AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La Catin, tome 1 : La Catin (8)

Je suis prête, Hiltrude...Mais tu vas avoir beaucoup de choses à m'apprendre.
Commenter  J’apprécie          60
Mais la gente dame lui prit la main, la conduisit vers l'abbé Adalwig et s'arrêta devant lui sans la lâcher. Un chevalier de la suite du comte palatin prit à son tour la main de Michel et l'invita à s'approcher de Marie. L'abbé leur adressa un sourire apaisant. Lorsqu'il se mit à parler, Marie crut d'abord qu'il ne savait plus trop ce qu'il faisait. Il leur donnait la bénédiction nuptiale sans leur avoir demandé leur avis. Elle se tourna vers son ami d'enfance, mais comme celui-ci ne protestait pas, elle n'osa rien dire non plus.
- Je vous déclare mari et femme, amen.
Commenter  J’apprécie          40
Marie baissa la tête pour éviter que Wina ne voie son expression boudeuse. La vieille femme ne lui en aurait fait que plus de reproches et lui aurait tenu un discours sur les devoirs conjugaux, farci d'allusions troublantes. L'adolescente n'arrivait pas à lui faire comprendre qu'elle avait peur de la tournure inattendue qu'avait prise son existence. Fille unique, elle venait tout juste de fêter ses dix-sept ans et, de ce fait, n'était pas prête pour le mariage. Or, voilà que dans quelques jours elle serait livrée à l'autorité d'un homme pour lequel elle n'éprouvait pas le moindre sentiment.
Pour autant qu'elle se souvienne, Ruppertus Splendidus était de taille moyenne, et maigre comme beaucoup de jeunes gens de sa connaissance. Son visage était trop anguleux pour être joli, mais il n'était pas désagréable. En revanche, ses yeux semblaient transpercer tout ce qu'ils voyaient. La seule fois qu'elle l'avait rencontré, elle avait été prise de frissons à la vue de son regard et au contact de sa main froide et presque sans vie. Toutefois, elle n'arrivait pas à faire comprendre à Wina et à son père pourquoi elle se sentait mal à l'idée d'épouser le fils du comte von Keilburg.
Comme l'intendante semblait toujours disposée à lui faire un sermon sur les bons usages, Marie tenta de changer de sujet.
- Les ballots de drap flamand que les rouliers ont remontés du port aujourd'hui sont encore dans la cour, et on dirait bien qu'il va pleuvoir.
- Quoi ? Ce n'est pas possible ! Il faut mettre la marchandise à l'abri au plus vite. Malheureusement, tous les charretiers sont à l'auberge en train de faire la fête en l'honneur de ton mariage. J'aurais beau rouspéter ou les supplier, je ne risque pas de les en faire sortir. Je vais voir si j'arrive à trouver un de nos valets et à le convaincre de mettre au moins une bâche. Vous n'avez qu'à continuer sans moi pendant ce temps-là.
Cette dernière phrase ne s'adressait pas seulement à Marie, mais aussi à Elsa et Anne, les deux servantes
Commenter  J’apprécie          30
Quand la verge lui incendia le dos, Marie serra les dents. Elle perçut comme à travers un épais brouillard la voix du greffier qui comptait "un". Aussitôt après, la baguette en bois claqua de nouveau sur sa peau, mais cette fois si fort qu'elle crut avoir la colonne vertébrale brisée. Elle avait le corps en feu et maudit l'entêtement qui l'avait empêchée de choisir la voie du cloître. Bientôt, elle fut incapable de penser clairement : la douleur s'était emparée de tout son être. Les flammes du purgatoire n'auraient pu être pires.
Commenter  J’apprécie          20
Au cours des derniers jours, elle avait commencé à comprendre ce que signifiait d’être bannie, sans patrie, et elle se demandait comment ces femmes faisaient pour supporter une existence pareille. On traitait les prostituées itinérantes plus mal que les mendiants faisant l’aumône sur les marches des églises. Elles étaient livrées à l’arbitraire des gardes municipaux qui les considéraient comme une indésirable vermine et leur sort dépendait de la bonne volonté des particuliers.
Commenter  J’apprécie          10
La plupart des jeunes filles se voyaient unies à des hommes qu’elles connaissaient à peine et n’en étaient pas moins des fiancées et des épouses heureuses.
Commenter  J’apprécie          10
Marie trouvait injuste de traiter les deux domestiques de voleuses uniquement parce qu’elles mangeaient de temps en temps un restant de saucisse ou de viande. Mais pour l’intendante, c’était un péché capital contre lequel le pape lui-même était impuissant.
Commenter  J’apprécie          00
L’enfant curieuse et souvent téméraire était devenue une pucelle obéissante et pieuse dont le père pouvait être fier. Néanmoins, depuis le jour où elle avait appris qu’on allait la marier, la jeune fille était comme métamorphosée. Au lieu de chantonner et de sautiller gaiement à travers la maison, elle accomplissait son travail la mine renfrognée et faisait penser à un poulain auquel on met des rênes pour la première fois.
Une autre se serait réjouie d’apprendre qu’un homme de bonne famille la demandait en mariage.
Marie, elle, avait été bouleversée, comme si elle craignait de franchir le pas le plus important dans la vie d’une femme. Pourtant, elle n’aurait pas pu mieux tomber. Son prétendant était Maître Ruppertus Splendidus, fils d’un comte suzerain et d’une serve. Malgré son jeune âge, c’était déjà un avocat réputé qui avait devant lui un brillant avenir.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (324) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3205 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}