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En plongeant ses lecteurs dans les eaux glaciales du chaos, Anaïs Llobet tente peut-être d'exorciser ses propres démons. Une immersion assez violente, au coeur d'un typhon devenu tsunami qui a coûté la vie à de très nombreuses personnes et en a plongé des milliers d'autres dans le dénuement le plus total. Les mains lâchées redonne une voix à ces âmes, à leur souffrance, leurs incompréhensions et donne corps à leur courage. Un récit d'impuissance sur fond de critique des médias, vus comme un miroir à sensation de nos sociétés qui, lointaines spectatrices, ne rechercheraient que le sensationnel pour se souvenir. Car c'est bien là que se situe tout le paradoxe de ce roman pris au piège d'une confrontation entre le fait de rapporter l'information et celui de faire de l'audience. Un parti pris assumé par l'auteure qui démontre s'il en était besoin, l'absurdité de certaines prises d'informations face à l'urgence.
Un récit sombre et poignant, campé par des personnages à la fois héroïques et lâches, défaits et résistants. Un regard parfois froid sur une catastrophe sans précédent, caché par un filtre journalistique qui protège le récit d'une certaine forme de pathos mais qui pourrait créer une distance parfois trop importante. Une oeuvre néanmoins éloquente, qui nous entraîne, spectateurs lointains de cette odieuse catastrophe, au coeur de vies brisées et de destins broyés.
Lien : https://leblogdeyuko.wordpre..
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Et si Madel n'avait pas lâchait la main de cet enfant.
Et si les autorités avaient annoncer clairement que Yolanda (quel doux nom pour un ouragan qui a emporté tant de vies) serait si violente
Et si Madel n'avait pas été journaliste, qui aurait raconté à sa place?
Mais ce n'est pas la journaliste qui parle, c'est une rescapée, qui a vécu la même horreur que ceux autour d'elle même si elle habitait une tour d'ivoire lors du drame.
Elle ne décrit pas, elle vit et supporte la découverte des corps éparses dans les rues inondées. Elle les évite mais les compte. Elle les compare aux chiffres minimisés par les autorités et complètement en dehors de la réalité. Mais comment réaliser, comment accepter qu'une vague puisse tuer autant de personnes en si peu de temps.
Ce témoignage, simple, parfois dur, à fleur de peau est juste, sans grandiloquence, sans excès ou emphase journalistique.
Parce que Madel a le même visage tiré que les philippins qui souffrent de la famine, l'absence d'eau potable, de denrées, d'électricité, de soins, de contact avec leurs proches et avec l'extérieur. le même visage que ceux qui ont perdu un ou plusieurs être chers.
Un joli récit d'un événement qui brisa les Philippines. (SP)
3.5/5
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C'est partit pour la rentrée littéraire 2016!
Et l'on commence avec un premier roman, et un coup de coeur!

Et pourtant, un thème particulièrement tragique, je craignais au départ un trop plein d'émotions, mais non, tout est parfaitement bien dosé, très équilibré, pour décrire la tragédie au plus près sans tomber dans le pathos.
Tout commence dans le décor enchanteur des îles des Philippines et sombre en quelques instants dans le cauchemar avec le passage du typhon Yolanda, ouragan et tsunami qui causera aux environs de 7000 morts et dévastera totalement la ville Tacloban où se situe l'intrigue.

L'impuissance de l'homme face à la nature, les choix tragiques, les lâchetés... les mains lâchées... en quelques personnages clés , l'auteure nous plonge au coeur du drame.
Une région coupée du monde, un bilan de la catastrophe d'abord minimisé, le rôle des médias... et ce terrible manquement au moment de l'alerte... des pages essentielles pour ne pas oublier ce drame.

Au delà de ces faits, il y a la trajectoire de l'héroïne, ses doutes, ses actes, le rôle de la journaliste, le désarroi de la femme... comme pour les pompiers, les médecins, des survivants en première ligne, pour qui tout bascule, et qui doivent s'oublier pour faire front.

En partie auto-biographique, ce premier roman est un témoignage marquant de ce drame, à la distanciation très juste.
Lien : http://lecture-spectacle.blo..
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Ce livre est à mi chemin entre le témoignage et le roman. On découvre une terre ravagée par un tsunami, les Philippines. Madel, journaliste, survit. Elle nous décrit l'horreur qu'elle voit. Son émotion nous saisit, sa culpabilité aussi et pourtant, qui aurait pu gagner contre le climat ?
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J'ai été émue par Madel et sa collègue qui filment les ravages du tsunami sur la population délaissée.

Les secours mettent du temps à arriver et médecins et infirmiers manquent de tout.

Si la collègue de Madel cherche l'image choc pour chaque nouveau reportage, elle va découvrir une réalité qui dépasse son entendement et la choque littéralement.

J'ai aimé découvrir à hauteur de rue les ravages humains de la catastrophe.

Malgré le titre, les mains lâchées pendant la catastrophe ne m'ont pas émues plus que cela. J'ai trouvé que le propos de l'auteure était ailleurs.

Un roman qui montre que l'homme est impuissant face à la nature.

L'image que je retiendrai :

Celle des corps qui pourrissent dans l'eau.
Lien : https://alexmotamots.fr/les-..
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Typhon, tsunami : connaissez-vous la différence ? Tous ces termes sont pour moi un peu exotiques, et très éloignés de ma réalité. Pour autant, ils incarnent celle de milliers d'êtres humains, à l'autre bout de la planète.
Les Mains Lâchées nous plonge au coeur de la tempête Yolanda, ou plutôt du Typhon Haiyan comme nous le connaissons ici. L'auteure nous livre ici un récit quasi autobiographique de l'expérience de la tempête. Madel, l'héroïne, est journaliste (tout comme l'auteure). La question qui se pose est très claire : quelle place pour le deuil lorsque notre conscience professionnelle contrecarre nos besoins personnels ?

Madel est, sans mauvais jeu de mot, prise entre deux eaux : son petit ami Jan a disparu, elle devrait le chercher, mais l'impression sourde de ne pas le retrouver vivant l'empêche de prendre les devants. D'un autre côté, son patron lui demande de faire son travail sur place : interviewer des rescapés, filmer des images chocs, obtenir l'exclusivité avant les concurrents. Un atout pour cette petite chaîne, d'avoir quelqu'un sur place. Une chance, une longueur d'avance par rapport aux concurrents.

En raison de ce conflit intérieur qui fait rage chez Madel, le récit se fait assez simple, distancé, et ne laisse aucunement place aux sentiments. Je m'attendais à ressentir la douleur et l'indignation d'Anaïs Llobet, mais les événements sont décrits de manière aseptisée, objective, descriptive, dans un style finalement très journalistique. Je pensais de ce fait être moins touchée par le récit, mais ce ne fut pas le cas.
Face à Madel, nous avons également la figure du rédacteur en chef, décrit comme un rapace en quête d'audience, seulement intéressé par l'exclusivité, qui ne laisse nullement à ses employés le temps de digérer la catastrophe qu'ils viennent de vivre.

En conclusion

Un roman en immersion totale dans l'univers des typhons, à l'autre bout du monde. Un style très journalistique qui nous plonge au coeur de l'horreur, sans drame ni artifice. Un récit à découvrir !
Lien : https://carnetparisien.wordp..
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J'ai dévoré ce livre en l'espace de 24h, car on ne sort pas si facilement d'un récit aussi immersif. Je suis restée sous le choc longtemps après ma lecture, imprégnée d'un style que j'ai trouvé à la hauteur du drame qu'il raconte. Jamais dans le pathos, on se demande comment l'auteure a réussi à prendre le recul nécessaire pour écrire cette histoire avec autant de finesse et d'habileté. Je ne peux que recommander !
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Ces gens-là n'ont pas pris de risques stupides en faisant un trek au Népal sans être préparés ou une descente hors piste ou même conduire un bolide à 180 kms/heure sans penser au piéton qui traverse au moment le plus mauvais. Ces gens-là étaient chez eux avec leurs enfants et leurs parents, ils n'imaginaient pas que le typhon allait tout détruire et tuer 7000 personnes. Anaïs Llobet raconte avec émotion les instants, les jours, les semaines qui ont suivi la peur, la perte, le deuil, la douleur, l'anéantissement. C'est bien écrit, c'est violent, c'est le genre de texte que vous lisez les larmes aux yeux. C'est essentiel de rappeler que la nature est plus forte que l'homme dans sa fatuité.
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Pour son premier roman, Anaïs Llobet nous livre ici un récit témoignage puisqu'elle se trouvait aux Philippines au moment du passage du typhon Haiyan.

Avec justesse, le livre nous relate les suites de cette catastrophe climatique qui a fait des milliers de morts. L'auteur, à travers sa plume de journaliste, nous décrit l'horreur, le chaos mais également l'entraide et la solidarité qui s'ensuivent.

On est forcément touché par cette population ravagée par le typhon qui s'efforce de survivre malgré tout. le récit se fait en alternance avec la voix de Madel et celles des rescapés.

J'ai beaucoup aimé cette lecture et notamment les différents portraits des Philippins que l'héroîne croisent sur sa route. Malgré cet évenement dramatique qui a dévasté la ville et la population, Madel doit faire face et continuer de travailler, de dévoiler au monde extérieur l'innommable.

On est happée dans la ville de Tacloban, dans son atmosphère, ses témoignages à travers les mots de la journaliste qui nous fait vivre l'indicible.
Lien : https://mesechappeeslivresqu..
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Un récit en partie autobiographique qui nous fait vivre le typhon Haiyan et la destruction qu'il a causée. Sans jamais aucun artifice, l'auteur raconte avec beaucoup de justesse ces jours qui suivent, les recherches, et le travail de journaliste qui laisse difficilement la part au deuil, à la pudeur, au respect. Un premier roman très réussi pour une jeune auteur à suivre.

Lien : https://myprettybooks.wordpr..
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