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Critique de herve_14


Pour nous Français de 2023, c'est-à-dire un siècle après la parution du reportage d'Albert Londres, l'horreur du bagne de Guyane n'est plus un mystère. Nous avons tous et toutes en tête des images, des noms, des impressions. Et pourtant ! La lecture d'Au bagne reste un choc, et est encore capable de nous indigner. le système pénitentiaire français, en voulant protéger la société des éléments jugés dangereux, a créé un monstre, dont tout le monde sur Guyane percevait pourtant l'absurdité, la cruauté et surtout l'inefficacité, mais dont pas grand monde ne semblait s'émouvoir en métropole, faute d'une image précise de la situation. Il aura fallu ce reportage, qui se termine par une lettre ouverte au ministre des colonies, pour créer une onde de choc. Mais la fermeture complète et définitive n'était pas encore au programme. le bagne, décrit par Albert Londres, non seulement ne permet pas aux hommes ayant purgé leur peine de "s'améliorer" pour se réintégrer dans la société, mais pire encore, le système d'assignation à rester en Guyane après leur peine, sans ressource, sans travail, sans toit, les oblige pour survivre à commettre encore pire. le texte d'Albert Londres est très agréable à lire, il est très ironique, souvent drôle même ; la lecture est parfois un peu compliquée par les termes d'argot des bagnards, mais auquel on finit par s'habituer. Même si, une siècle plus tard, les bagnes tels celui de Guyane n'existent plus sous cette forme, cette lecture invite à réfléchir à la notion de peines de prison et de réinsertion.
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