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Critique de fulmar


- Ils étaient quatre, ça vous dit quoi ?
- Les Dalton, Joe, Jack, William et Averell.
- Que nenni, et pourtant Jack se montra rebelle.
- Les Mousquetaires, Athos, Portos, Aramis et D Artagnan.
- Point de capes et d'épées dans ce roman.
- Les Beatles, John, Paul, George et Ringo.
- Vous êtes dans le tempo. Mais pas ce genre d'animaux. Vous citez des noms, voici les leurs : Buck, White Fang, Jerry et Michael.
- ???
- Mais des canidés !
- Pas les Deschiens, ils étaient cinq il me semble…
- On y est presque !
- Ah, les Dogs, un groupe normand très connu Outre–Manche ! Ils avaient du chien, mais ils n'aboient plus depuis plus de vingt ans…
- Désespérant vous êtes ! Ils ont fait une carrière en solo en Amérique.
- Non mais, ça va m'rev'nir...

« Il y a les bons et les méchants, qui se confondent un peu... un peu tout l'temps.
Y'a les "nous" et y'a les autres, et y'a les chiens... condamnés par nos soins ».

Ces paroles de Bénabar résonnent à la Jack London.
Une forêt, un croc blanc, une île et un cirque, l'univers d'un écrivain qui racontait des histoires de chiens. Les deux premiers sont devenus célèbres, ils ont vite été mis en lumière. Les deux autres n'ont pas eu leur heure de gloire, ils sont restés dans l'ombre, apparus à la mort de leur créateur.
Et d'aventures en aventures, Jack prit parti pour la cause animale. Bien avant Brigitte Bardot. A l'époque, c'était pas banal, il était seul sur son rafiot.
Prendre le point de vue d'un chien, ça change les rapports humains.

« Les gens parlent à côté de moi :
Tu as de la chance toi au moins,
La souffrance ne t'atteint pas,
L'émotion c'est pour les humains.
Et dire que ça se veut chrétien,
Et ça ne comprend même pas
Que l'amour dans le coeur d'un chien
C'est le plus grand amour qui soit.
Un jour pourtant je le sais bien,
Dieu reconnaîtra les chiens ».

« C'est pas l'homme qui prend la mer », Baltique c'est le chien, Renaud avait du flair, « y a un gonze, mine de rien »…
Mais Jack est parti, sans savoir qu'il a fait changer la mentalité d'une époque où les soldats étaient retranchés, alors les chiens…
Chien de cirque, ça prête à confusion, point de représentation sous chapiteau, Michael, c'est le frère de Jerry, c'est d'ailleurs le titre original, bien plus parlant, car ce roman, c'est la suite (et fin, snif!) d'un dyptique sur la cause animale, et surtout sur les rapports entre les animaux et les humains.
Mais bien sûr que si, il l'a pris la mer, et de voilier en paquebot, on suivra le destin de nos chers héros.
Pas que beau, ah ça c'est sûr, le mal de mer est dans l'homme, le mal de l'homme est amer. Bêtise, souffrance, la bestialité est dans l'humain et l'amour dans le chien. le marin pas marrant, la bouteille il la boit, le terrier irlandais, enguirlandé il aboie. Quoiqu'à un moment, il se tait, il n'aboie plus. Arrivé à San Francisco, point de maison bleue, mais des bleus, oui, toujours, cachés sous les poils, pas vu pas pris. Où êtes-vous ? Croc blanc et Buck, Jerry, attendez-moi...
Le chien va sauver le maître, et finir par le mettre dans le rôle de l'animal, et lui devient le maître, chanteur, en aboyant de nouveau.

« Michael est de retour, alleluia » !

« L'homme inventa Dieu de bonne heure, un dieu de pierre souvent, ou bien de terre, ou encore de feu, et il le plaça dans les arbres, sur les montagnes et parmi les étoiles. L'homme fit cela parce qu'il avait observé que les humains passaient et disparaissaient aux yeux de la tribu, ou de la famille — peu importe d'ailleurs le nom qu'il donnait à son groupe, qui n'était après tout que la horde humaine. Et l'homme ne voulait pas disparaître aux yeux de la horde. Aussi inventa-t-il une nouvelle horde qui serait éternelle et courrait avec lui jusqu'à la fin des temps. Comme il redoutait l'obscurité dans laquelle il savait que passaient tous les hommes, il bâtit au-delà de l'obscurité une région plus lumineuse, un terrain de chasse plus heureux, une salle de banquet plus joyeuse et plus solide, où la boisson coulait à flots, et il lui donna un nom : paradis ».

Le bien, le mal, l'amour, la haine, il y a tant de violence et tant de passion, tant de gugusses et de maldonnes, et rien de plus pour Jack London
Désabusé, en fin de vie, l'animal esclave et l'esclave animal, noir c'est noir, il n'a plus d'espoir.
Mais l'écriture du conteur est toujours emplie d'humanité. Une sorte de quête d'un amour inconditionnel, un paradis à jamais perdu.
Son oeuvre, jusque dans son dernier roman, aura été inversement proportionnelle à son âge. Elle est intemporelle. Tant de puissance en si peu de temps…
Lisez, lisez, Jack London !



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