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Critique de Presence


Il faut savoir rendre grâces à Frank Miller de David Mazzuchelli pour avoir remis à la mode (avec Batman année un) les histoires centrées autour d'un Batman débutant. Jeph Loeb a tellement apprécié (et eu de succès) avec Un long halloween (histoire qui reprend les personnages de "Année un") qu'il ne lui a pas fallu très longtemps pour écrire une suite en 13 épisodes et convaincre Tim Sale que Robin constitue un personnage intéressant.

Un tueur se faisant appeler Hangman exécute des officiers de police en les pendant. Il laisse derrière lui des jeux de pendus à moitié renseignés. Sofia Falcone Gigante a repris les rênes de l'empire de son défunt père. Alberto Falcone est libéré et assigné à résidence dans le manoir familial. Janice Porter succède à Harvey Dent au poste de District Attorney et elle semble motivée par autre chose qu'une saine ambition. Batman se méfie de James Gordon et de Catwoman. Toutes ces intrigues permettent à Jeph Loeb de donner au lecteur une vision complète de Gotham et des difficultés auxquelles se heurte Batman dans sa guerre contre le crime.

Jeph Loeb continue de prouver sa maîtrise du personnage de Batman et de son environnement. Tout est parfaitement à sa place et si le déroulement des événements est complexe, il n'est jamais compliqué. En grand professionnel, Loeb sait entremêler différentes intrigues autour du mystère principal qui est de découvrir qui est ce tueur de flics. Sa description du profil psychologique de Bruce Wayne et de son alter ego est entièrement en phase avec Year One. La montée progressive de sa paranoïa sonne juste et l'irruption de Dick Grayson (au chapitre 9) dans ce contexte devient plausible. Ce qui est également admirablement rendu réside dans la prise de pouvoir progressive et irrésistible des monstres (Two-Face, Penguin, Joker, Poison Ivy, Solomon Grundy...). le scénario transcrit admirablement leur emprise grandissante sur la pègre aux dépends de la mafia traditionnelle qui ressemble de plus en plus à une espèce en voie de disparition.

Les illustrations de Tim Sale sont dans la continuité de ce qu'il a fait sur le tome précédent. Il continue à apposer de grands aplats de noir, à recourir à des cases très large et en nombre restreint sur chaque page. Son rendu des personnages reste stylisé et tire parfois vers l'abstraction (aux dépends du réalisme). Ce parti pris augmente l'impact visuel des personnages et tire les illustrations vers une forme iconique qui transporte l'histoire vers un affrontement entre forces primordiales.

Ce tome est aussi réussi que "Un long Halloween" que je vous conseille d'avoir lu avant car on y retrouve la majorité des personnages. Jeph Loeb et Tim Sale ont réussi leur pari de narrer une histoire de Batman qui compte et qui soit prenante. Pour savoir ce que devient Selina Kyle en cours d'histoire, il vous suffit de lire Catwoman à Rome des mêmes auteurs.

Ce tome s'achève avec une histoire bonus d'une demi-douzaine de pages mettant en scène Catwoman et Batman, écrite par Darwyn Cooke et dessinée par Tim Sale.
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