AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de 974JerLab34


Quelques semaines après avoir découvert l'écrivain Llach, « Les femmes de la Principal » confirme le talent de l'artiste catalan. Ce roman propose une intrigue beaucoup plus audacieuse puisqu'il retrace le destin de trois femmes sur plus d'un siècle. Il se déroule principalement dans une hacienda. Sautant d'une période à une autre, puisqu'il s'agit de montrer à la fois les ruptures et les constantes historiques, « Les femmes de la principal » est aussi un roman policier, où un inspecteur franquiste, Lluis Recader, s'attelle à résoudre un « cold case », variation littéraire et catalane du gaspacho andalou que le regretté et gourmet Montalbán aurait probablement apprécié à sa juste valeur. Recader est un étonnant policier qui se révèle sagace et, à sa manière, tolérant. Ce personnage permet de balayer l'argument de l'envahissant militantisme supposé de Llach. Bien sûr, « Les femmes de la Principal » décrit une Espagne franquiste obscurantiste et violente mais l'auteur ne verse pas pour autant dans le manichéisme, n'en déplaise aux grincheux qui ne manqueront pas de juger le livre sans avoir fait l'effort de le découvrir.
Si la troisième Maria, la petite-fille, est moins mise en valeur que sa mère et sa grand-mère, peut-être faut-il y voir la conséquence de cet apaisement que connut l'Espagne à la mort du Caudillo ? Ce déséquilibre entre les trois femmes ne m'a en rien gêné.
Comme dans « Les yeux Fardés », la sexualité est un axe majeur de l'intrigue et, notamment, son articulation avec la religion. Question articulation, les prélats ibériques n'ont d'ailleurs visiblement rien à envier à leurs homologues irlandais.
La quatrième de couverture, ainsi que cette chronique jusque là, pourraient laisser à considérer que seule la bourgeoisie catalane est mise en scène. Il n'en est rien ! On évitera la tarte à la crème anglaise en qualifiant l'ouvrage de Downton Abbey catalan mais précisons que la domesticité n'est pas oubliée : Ursula est un personnage important de cette histoire. le plus important ? Et s'il fallait chercher, non pas une héroïne, mais un héros, Llorenç Costa, drôle de mâle d'un pays à qui l'on doit le mot macho, pourrait postuler…
Livre rythmé et profond, « Les femmes de la Principal » donne envie de découvrir les deux autres romans de Llach.
En attendant, je vais tenter de remettre la main sur un de ses vieux CD n'en déplaise aux grincheux qui ne manqueront pas d'estimer que cette chronique est partisane : hasta la littérature siempre !
Commenter  J’apprécie          309



Ont apprécié cette critique (30)voir plus




{* *}