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Critique de latina


Tu rêvais de liberté, Hugo ? Ou Bohem, si tu préfères. Oui, je pense que tu préfères que je t'appelle Bohem, toi qui n'es heureux que sans attache, sur la route, vers l'infini et au-delà.
L'as-tu trouvée ta liberté ? Par moments, certainement. Mais derrière tout ce que tu peux raconter d'exaltant – l'amitié, la bande, l'amour des femmes partagé entre tous les membres du clan, le sentiment d'être soi -, je n'y ai vu souvent que désespoir caché.
La drogue, la déconne, la castagne, ça fait partie de ta vie, et même si tu as pris énormément de plaisir à en tâter les contours et même à en empoigner les reliefs, ça ne t'a pas rendu totalement heureux. Car les limites, c'est facile de les dépasser, mais c'est difficile de rentrer à nouveau à l'intérieur.


La liberté existe-t-elle, Bohem ? La fraternité, l'honneur, le respect, la fidélité ? Tu y crois, tu y croyais...
Moi aussi je rêve de liberté, mais pas à ta manière.
La fidélité, l'honneur, la fraternité : oui, cent fois oui ! Mais pas en déconnant, pas au mépris des autres qui ne font pas partie de ta bande. Les vieux, comme tu dis, ou les bourges (entre nous, le monde n'est pas fait que de « mauvais garçons » et de bourgeois !), ou l'école. Ah là là, si tu m'avais rencontrée, peut-être m'aurais-tu méprisée, vu que je suis un petit prof. Car les autres, tu ne t'en approches pas vraiment, n'est-ce pas ?
Mais c'est vrai que tu n'as connu que des gens détestables, à commencer par tes parents ! Tous ceux qui ont un soupçon d'autorité t'ont tourné le dos, ou plutôt ont voulu te casser et même plus que ça.
T'as vraiment pas eu de bonne fée penchée sur ton berceau, Hugo, et pour cela, je t'admire d'avoir voulu rêver ta vie, et de l'avoir vécu, ce rêve. Même si le cauchemar t'attend au tournant...


Comment dire, Hugo, comment te dire que j'ai aimé lire tes aventures (oui, ce sont véritablement des aventures, avec tes drôles de rencontres), mais que j'ai été agacée, souvent, par ce comportement de caste (oui, je sais, le mot est peut-être un peu fort).
C'est vrai que tu t'exprimes bien, que tu nous ouvres ton coeur sans détour et avec tellement de naïveté et de foi en la vie ! Comme ami, il n'y a pas mieux que toi !
J'aurais aimé te connaitre, mais j'aurais eu peur de tes réactions épidermiques, sans fards, qui entrainent souvent des gros ennuis, il faut le dire.
J'aurais aimé traverser avec toi les USA, découvrir ces paysages infinis, ces villes, et l'océan.


Et je referme ton livre avec deux interrogations :
Qu'est-ce que la liberté ? Est-elle unique ou y en a-t-il plusieurs sortes ? Comme dirait un autre motard, peut-on simplement être « libre dans sa tête » ou faut-il vivre une vie sans attaches ?
Qu'est-ce que l'amitié ? Se « contenter d'aimer ses amis jusque dans leurs erreurs, en leur donnant le choix de se brûler », ou essayer de les changer quand ils s'enfoncent dans un chemin différent et qu'ils se renient ?


Voilà, Hugo, Bohem, ce que je voulais te dire. Je t'ai accompagné plusieurs jours dans un monde tout à fait inconnu de moi. J'ai découvert des gens exaltants et des gens méprisables, des doux au coeur de fer et des méchants au coeur de velours.
Et finalement, je me rends compte que l'homme est si complexe qu'on ne peut jamais le ranger dans une catégorie. Jamais.
Tout comme la liberté et l'amitié.
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