Si personne ne nous juge nous et tout ce qui s’est passé avec nous, alors nous allons nous enfoncer de plus en plus profondément dans l’absurdité et la perdition.
« Et je vois des lapins partout, dit Könik. / Oui, dit-elle. Il y a des lapins partout. » (p. 146)
Une fabulation, continua alors Jaspar, on ne la raconte que pour que les gens puissent s’émerveiller.
Car la mère lapine est capable de mettre bas dix portées par an. Et dix petits chaque fois. Qui saurait calculer quel nombre fabuleux de lapins cela représente en fin de compte ? Innombrables, voilà ce que les lapins veulent être. La mère lapine possède tant d’amour qu’elle ne sait rester tranquille, sans cesse elle file dans tous les sens, et en son corps, dans un coin ou dans un autre, cela palpite sans cesse.
Oui, le lapin est un Créateur.
« Les lapins n’étaient sans doute pas responsables du désordre et de la confusion, mais ils les représentaient. » (p. 162)
« J’observe les lapins. […] Ils sont en quelque sorte des créateurs, ils procréent sans cesse et évitent la mort. » (p. 79)
« L’homme est une petite puce face à la grande maladie. » (p. 38)
« L’homme, certes, est à l’image de Dieu, mais il existe aussi un Dieu qui a créé le lapin à son image, il est un dieu de l’allégresse et des tressaillements, de l’affolement et de la pullulation. » (p. 18)
« Si personne ne nous juge nous et tout ce qui s’est passé avec nous, alors nous allons nous enfoncer de plus en plus profondément dans l’absurdité et la perdition. » (p. 239)
« Ce qui est honteux, c’est le mal. On reconnaît le mal à la honte. » (p. 124)