L'Apocalypse selon
Jack London !
Incroyable de redécouvrir ce grand auteur, adulé ( je voue un culte à
Martin Eden, un des plus beaux livres qu'il m'ait été donné de lire ), au travers d'une nouvelle d'anticipation.
Ça démarre comme
La Route de
Cormac McCarthy avec l'errance de deux personnages, un vieux monsieur accompagné de son petit-fils, en 2073 dans un monde ravagé par
la peste écarlate qui a quasi éradiqué toute vie humaine sur Terre 60 ans auparavant.
Rapidement, on retrouve la patte London dans la façon d'aborder ces événements, un formidable conteur : nous découvrons ce nouveau monde à travers le récit du seul survivant qui a connu l'ancien monde, le civilisé, le technologique, le lettré. Il en fait le récit à ces petits-fils sauvageons et c'est à travers leurs oreilles et leurs yeux que nous aussi découvrons ce qui est arrivé. Tout est simple et fluide.
La thématique de la nature est bien là. le fléau a totalement bouleversé l'ordre naturel, le monde est revenu à l'état sauvage. Les animaux se sont parfaitement adaptés à ce nouvel état et on reprit d'une certaine façon le pouvoir sur les hommes qui vivent comme des néo-préhistoriques.
Le récit prend également une tournure plus politique, plus moralisatrice comme dans
Martin Eden, avec beaucoup de douceur. L'humanité est réduite à quelques hordes néo-préhistoriques, sillonnant des villages en ruine et des campagnes à l'abandon. le redémarrage de l'humanité est laborieux. La solitude du grand-père est magnifiquement présentée dans ce monde qui a perdu l'usage de l'écriture et de la lecture. Dans ce constat pessimiste, reste cette image lumineuse de la grotte-trésor emplie de livres et d'instructions pour alphabétiser le monde. Candide mais tellement puissant.
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