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Critique de BazaR


Avec ma méthode picoreur, il m'a fallu trois mois pour finir de recueil. Ceci m'a permis de diluer ce concentré de bonheur de lecture sur une longue durée.
Car j'avais beau connaître le talent de Ken Liu, j'ai quand même pris une belle claque.

Vingt-cinq nouvelles. Impossible de les détailler toutes sans vous endormir, ce serait perdre le message de plaisir dans une masse boueuse de mots.
Difficile d'en tirer des lignes directrices tant les sujets et les genres sont variés. Mais je peux quand même essayer.
Je trouve que le thème qui revient régulièrement concerne la famille, et plus précisément la mère ; la mère absente, la mère qui va partir, la mère qui revient de temps en temps, la mémoire…
Comme dans « Ailleurs, très loin de là, de vastes troupeaux de rennes » (ça c'est du titre) dans un monde où l'humanité est téléchargée, une fille préfère suivre l'exemple de sa mère et représenter son univers personnel en 3D plutôt que dans des topologies multiD abstraites.
Comme dans « Souvenirs de ma mère » où une mère condamnée par un cancer se fait cryogéniser et revient parfois à l'état vivant pour quelques heures, le temps de fêter l'anniversaire de sa fille qui grandit, mûrit et vieillit.
Comme dans « La dernière semence », où une fille rêve de devenir astronaute dans un monde où les ressources sont si réduites que l'humanité n'en a plus beaucoup à consacrer à ce genre de fantaisie.
Et comme dans « Sept anniversaires » où l'on voit l'évolution d'une fille après la Singularité, qui fête ses anniversaires en puissance de sept (7, 49, 343, etc.)

Moins un thème qu'une qualité, c'est cette faculté de Ken Liu d'intégrer des connaissances techniques dans un texte de façon à ce qu'il ne semble pas l'être, technique, qu'il reste poétique.
Comme dans « Jardins de poussière », où l'art de créer des oeuvres à partir de la poussière surmontant des panneaux solaires aide à accroitre l'efficacité de ceux-ci.
Comme dans « La fille cachée », récit de pure fantaisie stylée Tigres et dragons où l'espace multidimensionnel joue un rôle fondamental.
Comme dans « Sauver la face » où les transactions commerciales entre personnes engluées dans leurs préjugés raciaux vont être sauvées par des IA. Machine learning à gogo, qui soit dit en passant ne respectent pas le RGPD (règlement général sur la protection des données).

Difficile de choisir celles qui m'ont plu le plus. Autant effleurer à la cuillère le sommet d'une crème chantilly. Certaines de celles que j'ai déjà mentionnées assurément : « Souvenirs de ma mère » ou « La fille cachée ».
Mais d'autres peut-être encore plus : « Jours fantômes », « Long-courrier » ou « Noeuds ». Je ne décrirai pas ces dernières. Je vous les laisse découvrir.

Le final, avec « Printemps cosmique » qui conte ni plus ni moins qu'une fin possible de l'univers, est une façon admirable de refermer cet objet fantastique.

J'ai lu par-ci, par-là que le premier recueil de l'auteur, La ménagerie de papier est encore meilleur. Cela se peut-il vraiment ?
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