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Critique de fanfanouche24


Acquis en 2013 - Lu en avril 2019 [Arlea, juin 2009 ]

" Les conventions séculaires, qui font qu'un même peuple s'entend parce que les individus de ce peuple accordent aux mots une signification définie, ne jouent pas pour eux. Les fous parlent en dehors des règles établies. Il n'y a pas un peuple de fous : chaque fou forme à lui seul un propre peuple. "(p. 28)

Une grande admiration pour l'intransigeance et l'exigence de ce grand journaliste d'investigation...qui ira percer toutes les iniquités et réalités inacceptables; que cela soit dans les pénitentiers, les bagnes, etc.

Cette fois, Albert Londres a voulu s'attaquer aux réalités des asiles d'aliénés..; Dans un premier temps, il tenta de s'infiltrer dans ces lieux, en se faisant passer pour fou...Il parviendra à aller observer, constater le pire comme le meilleur ( dont cet aliéniste, Maurice Dide, avant-gardiste avec des traitements et des attitudes plus ouvertes et respectueuses)

En dépit su sujet grave, j'ai eu quelques éclats de rire, tant Albert Londres a l'art de la formule, ainsi qu'un esprit très noir, fort caustique !!!


Apprécié ces articles bruts et vivants... qui à travers la transcription des paroles et dialogues des malades...donnent à voir énormément de la psychiatrie dans la France des années 1925...accompagnés des commentaires lucides et très percutants d'Albert Londres !... Je lui suis très reconnaissant d'avoir découvert, à travers cette lecture, la personnalité extraordinaire que fut l'aliéniste, Maurice Dide..., dont l'écrivain fait l'abondante éloge ![ voir lien ci-dessous ]

Bien que de nombreux progrès ont été réalisés en "Psychiatrie", il y encore tant à faire pour écouter, soulager, accompagner... les personnes malades, différentes !

"Pour soigner les fous, il faut d'abord prendre la peine de comprendre leur folie. Il faut aussi profiter de leurs jours de lucidité pour les réadapter à la vie ordinaire. Traiter continuellement comme un fou l'homme qui ne perd que de temps à autre le contrôle de son jugement, c'est l'enfoncer dans son infortune." (p. 67)

Appris de multiples choses dont une réalité à peine croyable : La Corse et l'Algérie n'ayant pas d'Asiles d'aliénés, expédiait en France leurs "malades" mais pas que...!!
Leurs "fous" n'étaient pas tous authentiques !!... se trouvaient pour une raison ou pour une autre, indésirables !

On ne peut qu louer l'honnêteté et l'exigence de ce journaliste
d'investigation,qui se moque de plaire !! Ces articles gardent une actualité et des mises en garde précieuses sur les dérapages que l'on peut faire entre dit "normal" et "fou" ,,!

Je finis par un pied de nez d'Albert Londres !:

"Ce matin-là, je louvoyais dans un quartier d'asile, en compagnie d'un interne.
- Les fous, me disait-il, ne sont pas ce que l'on suppose. le public les voit mal...
Ce ne sont pas toujours des forces déchaînées. Tenez, regardez ceux-ci, réunis dans cette salle. Ils étaient une dizaine. Ils parlaient un peu haut, mais cela arrive aux personnages les plus sensés.
- Vous pouvez entrer, me dit l'interne.
J'entre. Les têtes étonnées se tournent de mon côté. Je reconnais le médecin-chef au milieu du groupe.
L'interne me saisit par le bras.
- Quoi ?
- Erreur ! fait-il en se mordant la lèvre, ce ne sont pas des fous mais des
aliénistes. C'est la Ligue de l'hygiène mentale qui tient séance !
Il avait suffi de l'épaisseur d'un carreau !"



**********Voir lien
http://francoisverdier-liberationsud.fr/maurice-dide/
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