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Critique de magalibertrand


Bon, alors, là, joker ! Je vous préviens, je ne pourrai faire preuve d'aucune, je dis bien d'aucune, objectivité. Je n'y peux rien, c'est l'effet « Quatre filles du docteur March », je ne peux pas lutter, ça marche à tous les coups ; d'ailleurs, demandez à n'importe quelle donzelle de 7 à 77 ans qui aurait grandi dans une famille de 4 filles, vous verrez bien !
Dans la famille Sorenson, il y a…Le père, David, médecin au coeur gros comme ça mais peut-être un peu trop sollicité ces derniers temps, Marilyn, sa tendre moitié depuis suffisamment longtemps pour en avoir oublié jusqu'au souvenir d'une vie sans l'appui de ses bras. Il y a leurs quatre filles, Wendy, celle qui bouscula leurs projets en arrivant trop tôt, Violet, celle qui vint se glisser bien trop vite entre sa toute petite grande soeur et ses parents fous d'amour l'un pour l'autre, Liza, celle qui comprit rapidement qu'il valait mieux ne pas faire de vague, et Grace, la lointaine petite dernière, celle pour qui ils ont osé « tenter le coup », leur épilogue. Et puis, il y a, en vrac, un chien grand comme un poney, un ginko vieux comme le monde, une maison à l'escalier qui craque, des pièces rapportées, des enfants (ré)adoptés, des études ratées, des drames, des larmes, du charme, des non-dits, des soucis, de la vie, et puis, et puis, et puis...Comme on rassemble les photos d'événements marquants sur un pêle-mêle pour, d'un seul coup d'oeil, balayer les années écoulées, Claire Lombardo nous invite, à grand renfort d'allers-retours sur l'éventail d'un demi-siècle, à pénétrer entre les fibres serrées et colorées qui tissent l'intimité d'une famille.
Dans la famille Sorenson, il y a…tant d'échos de ma propre famille, une sorte de « Famille trop d'filles » à l'échelle d'une vie d'adulte, tant de souvenirs qui pourraient être les miens, tant de dialogues qu'il me semble avoir entendus ou vécus parce qu'ils sonnent juste, parce qu'ils percutent, tant de morceaux de vie qu'on croirait prélevés dans la mienne qu'il m'a semblé, en refermant ce roman, être mise à la porte de chez moi, condamnée à l'exil en attendant d'hypothétiques retrouvailles.
Dans la famille Sorenson, il y a.…Tout le bonheur du monde, en effet, avec tout ce qu'il contient de douleurs et de renoncements, de silences et de secrets, de larmes et de regrets, mais aussi de pardon et de tolérance, d'amour et de deuxième chance.
Dans Tout le bonheur du monde, il y a… tous les bonheurs d'une lectrice (ou d'un lecteur bien décidé à aller voir sous les jupes des bonheurs de lecture des filles !) : une jeune auteure au talent affuté de vieux sioux, capable de vous faire croire qu'elle a mille ans quand elle en a trente, des personnages (presque) si bien dessinés qu'on pourrait les reconnaître sur une photo (sur un enregistrement, sûr !), une histoire dont on regrette qu'elle ne fasse QUE 700 pages, un style enlevé, joyeux, vivant, qui laisse passer la tendresse comme la rancoeur, la profonde tristesse comme l'insondable bonheur.
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