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Un premier roman prometteur pour Anaïs Llobet qu'elle nous livre comme un témoignage puisqu'elle se trouvait bel et bien aux philippines au moment du passage du typhon Yolanda qui a fait un nombre de morts inconsidérable.
Un témoignage qu'elle a tenu à romancer et c'est très réussi avec un style bien maîtrisé pour une lecture aisée.
Dés les premières lignes, on est emportés par le récit de cette catastrophe et de tout ce qui va en découler.
Heureusement il y a la solidarité et l'entraide mais il y a aussi les pilleurs et les profiteurs du malheur des autres.
J'avais déjà découvert ce revers du décor dans le roman d'Emmanuel Carrere " D'autres vies que la mienne " et Anaïs Llobet nous le peint à son tour de manière très réaliste et très touchante.
Avec beaucoup de justesse, elle nous explique aussi ce que peut être le métier de journaliste, les directives envoyées depuis les pays où il fait sec, beau et doux et d'où on lui exigeait de ramener du reportage choc, du reportage qui remue, du reportage qui ramène de l'audimat ou qui fait vendre.
Anaïs Llobet, ( ou Madel puisque tel est le nom du personnage qu'elle se donne dans le roman ) doit continuer à travailler coûte que coûte, devant renoncer même à poursuivre les recherches qui lui tiennent à coeur pour livrer des images insoutenables à qui n'a pas vécu l'ouragan de l'intérieur.
Un roman qui ne laisse pas insensible et qui pose questionnement sur le mode de fonctionnement de notre société.
Filmer , photographier quand il s'agirait plutôt de ne pas montrer afin de préserver la pudeur de la douleur.
Un livre qui permet de s'interroger sur le monde est selon moi un livre réussi.
Bravo donc à l'auteure pour ce premier roman et merci à Babelio et aux éditions Plon pour m'avoir permis de lire ce livre de la rentrée littéraire.
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Roman dur où on suit une journaliste en Philippines qui vit la tornade, l'ouragan.. On la suit après le passage de ce monstre dévorant tout sur son passage, à chercher les morts, les dénombrer, rechercher les siens...
Elle décrit avec des mots justes les horreurs vues et vécues..
LE coeur doit être bien accroché à cette lecture, forte, bouleversante... Elle est renversante tel un ouragan qui nous prend aux tripes....

A découvrir mais le coeur bien attaché
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J'ai entamé la lecture des Mains lâchées juste après avoir fini Anatomie d'un soldat. Il faut croire que j'ai des tendances masochistes en littérature car il s'agit de deux livres très forts évoquant des événements dramatiques. Ici, il s'agit d'une catastrophe naturelle de grande ampleur, dont je n'ai pas le souvenir d'avoir entendu parler lorsqu'elle s'est produite. Et c'est sans doute ce qui m'a le plus choqué à la lecture. Pour les Philippins, ce tsunami a beau être le pire jamais connu, il n'est jamais qu'un parmi d'autres. Pour preuve, l'envoi sur le terrain de reporters spécialisés dans ce type de catastrophes, comme la dure Irene, qui va se révéler aussi fragile que désagréable, et le couple Ben & Sally, qui semble dénué de sentiments. On ne peut pas dire qu'Anaïs Llobet soit tendre avec son milieu professionnel, elle qui s'inspire de sa propre expérience de journaliste aux Philippines au moment du drame. du rédacteur en chef qui lui impose de lui fournir des témoignages alors qu'elle est sous le choc et sans nouvelles de son petit ami à ses collègues qui se pressent dans la newsroom improvisée, Madel est confrontée à des professionnels manquant sérieusement d'humanité.

Par opposition, les portraits des habitants démunis touchent au sublime : des hommes et des femmes prêts au sacrifice ultime pour protéger des proches, des survivants qui continuent à croire qu'ils retrouveront leur famille, des pompiers et des médecins qui étouffent leurs propres sentiments pour se rendre utiles au plus grand nombre… de cette plongée dans l'horreur, l'auteur tire un livre torturé mais lumineux, où émergent des boues carnassières le sourire d'un enfant courageux ou une étreinte salvatrice.

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Yolanda, un prénom féminin pour un typhon annoncé qui ne fut pas seulement cela, mais plutôt un "storm surge", seulement voilà ces mots inconnus des habitants des îles n'auront pas pu les prévenir du danger qu'ils encouraient. Habitués aux typhons qui frappaient leurs îles plusieurs fois l'année, ils ne s'attendaient pas à devoir affronter un tsunami de trois vagues qui se sont succédées, qui n'auront pas fait que détruire un paysage, mais aussi des vies. On vit alors la catastrophe et l'après quand les survivants tentent de sortir de cette torpeur amenée par ce cataclysme, partagée entre la culpabilité des sentiments éprouvés lors du danger et cette part d'eux qui espère retrouver leurs proches.

Madel est journaliste, installée depuis peu sur cette île et bien malgré elle, elle se retrouve en plein coeur d'un drame humain qu'elle va devoir couvrir pour sa chaine et ce alors qu'elle ne souhaite qu'une chose : retrouver Jan dont elle a été séparée quand la mer les a engloutis. On navigue alors à travers son regard, parmi les survivants, les décombres et recueillant les témoignages qui évoquent les quelques minutes où tout a changé. On revit la terreur des gens, les sentiments divers se mêlent : beaucoup de peurs, peines, mais aussi culpabilité d'avoir du abandonner quelqu'un, d'avoir lâché une main... le dénie de la mort, de la perte.

Madel va suivre différents personnages, médecins, pompiers... accompagnée d'une collègue journaliste, recueillant des images choquantes, des témoignages qui procurent des frissons de par leur réalité. Elle effectue un travail d'investigation dans une sorte de dénie avec cette peur de constater que c'est le corps de Jan qu'elle pourrait trouver et non Jan en vie. C'est une lecture poignante, on constate par le biais de ces témoignages de la violence du tsunami qui a tout ravagé sur son passage.

L'auteure évoque cette catastrophe à travers la narration de Madel, mais elle est celle qui est là pour recueillir les expériences de chacun, elle survit tant qu'elle peut devant les horreurs qu'elle voit, qu'elle entend et parfois on se demande comment elle, elle va s'en sortir. Elle parait à la fois si forte et courageuse alors que gronde en elle tellement de sentiments mêlés à ce devoir qu'elle a vis à vis des gens qui l'entourent. C'est un roman court mais qui présente les choses de manières humainement posée, on découvre des habitants dépassés par une catastrophe qui aurait pu être épargnée si la communication avait été meilleure, si d'autres enjeux n'avaient pas pesés dans la balance. L'un des sentiments éprouvés en majorité par les protagonistes, c'est la culpabilité, dans cette action violente qu'engendrent ces vagues successives, chacun d'eux avaient la responsabilité d'un être et beaucoup ont lâché la main, c'est épouvantable de voir ce sentiment alors que rien ne peut combattre la violence de cette nature déchainée.

Ce premier roman de l'auteure m'aura le temps de ma lecture propulsé sur cette île dévastée, parmi ses habitants où les témoignages nous sont livrés avec beaucoup de respect. J'ai eu peur à un moment donné que le voyeurisme de la caméra prenne le dessus sur l'humanité que tout un chacun doit éprouvé dans un tel moment et la position de Madel nous offre cette part d'humanité, de vécu ainsi que son expérience. Je me replace aussi dans le contexte de ces grandes catastrophes météorologiques, quand nous spectateur découvrons les images que ces journalistes nous envoient, sans celles-ci nous ne rendrions pas compte de ce que sont ces dangers, nous les regardons et nous sentons très rapidement partagé entre ce besoin de les voir et ce besoin de les fuir, une façon de ne pas affronter cette réalité.
Lien : http://www.livresavie.com/le..
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Décidément, cette sélection des premiers romans de la rentrée littéraire (septembre 2016) nous apporte des moments de lecture forts. Ce livre, avec une belle couverture, nous entraîne dans la tourmente suite au typhon Yolanda, qui a sévi sur les Philippines en 2013. L'auteure a décidé de romancer les événements qui ont touché ces îles. Avec une écriture simple, des personnages touchants, elle nous décrit avec précision et minutie la vie et survie surtout après de tels événements que la nature fait subir aux hommes, femmes et enfants. Elle nous parle de sentiments universels face à l'immédiateté de la vie, face à la violence de la nature. Elle nous parle du quotidien après une catastrophe et des réactions de chacun ; Elle nous décrit au plus prés de la vaillance des secours, de la cruauté de journalistes voulant faire des directs sensationnels et en fin de compte de chacun face à la mort, à la violence, à la survie. Chacun se retrouve face à soi et comment survivre après avoir tout perdu. Un texte très fort et qui nous questionne sur la vie, la survie et les priorités de la vie. Ce texte questionne aussi sur ces directs sensationnels, sur la misère du monde filmée en direct (souvenir d'une petite fille lors d'un tremblement de terre avec une émission en direct !). Mais paradoxalement, ce texte est d'une lecture « plaisante » car l'auteure a réussi à nous décrire la nature, les dégâts mais aussi la survie des survivants : les enfants malgré le drame continuent à jouer, les habitants continuent à s'entraider, les « durs à cuire » ont aussi des faiblesses. Un texte émouvant et une réussite pour un premier roman. Merci au groupe « des 68premieresfois » de m'avoir permis de lire ce texte.
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Il y a pratiquement 3 ans, un typhon dévastait les Philippines, emportant tout, ou presque, sur son passage. Ce qui ne devait être « qu'un » typhon « classique » s'est révélé être une vague gigantesque et meurtrière.

« Les mains lâchées » racontent l'histoire d'une journaliste française, sur place, au moment du drame. le tsunami n'a pas emporté que des maisons, que des arbres, que des choses matérielles, que des être humains, il a aussi balayé des âmes, des consciences. Les victimes se raccrochaient, raconte cette journaliste, à des éléments tangibles pour que, en vain, leur raison ne défaille pas. Mais face à la destruction aveugle de la nature par la nature, il n'y a rien qui permette à la raison de tenir bon : tout le monde finit par lâcher prise à un moment ou un autre.

Anaïs Llobet part ainsi à la dérive, marchant dans une lagune artificiellement créée par le tsunami, recouvrant, cachant une misère d'autant plus visible qu'il ne reste plus qu'elle, en dehors d'un vide incommensurable.

Anaïs Llobet décrit admirablement ces sentiments mêlés de révolte, de désolation, d'impuissance en mêlant à son histoire celle des témoins qu'elle a pu croiser, elle-même témoin privilégié d'une histoire qu'elle aura mis du temps à pouvoir décrire, le temps de lâcher suffisamment de leste, de prendre assez de recul. Elle est tiraillée entre son devoir de journaliste et de témoin et de victime, autant morale que physique de la catastrophe. C'est un peu comme si le rythme du récit et le style d'Anaïs Llobet épousaient cette dualité issue de la nécessité de raconter en flot continu cette histoire et l'indispensable recul nécessaire pour écrire un récit qui ne verse pas uniquement dans le pathos.

Il y a une sorte de fatalité qui règne dans cette région du globe particulièrement soumise aux typhons, tsunami et autres colères météorologiques… Il y a aussi une force engendrée par cette répétibilité des malheurs chez les philippins dont Anaïs Llobet, et ce sera mon seul bémol, ne parle pas assez, se concentrant sur l'immédiat après-tsunami sans aller jusqu'à parler de ce qui se passe encore après, une fois que les eaux se sont retirées, une fois que les larmes auront séché, que les âmes se seront taries, une fois de plus, une fois encore avant la prochaine.

Lien : http://wp.me/p2X8E2-Iw
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La lecture de ce roman-là m'a laissé des frissons de sentiments et d'émotions entremêlés auxquels je ne m'attendais pas vraiment.Il me semble ne pas avoir lâché la main de Madel, Jack, David, Rosie, Liliana, Jirug, Rodjun, Manette... tout au long de cette lecture et leurs images m'accompagnent encore une fois le livre refermé.

Novembre 2013 à Tacloban, Philippines. le typhon Yolanda soulève un tsunami meurtrier qui, en quelques instants, ravage la ville laissant derrière lui un sillon de ruines, de morts, de blessures incurables. Madel, la narratrice qui séjourne sur place chez Jan son compagnon, vit cette apocalypse au milieu des habitants rescapés et des cadavres. Journaliste, elle obéit mécaniquement aux injonctions de son rédacteur en chef et doit rendre compte de la situation, aidée d'Irène la camerawoman, d'apparence imperturbable. Les scènes d'effroi et de sidération alternent avec les récits des survivants, comme hallucinés d'en avoir réchappé. Mais en ont-ils réellement réchappé ? le sentiment de culpabilité, la honte d'avoir survécu se mélangent avec la force vitale des individus endeuillés de leur vie passée.
Sans voyeurisme, sans sensationnalisme, avec une pudeur et un respect remarquables, Anaïs Llobet nous prend à témoin de ce cataclysme et de ses conséquences. Elle trouve l'exacte distance pour ne rien occulter sans cependant jouer d'un sentimentalisme qui n'est pas de mise ici. D'une fluidité et d'une précision admirables, le récit nous laisse entrevoir les déséquilibres qu'implique une telle catastrophe, tant d'un point de vue individuel que collectif. Sans s'appesantir, sans didactisme, les questions essentielles sont abordées au fil d'une narration qui nous saisit pour ne plus nous lâcher.
Un très beau premier roman, d'une authentique sincérité et d'une intégrité admirable.
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Décidément les premiers romans de la rentrées 2016 se suivent et, s'ils ne se ressemblent pas, du moins ont-ils, pour ceux que j'ai eu le plaisir de lire, un point commun : la qualité. "Les mais lâchées" d'Anaïs LLOBET ne déroge pas à la règle. Sans compter qu'avant de l'ouvrir on a le loisir d'admirer une magnifique couverture, d'une grande élégance, joliment colorée, que l'on comprend dès la lecture des premières pages.
Madel est journaliste, correspondante d'une chaîne de télévision aux Philippines, et se trouve chez son ami Jan, chirurgien esthétique quand est annoncé un typhon de force 3, puis 4, puis… Les vents, le bruit de l'eau, Madel, Jan, Lally, l'employée de la maison et Rodjun, un petit garçon voisin attendent l'arrivée de cet ouragan annoncé dans cette maison de "riche" aux murs réputés solides. Et puis…le fracas, la vague, le noir, le bruit et… les mains qui lâchent.
C'est surtout l'après que va nous raconter l'auteur. Un après apocalyptique fait de morts, de blessés, de maisons détruites, pulvérisées, tombées, de gens hagards, de boue, de douleurs, de malheur, de blessures, de recherches, de pillages. Elle nous emmène à sa suite dans la ville de Tacloban dévastée par le tsunami – car c'est bien de cela dont il s'agit – et réussit à parler d'elle à travers les autres traduisant parfaitement son empathie, ses peurs, avec le recul de la journaliste qu'elle est. Car Madel et l'auteur ne font peut-être qu'une. Anaïs Llobet est, en effet, journaliste, je l'ai découvert après la lecture de son roman, et se trouvait sur les lieux de la catastrophe. J'ai beaucoup aimé son écriture à la fois poétique et puissante, simple et équilibrée. Equilibrée parce que s'y mêlent, à de brefs moments la rigueur d'un compte-rendu journalistique, la distance, le sang-froid et davantage encore la sensibilité de la femme touchée par ce qu'elle a vécu et les pertes dont elle a été témoin.
Elle nous permet d'assister au plus près au travail des sauveteurs, au regard perdu des rescapés qui errent à la recherche de proches disparus, à leurs états d'âme, elle leur donne la parole, des témoignages émouvants glissés çà et là entre les chapitres. Mais jamais elle ne tombe dans le pathos, jamais elle ne nous pousse au voyeurisme, jamais elle ne regarde ses personnages avec condescendance ou pitié.
Anaïs Llobet signe là un roman d'une grande force, somptueux, imagé, un hommage à tous les Philippins, un véritable ouvrage de mémoire.
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Le récit d'Anaïs Llobet est intéressant, car on y suit une journaliste partagée entre son devoir et ses émotions. Comment garder la tête haute face à ces villages détruits, ces familles décimées et cette pauvreté qui grandit de jour en jour ? A côté de Mabel, on découvre Irène, une reporter aguerrie que rien n'effraie et qui n'hésite justement pas à oeuvrer dans le spectaculaire pour faire de l'audience. On a affaire à deux comportements complètement différents : d'un côté une femme toute en retenue qui essaie de témoigner sans faire du mal autour d'elle, de l'autre, une journaliste froide qui bat le fer tant qu'il est chaud.
Lien : https://commedansunlivre.fr/..
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Madel, journaliste aux Philippines, est venue passer quelques jours chez son petit ami. Mais un typhon de catégorie 5 arrive. Il ravage tout et emporte plus de 7000 personnes. Elle échappe de peu à la noyade.

Difficile pour elle d'assumer son job de journaliste, sa culpabilité d'avoir laissé un enfant qu'on lui avait confié et surtout la douleur d'avoir perdu son ami.
Au milieu du chaos, l'humain doit faire face et se surpasser.

Le roman nous rappelle des images vues à la télé, tout en étant bien en sureté. Ici, on nous parle concrètement de personnes, d'enfants, de familles détruites. On lit la gorge nouée devant tant de dénuement et de détresse. Un roman qui sonne juste et laisse des traces.

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