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Critique de vero35


J'avais beaucoup aimé L'Ecart, pour sa sincérité, sa franchise par rapport à des problèmes d'addiction, avec Londres comme décor. La rédemption de la narratrice avait été permise par un retour aux sources, aux îles Orcades , tout au nord de l'Ecosse, terre rude, exigeante. Au début de L'Instant, on retrouve la narratrice trois ans plus tard. Elle fréquente toujours les AA, elle prend soin d'elle en se baignant quel que soit le temps , elle observe les oiseaux, vit de petits boulots....mais a envie de partir. Et comme 40 000 autres immigrants anglophones ou expats, prend la direction de Berlin. Elle va y passer un an, et c'est cette année qu'elle raconte dans L'Instant. Sa très grande disponibilité ( pas d'appartement fixe, pas de boulot fixe...) donne lieu des moments de déambulation, au fil des cycles lunaires, à la recherche d'autours ( des rapaces), de ratons laveurs, d'endroits où nager, d'îlots urbains où passer la nuit avec son amoureux rencontré sur un site de rencontre...l'écriture, fluide, déliée, fragmentaire, nous permet de nous plonger dans ces moments de vie captés au vol, et dans la vie des jeunes urbains berlinois. J'y ai retrouvé une ville vivante, vibrante, disponible, comme dans mes souvenirs.
Mais l'un des grands intérêts de ce livre , est de continuer à nous parler, après L'Ecart, d'addiction. Cette fois-ci , il s'agit d'addiction amoureuse, et l'autrice dépeint avec beaucoup de talent l'état de manque après la rupture , et là encore la rédemption, par la recherche inlassable, obsessionnelle, quasi archéologique, du pourquoi de cette rupture. Elle dépasse le stade anecdotique en se concentrant sur l'essentiel : les ressorts fondamentaux du comportement humain, que ce soit celui des amants, ou des personnes gravitant autour, toutes désignées, ( et c'est une belle trouvaille d'écriture) par l'initiale B.
Ce deuxième livre d'Amy Liptrot est une fois de plus très sincère, très attachant car centré sur la fragilité humaine, mais tout comme L'Ecart, non dénué d'optimisme. SP.
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