Citations sur Le mythe de l'islamisation (6)
Afin d’être vécu, le mythe doit d’abord être cru. Chacun, dans ce théâtre tragique de l’islamisation – tragique, et non pas seulement dramatique, parce que c’est bien la mort de l’Être européen qui est projetée sur scène – doit pouvoir tenir sérieusement son rôle. Dans le cas contraire, le scénario se dégraderait en simple fiction à laquelle on n’adhère que partiellement, par jeu. Contrairement à la fiction, qui peut ne reposer sur rien de réel et se complaire dans des tribulations oniriques, le mythe doit impérativement s’appuyer sur des faits qui le rendent plausible.
La figure du musulman n’est pas devenue par hasard l’altérité adverse fondamentale de l’Europe, synthétisant dans sa seule image tentaculaire l’ancienne peur de l’explosion démographique des non-Blancs. On peut résumer, de façon caricaturale mais signifiante, en quatre grandes étapes la mutation du regard européen sur l’islam : le regard fasciné, surtout caractéristique du XIXe siècle, le regard méprisant caractéristique du XXe siècle, puis le regard effrayé à partir des années 1980 et enfin, aujourd’hui, le regard paranoïaque. Dans les trois premières situations, le musulman était un objet de fascination, de mépris et d’effroi parmi d’autres, à côté de l’Arabe, du Noir, de l’Asiatique, de l’étranger, de l’immigré. Au XXIe siècle, le musulman devient – c’est du moins ce que nous voulons faire observer – la figure centrale de l’altérité indésirable, inassimilable, et par surcroît douée du désir d’anéantir l’Europe
Essayez d’intégrer de l’huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d’un moment, ils se séparent de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans, qui demain seront peut-être vingt millions et après-demain quarante ? Si nous faisions l’intégration, si tous les Arabes et les Berbères d’Algérie étaient considérés comme français, comment les empêcherait-on de venir s’installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ?
Contre cette marée de bêtes quasi humaines affamées, instinctives, qui se traînent, violent, hurlent, copulent, défèquent et assassinent dans le même mouvement sans aucune notion du bien et du mal, on ne peut lutter avec des valeurs, on ne peut se permettre d’avoir pitié même lorsque des enfants, qui ne sont en réalité plus tout à fait des enfants, passent par-dessus bord et se noient. Ce ne sont plus des gens mais des corps réduits à l’état de virus, d’entités décérébrées qui ont perdu tout sens de l’individualité, qui ne savent que se multiplier, se répandre et détruire tout ce qu’ils touchent, avec lesquels on ne peut dialoguer, dont on ne peut endiguer la progression avec ces bons sentiments humanitaires propres à notre culture sophistiquée.
Il semble aux Européens que l’écart entre leur monde vieillissant et opulent, se dépeuplant dangereusement, et un monde jeune et affamé se surpeuplant, risque de les conduire à la catastrophe. Comment empêcher, en effet, ces milliards d’êtres humains qui n’ont rien à perdre de franchir la fine palissade juridique qu’on appelle une frontière et qui les sépare de contrées d’où déborde une si désirable abondance ?
La rue, autrefois paisible, est devenue bruyante et chaotique. » L’homme de couleur est synonyme de chaos, de désordre, de souillure, d’épidémie. Ce qui requiert une solution hygiénique d’urgence pour redonner au pays sa pureté chromatique.
Cette hantise d’une submersion par des populations allogènes, fondée sur l’évidence des distinctions d’ethnie, de couleur de peau, de civilisation (les trois notions étant vaguement équivalentes), est une nouveauté du XXe siècle. Et du XXe siècle européen. Certes, l’identité des groupes humains s’est toujours construite en opposition à l’Autre, dans l’imaginaire de l’antagonisme ou du moins de la différence. Mais la quantité et la vitesse de reproduction supposée de l’étranger n’étaient pas jusque-là le ressort du rejet, du mépris ou de la crainte qu’il inspirait. En inventant la globalisation, l’Europe a aussi inventé la globalisation de l’autre projeté comme une quantité impersonnelle, comme un danger global, massif et passif, qui ne relève plus de l’affrontement singulier mais du raz-de-marée démographique général.