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Critique de fuji


fuji
24 février 2018
« Buck ne lisait pas les journaux, sinon il aurait su qu'il y avait de l'orage dans l'air, pour lui-même comme pour tous les chiens aux muscles puissants et aux longs poils bien chauds qui habitent le long de la côte de Californie, de Puget Sound à San Diego. Parce que les hommes, tâtonnant dans les ténèbres de l'Arctique, avaient découvert un métal jaune, et que des lignes maritimes et des compagnies de fret transformaient cette découverte en ruée, ils se précipitaient par milliers vers le Grand Nord. Ils avaient besoin de chiens à la puissante musculature pour endurer la besogne, et à l'épaisse fourrure pour se garder du froid. »
L'incipit d'un roman est très important car il doit tout dire sans rien dévoiler…
Cependant tous les romans ont un début, mais cela n'en fait pas nécessairement un incipit, c'est même devenu rare.
Celui-ci est pour moi, un modèle et annonce toute la puissance de ce roman.
Jack London est dans mon Panthéon littéraire depuis l'âge de mes dix ans. C'est lui qui m'a donné le goût de la littérature, des mots qui ont de la valeur.
Lorsque Audiolib m'a offert de l'écouter lu par Jean Reno, j'ai trouvé que ce dernier était une évidence. Sa voix modulée en alternant force et douceur convient parfaitement à cette histoire.
Moi, j'y ai retrouvé mon âme d'enfant.
Buck est un chien puissant qui vit paisiblement dans la demeure du juge Miller à Santa Clara, il fait partie de la famille, il est aimé, soigné et il donne tout son amour en retour, cela lui suffit pour être heureux. Mais dans cette demeure un être maléfique, un aide jardinier joueur invétéré et perdant kidnappe Buck contre une somme d'argent. Ce magnifique chien va être vendu. Il va voyager en bac à vapeur, en train en camion. Il sera roué de coups par les hommes, devra se battre contre ses congénères. D'aventure en aventure, de maître en maître, cette vie là va lui apprendre qu'il ne faut se fier à personne d'autre que soi-même.
Son dernier maître sera un homme bon, mais pour Buck il est trop tard, l'appel sauvage est là.
Tout son être tend vers cette vie sans les hommes…
Comme beaucoup de spécialiste de London, je pense que Buck et Jack ne font qu'un.
Né sans père, enfant isolé et pauvre, il a du mal à accepter sa vie.
A 21 ans Jack a déjà eu plusieurs vies, ouvrier dès l'âge de 14 ans, matelot à 17 ans, militant socialiste à 20, lui aussi entend l'appel de l'or.
Mais finalement sur place il cherche peu d'or, il revient presque aussi pauvre qu'il est parti. Mais en lui, il a une richesse plus essentielle : il a la matière pour faire une oeuvre exceptionnelle qui nous emporte et nous bouleverse.
L'appel sauvage est un roman de « désapprentissage » trois ans plus tard Croc-Blanc sera celui de l'apprentissage. Un diptyque incontournable de l'oeuvre de Jack London.
Mais son oeuvre est d'une telle richesse !
Je crois que c'est l'auteur que je lis et relis le plus souvent.
Laissez-vous tenter par l'écoute de ce livre, Jean Reno y excelle et lisez tout Jack London. Ce ne sont pas que des histoires, c'est un style puissant, musclé qui vous étreint.
©Chantal Lafon-Litteratum Amor 24/02/2018
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