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Pire que tout ce qu'on peut imaginer. Pire que les flammes de l'enfer, que la hache du bourreau, que les tortures de l'Inquisition: la déportation au bagne.

Cayenne, capitale de la déchéance humaine. Patrie du désespoir, terre du malheur, imprégnée de la souffrance des milliers d'hommes et de femmes expédiés par bateau pendant des siècles, loin des regards, exilés sur cette terre de désolation.
Cayenne, où comment crever, de faim, de soif, de misère, de chaleur, du paludisme, des parasites, des plaies qui suppurent, de la lèpre, des bêtes qui piquent, qui mordent, de la cruauté des hommes qui "appliquent la loi".
Cayenne, son Ile du Diable, ses travaux forcés, son asile de fous, ses cachots où on dort attaché à une barre de fer, ses déporté, ses relégués, ses libérés vivant comme des esclaves, ses morts jetés à la mer qui finissent dans le ventre des requins.
Cayenne, ce goulag bien de chez nous, restera un lieu de sinistre mémoire.

Le reportage d'Albert Londres, publié dans le Petit Parisien en 1923, se termine par une lettre ouverte adressée au Ministre concerné. le Président Edouard Herriot décidera de la suppression définitive du bagne et du rapatriement de tous les forçats un an après sa publication.












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Le retentissement de ce texte est à l'image des sensations indescriptibles qu'il procure. On en ressort poisseux, l'estomac au bord des lèvres et la croyance en la bienséante légitimité de nos institutions bien amochée.
Sensations paradoxalement amplifiées par les effets de mise à distance utilisés par Albert Londres dans son reportage : la scénarisation quasi romancée d'une part, l'ironie de l'autre, effets dont on sent qu'il les a utilisés pour se protéger lui-même de l'abjection que révélait sa plume.
Règlements iniques, conditions de vie épouvantables, nature au-delà de l'hostile, issues de secours sciemment closes pour les forçats qui n'ont pour seul horizon après le bagne que la perpétuité d'une misérable vie de chiens errants en Guyane : tout dans ce que Londres décrit et dénonce transpire l'absurdité et le cynisme d'une administration lointaine qui se lave les mains de l'enfer sur terre qu'elle a engendré.
« Ce ne sont pas les hommes qui sont mauvais, ce sont les règlements » disent en substance plusieurs bagnards interrogés ; de fait, le tour de force de Londres est d'être parvenu à faire émerger de ce cloaque quelques lueurs d'humanité dans les mots de celui-ci affamé, dans le regard de celui-là rendu fou par le bagne.
Un texte vibrant d'indignation qui, à l'instar du Peuple de l'abîme de Jack London sur la condition des miséreux Londoniens au tournant du siècle, porte au plus haut la valeur du reportage engagé.


Challenge 1914 / 1989: Le XXème siècle en ébullition
Challenge Multi-défis 2018
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Le bagne colonial renvoie aujourd'hui à une idée assez désuète de la prison. Établissement pénitencier de travaux forcés, cette institution est heureusement aujourd'hui abolie. Aux enfants terribles, on avait autrefois l'habitude de dire : "Si tu continues, tu iras casser des cailloux sur les routes de Guyane" (p.26). On était alors à l'époque loin de se douter de ce que pouvait bien signifier la vie au bagne. Grâce à cette enquête d'Albert Londres menée en 1923 pour le compte du journal le Petit Parisien, le voile est enfin levé sur cet enfer guyanais. Autrement désignée sous les termes de biribi, prison, enfer ou torture, cette administration pénitencière, sous couvert de réhabiliter fripouilles et criminels et de développer les colonnies, déporta ainsi des milliers d'hommes dans divers bagnes dont celui de Guyane. Les transportés ont bien sûr des choses à se reprocher mais à la lumière des ignobles conditions de détention dénoncées par le journaliste, la fierté de la France coloniale en a quand même pris un sacré coup : forcé de reconnaître l'inhumanité de ses mesures en matière d'administration pénitentière, le gouvernement décide en 1924 suite aux publications des papiers d'Albert Londres de supprimer le bagne.

Aux cris de victoire probablement poussés par les partisans d'Albert Londres à l'époque, j'aurais presque envie de répondre : heureusement que le gouvernement ne s'est pas montré sourd à la sonnette d'alarme tirée par le journaliste ! Plus qu'une enquête, Au bagne est un véritable réquisitoire contre la politique pénitencière des bagnes. Soulignons qu'au delà de toute considération purement administrative, cette édifiante investigation remet lourdement en cause le système judiciaire français (notons au passage que les hollandais et britanniques envoyaient également des forçats dans leurs colonies). Voyons pour commencer, comment était organisée cette effroyable machinerie : l'idée de départ étant de débarraser le pays de toute sa vermine et de développer les colonies par le travail des forçats (entre nous, quelle idée !), tous les condamnés étaient soit déportés, soit transportés, soit relégués. La différence ? Les transportations se rapportent aux prisonniers politiques (ex : le capitaine Freyfus). Pas de travaux forcés pour ces derniers. La transportation concerne quant à elle les condamnés aux travaux forcés. Leur peine est assortie d'un doublage qui leur impose de passer, après leur peine écoulée, la même durée que leur peine dans la colonie (les résidents en période de doublage étaient censés recevoir une concession mais c'est une utopie). Enfin, les relégués sont envoyés au bagne avec résidence à vie suite à plusieurs condamnations. Autant dire que les bagnes ne manquaient pas de ressources humaines !

Passons maintenant à la vie au bagne qui constitue le coeur de notre sujet. Nous apprenons en introduction de l'ouvrage que c'est suite à sa démission des journaux le Quotidien et L'Éclair qu'Albert Londres avec l'accord d'Élie-Joseph Bois du Petit Parisien, part en mission au bagne de Guyane Française. Il confiera d'ailleurs en conclusion de son enquête : "Je rêve chaque nuit de ce voyage au bagne. C'est un temps que j'ai passé hors la vie. Pendant un mois, j'ai regardé les cent spectacles de cet enfer et maintenant ce sont eux qui me regardent. Je les revois devant mes yeux, un par un, et subitement, tous se rassemblent et grouillent de nouveau comme un affreux nid de serpents. Assassins, voleurs, traitres, vous avez fait votre sort, mais votre sort est épouvantable. Justice ! Tu n'étais guère jusqu'à ce jour, pour moi, que la résonnance d'un mot ; tu deviens une Déesse dont je ne soutiens plus le regard. Heureuses, les âmes droites, certaines, dans le domaine du châtiment, de donner à chacun ce qui lui appartient. Ma conscience est moins sûre que ses lumières. Dorénavant, si l'on me demande d'être juré, je répondrai : Non !." (p.201). Ne décèle t-on pas dans cette déclaration le choc occasionné par ce séjour ? En à peine un mois, le journaliste a rencontré de nombreux forçats ou responsables et il a été le témoin de l'injustice infligée aux détenus : envoyés pèle-mêle en Guyane, déportés, transportés et relégués, lorsqu'ils ne succombent pas au voyage, se retrouvent parqués dans des cases disséminées dans divers camps. Les enquêtés d'Albert Londres livrent des témoignages aussi poignants que révoltants : entre les conditions de détention déplorables (maladies, parasites, faim), les trafics, les évasions, les vols, les meurtres, le bagne est une rude école du crime où les repentis n'ont pas leur place. En ressortir meilleur relève tout simplement de l'impossible...

Parmi les personnages interrogés, on se souviendra notamment de Paul Roussenq dit "l'Inco", Marcheras l'Aventurier ou Eugène Dieudonné de la Bande à Bonnot (affaire dont quelques archives sont présentées dans l'ouvrage Dans les archives secrètes de la police). On se souviendra également des évadés, des cachots, des pieds-de-biche (les voleurs), de la cour des miracles, des fous, du camp des lépreux. Ou encore des combines des détenus (le plan pour cacher l'argent, les germes de tuberculose utilisés par les détenus pour donner du fil à retordre aux médecins..) et des passeurs-assassins sans scrupules... Comme en témoignent les entretiens et les anecdotes d'Albert Londres, le bagne est un monde cruel et insoupçonnable au commun des mortels. Nous remercions l'auteur d'avoir porté à la connaissance du monde, cet univers insensé où les hommes marchaient sur la tête... Tous mes hommages donc à l'homme qui a réussi à faire abolir le bagne de Guyane... Enquête à découvrir de toute urgence tant pour son style que pour son message !

Pour ceux qui souhaitent approfondir leurs connaissances sur le sujet, lisez le dossier Les bagnes coloniaux de l'excellente revue hypermédia Criminocorpus et découvrez sans plus attendre la visite virtuelle guidée du Camp de la relégation de Saint-Jean du Maroni toujours proposée par l'équipe scientifique de Criminocorpus.

Sinon, notez à propos des bagnards rencontrés par Albert Londres lors de son investigation (cf. plus haut), l'existence des ouvrages suivants que j'ai l'intention de me procurer : L'enfer du bagne de Paul Roussenq illustré par Laurent Maffre et La vie des forçats d'Eugène Dieudonné illustré par Thierry Guitard, ouvrages tous deux édités par ce chouette éditeur que je découvre : Éditions Libertalia.
Lien : http://embuscades-alcapone.b..
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Mon 1er livre de 2019 ! Si on m'avait dit que je choisirais "Au bagne" !
Excellent témoignage, très belle plume. Albert Londres était un grand journaliste mais également un grand auteur. L'atmosphère du bagne est particulièrement bien rendue. Un texte court, très bien rédigé et accessible.

Incroyable reportage qui a abouti à la disparition des bagnes coloniaux.
L'exemple même du journalisme qui fait rêver et qui modifie la société en profondeur.
Un très beau texte. Maintenant je me demande pourquoi j'ai attendu les 1ers jours de 2019 pour le lire. Pourquoi pas plus tôt ?
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Voilà un texte qui, s'il a marqué l'Histoire de France par les conséquences majeures qu'il entraîna, restera sans doute gravé longtemps dans ma mémoire de lectrice...

Dans Au bagne, Albert Londres raconte son voyage à Cayenne, à une époque, encore très récente, où les condamnés français au bagne partaient purger leur peine.

L'auteur est journaliste et le style de son écriture n'est pas celui d'un romancier. Il nous livre des faits, nous raconte ce qu'il voit... mais l'horreur est telle que, finalement, l'humain reprend le dessus sur le simple rapport de la réalité et il ne peut s'empêcher de s'étonner, de s'horrifier et, finalement, de réclamer la fin de cette ignominie.

Je n'imaginais pas que la condamnation aux travaux forcés à Cayenne pouvait s'apparenter, de près ou de loin, à une quelconque promenade d'agrément. Je ne pouvais cependant deviner à quel point cette peine, encore en vigueur dans notre République à une époque qui me paraît finalement terriblement proche, pouvait être à ce point inhumaine et déshumanisante! Car, à la punition qui frappe le condamné (à tort ou à raison), s'ajoutent les pratiques scandaleuses en vigueur à l'autre bout du monde (fers la nuit, cachot noir 3 semaines sur 4, obligation de résidence après le terme officiel de la peine...).

"L'homme est un loup pour l'homme", disait à juste titre le poête... Albert Londres nous en fait la démonstration magistrale ici, de façon tellement magistrale que son texte, qui date de 1924, a abouti à l'abandon du bagne et de ses scandaleuses pratiques en 1932... il y a 80 ans!...
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J'avais déjà un avant-goût de ce qu'était la vie carcérale au début du XXe siècle à travers des ouvrages comme La chasse aux enfants de Jean-Hugues Lime, qui évoque l'enfer de la colonie pénitentiaire pour enfants de Belle-Ile, et Miracle de la Rose de Jean Genêt, qui donne des détails scabreux sur les épouvantables conditions de vie des jeunes "colons" de Mettray, et des détenus de la centrale de Fontevrault, entre autres. du bagne en revanche, je n'avais que des souvenirs vagues (bien que marquants) de fictions télévisuelles ou cinématographiques. Il était temps de corriger cela, et quoi de mieux pour cela que de se plonger dans la fameuse enquête qui remua suffisamment la société française pour la pousser à fermer le bagne définitivement (bien que, notons-le, ce ne fut effectif que 15 ans plus tard aux colonies, et 23 ans plus tard en France métropolitaine.)
Le moins que l'on puisse dire, c'est que ça calme.
Entre la maladie, la sous-nutrition, les mauvais traitements, l'injustice, l'incurie, l'arbitraire, la corruption, l'absence totale de moyens de soins, la gabegie... on a bien du mal à croire que l'administration de notre pays a pu infliger un tel calvaire à ses citoyens condamnés de droit commun il y a moins d'un siècle.
Les quelques "revendications" d'Albert Londres dans sa lettre au ministre qui conclut l'enquête (les nourrir à leur faim, ne pas mélanger les malades avec les bien-portants, ne pas mélanger les criminels endurcis avec les simples voleurs récidivistes, renoncer à ce "doublage" abject qui, faute de travail disponible, oblige les libérés à replonger dans le crime pour tenter de manger à leur faim...), qui ne sont pas celles d'un spécialiste de la justice ou de la prison, mais celles d'un simple journaliste, semblent tellement tomber sous le sens que n'importe qui d'un peu sensé aurait dû y songer.
Et pourtant, les pouvoirs publics faisaient tout l'inverse.
Par stupidité, ou sciemment par malice, pour les faire crever plus vite ? Dans ce cas, il conviendrait d'être honnête, et de ne pas afficher l'objectif d'amender les condamnés, quand toutes nos méthodes concourent à les corrompre encore plus. En vérité, l'une et l'autre (stupidité et malice) sont tout aussi graves, mais il y a sans doute des deux dans cette entreprise tragique qui a sans doute contribué à forger le destin de relégation sociale qui est encore celui de la Guyane française aujourd'hui. Ce qui est sûr, c'est que les scènes décrites par Londres n'ont parfois rien à envier à celles qu'ont pu décrire les libérateurs des camps de la mort en 1945.
On regrettera juste quelques préjugés raciaux que l'on ressent pas mal dans la manière qu'a l'auteur de s'exprimer, ainsi qu'un style parfois un peu daté qui, lorsqu'il se télescope avec beaucoup de jargonnage de bagnard, nuit à la compréhension de quelques passages.
Malgré ces quelques bémols, il s'agit d'un texte historique avec une valeur de témoignage essentiel, sur le bagne en lui-même, mais aussi sur le naufrage humain provoqué par des décisions politiques absurdes et inhumaines.
Et quand on sait ce qui se passe aujourd'hui encore dans le système carcéral français, on se dit que toutes les leçons n'ont peut-être pas encore été tirées du témoignage d'Albert Londres.
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L'île du Diable, la bien nommée, celle où fut à l'isolement l'ex-capitaine Dreyfus, Saint-Laurent-du-Maroni, les îles du Salut ... les moustiques, les araignées-crabe, chaleur suffocante et moite, cruauté et enfer des hommes.
Tous cela, le grand journaliste français Albert Londres va le dénoncer à une France rassurée et qui se voile la face. Témoin de tant de souffrances, il va le premier oser écrire et publier. Il est cependant possible qu'il ait lu en anglais "Le vagabond des étoiles" de Jack London, terrible plaidoyer contre les quartiers sordides des prisons américaines.
Courageusement, Albert Londres va faire le tour des bagnes de Guyane et plus tard d'Afrique, recueillir des témoignages là où on le prend pour un possible mouchard, suspect aux gardiens comme aux forçats.
Intègre, incorruptible, ne renonçant pas face aux pressions, Albert Londres est devenu l'exemple absolu du véritable journaliste. Forgeant l'idéal d'un métier totalement oublié aujourd'hui.
Ses livres : Au bagne, Dante n'avait rien vu, Chez les fous, Terre d'ébène ne sont pas assez lus, ni connus des enseignants qui, et c'est juste parlent au moins du Figaro et de Zola, mais c'est bien dommage.
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Après avoir découvert récemment sur Arte le film Papillon montrant l'arrivée au bagne de Guyane et les tentatives de fuite de Steeve McQueen et Dustin Hoffman, je me suis plongée dans le reportage d'Albert Londres.
J'y ai retrouvé les mêmes décors moites, poisseux, à la végétation qui brouille les pistes, aux insectes qui dévorent les chairs, aux maladies qui enfièvrent. La même cruauté des gardiens sadiques ou des détenus pervertis entre eux. L'homme est un loup pour l'homme, l'enfer c'est les autres, ces réflexions sont connues, mais ici le paysage et le climat sont une nouvelle source de souffrance, un châtiment supplémentaire. Albert Londres y fait rapidement allusion, mais quelle force il a fallu au capitaine Dreyfus pour survivre toutes ses années, et survivre en gardant sa santé mentale...
Les histoires sont d'autant plus crues et cruelles qu'elles sont vraies. Cependant, je n'ai pas été aussi touchée que j'aurais pu/dû l'être si je n'avais pas vu le film Papillon avant, car il m'avait montré par l'image les supplices, les violences entre co-détenus, les horreurs du climat, mais aussi les restes d'humanité et de fraternité possibles.
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La France, Pays des Droits de l'Homme.

Au regard de cette enquête sur les bagnes en Guyane, je pouvais certainement en douter. Les animaux étaient bien mieux traités que les êtres humains. Cayenne, ville colonialiste où régnait une atmosphère malade, malsaine, où la misère était bien visible et dépassait toute espérance dans la vie de chacun. Je suis entraîné par les mots (mais cela est déjà bien suffisant) dans les plus profonds bas-fonds de la société française. Espérance est d'ailleurs un bien grand mot qui n'a aucun écho pour ces bagnards.

A l'heure où l'on s'interroge sur l'apport positif du colonialisme, sur la double peine, cette enquête datant de plusieurs décennies reste encore (et malheureusement) d'actualité. Est-ce que depuis la fermeture du bagne « à la française » nos prisons sont plus humaines ? Peut-être, quoique...
Lien : http://leranchsansnom.free.fr/
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Une plongée "mortifère" dans l'univers du bagne français. Une histoire de "France" méconnue, peu glorieuse pour l'administration d'un état égalitaire...
Une grande enquête d'un grand reporter.
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