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Citations sur Rêves arctiques (36)

Je regarde au-delà de la mer de Béring, je croise mes mains sur le devant de ma parka et m'incline depuis la taille, profondément vers le nord, vers ce grand détroit plein de vie, de glace et d'eau. Je m'incline vers le ciel pâle et sulfureux aux confins nord de la Terre. Je reste ainsi jusqu'à ce que mon dos me fasse mal, que mon esprit soit vidé de ses catégories et de ses projets, de ses prévisions et de ses spéculations. Je m'incline devant la simple évidence de ce moment de ma vie en un lieu tangible de la Terre, et qui est beau.
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Je regarde ce point d'amarrage, une étoile jaunâtre cent fois plus grande que le soleil, alpha Ursae Minoris, la seule qui ne semble jamais bouger. Autour d'elle tournent sept étoiles brillantes et sept plus falotes que l'on peut joindre par une ligne imaginaire pour former le fameux chariot, où certains voient l'arrière-train et la queue d'Ursa Major, la Grande Ourse. Au début de l'histoire de la civilisation occidentale, on pensait que le monde qui s'étendait à l'extrême nord se trouvait sous ces étoiles. Les Grecs appellaient toute cette région Arktikós, le pays de la Grande Ourse.
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Aucune culture n'est encore parvenue à résoudre le dilemme auquel elles se sont toutes trouvées confrontées avec le développement de la conscience: comment vivre une existence morale et compatissante quand on a pleinement conscience de l'horreur et du sang inhérents à toute vie, quand on trouve la noirceur non seulement dans sa propre culture, mais en soi-même. S'il existe un stade auquel une vie devient réellement adulte, ce doit être quand elle conçoit l'ironie de son développement et accepte la responsabilité d'une existence vécue en plein paradoxe. On doit vivre dans la contradiction parce que si on éliminait d'un coup toutes les contradictions, la vie s'effondrerait. Il n'existe tout simplement aucune réponse à certaines des grandes questions essentielles. On continue à les vivre, à faire de sa vie une expression valable d'une aspiration à la lumière.
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L'historien canadien W. Gillies Ross évalue à 38000 le nombre de baleines du Groenland tuées dans les zones de pêche du détroit de Davis, essentiellement par la flotte britannique. On estime aujourd'hui qu'il en reste 200. On ne connaît pas les chiffres concernant les hommes de la région qui succombèrent à la diphtérie, à la variole, à la tuberculose, à la poliomyélite et à d'autres maladies importées, mais certains historiens suggèrent qu'il n'est pas déraisonnable de considérer que la population indigène de l'Amérique du Nord s'en trouva réduite de 90%. De nos jours, les Esquimaux ne se sont pas encore remis de ces pertes.
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Nous avons tendance à penser que les plaines d'Amérique du Nord fourmillaient de vie avant l'arrivée des Européens : 60 millions de bisons et des millions d'antilopes, d'élans, de cerfs, de grizzlys et de loups. Mais, curieusement, il ne s'agissait là que des vestiges d'une faune réellement stupéfiante par son abondante variété.
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Dans la paix de la fin du jour, dans le calme d'une soirée d'été, le monde se dépouille de ses catégories, du poids de son avenir, et reste simplement suspendu au rythme de son désir.
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Dans une atmosphère de respect mutuel où chacun peut dérouler sa carte sans crainte d'être contredit, suspecté, ou volé, il est possible d'imaginer la longue et harmonieuse progression de l'histoire humaine.
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Pendant mes voyages, j'en suis venu à penser que les désirs et les aspirations des êtres faisaient partie de cette terre tout autant que le vent, les animaux solitaires, les champs éclatants de pierre et de toundra. J'en suis venu à penser, aussi bien, que cette terre poursuivait une existence parfaitement indépendante de la nôtre.
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Les plus anciennes cartes de l'Arctique reflétaient le savoir-faire et les conceptions (ou les méprises) des cultures qui les avaient produites. Bien avant qu'elle ne devienne une science de terrain, la cartographie était une recherche contemplative; les cartographes dessinaient des paysages de légende et des terres issues de leur propre imaginaire. Ils représentaient l'Arctique comme une région sombre, montagneuse et glacée où "des brutes ne possédant ni langage, ni raison sifflent comme des oies"; ou bien, à l'inverse, comme un lieu idyllique où le soleil brille en permanence et où la mer est chaude. Soit Asgard, la citadelle viking des zéphyrs et de la brillante lumière, séjour des rois, soit Niflheim, le désert froid et toujours obscur, marqué par la mort.
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Contempler ce que font les gens la-bas mais ignorer l'univers du phoque, se soucier de la quête de l'homme et de sa situation critique mais ne pas connaître le pays, ne pas l'écouter me semble funeste.

Sans doute pas pour demain ou l'an prochain mais funeste pour la suite de notre évolution, et, je m'interroge sur les considérations qui nous ont conduits au point où nous sommes.
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