons continuer à vivre, nous allons devoir passer chaque jour avec ces souvenirs sur la poitrine, ces souvenirs impossibles à enterrer, à les garder au chaud dans nos mains, chacun de notre côté.
"Un jour". Tant qu'on met de l'espoir dans ce mot, ce jour ne viendra jamais. Mais le "un jour" auquel on pense avec crainte et effroi, lui, il arrive tout à coup.
Sentiment de vide comme un lendemain de fête. Angoisse devant tout ce qui est menacé de disparition. Moi, cette angoisse, je l'ai toujours ressentie. Je me moquais déjà des idéaux superficiels, de la bonne conscience mince comme une feuille de papier. Ceux qui ne voulaient pas remarquer que la défaite arriverait quoi qu'ils fassent, ceux qui croyait qu'on fabrique du bonheur en série en usine, ceux qui pensaient qu'il suffisait de laisser leur foyer descendre le courant pour qu'il accoste au bonheur, je les prenais depuis longtemps pour des nazes.