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Critique de Ludo78600


Dans le genre du thriller et de l'horreur, le tourisme en Europe centrale ou de l'Est a souvent été l'objet de fantasmes, des chimères basées sur l'actualité, les violations répétées aux droits de l'homme par exemple en Bosnie Herzégovine ou en Tchétchénie.

Les pays de l'ex union soviétique sont autant de pays où le droit international ne s'applique pas, se révélant un terreau fertile en récit terrifiants, remplis de tortures et de barbaries (on citera pour le cinéma « Hostel » d'Elie Roth). Les ressortissants de ces pays font désormais de bons méchants (Dernièrement, « le manufacturier » de Matthias Köping).

« HS7244 » de Loraine Letournel Laloue, auteure issue des réseaux sociaux, exploite cette veine.

L'histoire débute au moment où Marius se réveille, emprisonné, après un séjour à Grozny. Séparé de Camille, « sa moitié », il n'aura de cesse de la retrouver tout du long des presque 300 pages de ce récit.

Le français comprend très vite qu'il ne pourra pas joindre l'ambassade de son pays et qu'il devra se plier au joug des « palachs » du camp, régit par un héritier de Josef Mengele.

Sur le fond, il est difficile de s'en prendre à l'auteure, à ce qu'elle entend dénoncer au travers de son roman. Pour autant, est ce que des intentions louables suffisent à faire un bon livre ?

Concernant « HS7244 » ma réponse sera négative et cela même s'il s'agit d'un premier roman et que, là encore, la bienveillance est encore de mise.

Sans vouloir paraître méchant, ni blessant, je dirai que ce roman aurait nécessité d'être retravaillé et qu'en l'état il me parait mauvais. Je suis surpris que les éditions Belfond l'aient publié « en l'état ».

(Pour moi, ce roman est aussi indigeste que ceux de Karine Giebel chez le même éditeur – certes il y a moins de pages !)

A trop vouloir surprendre, Loraine Letournel Laloue, qui se livre à un exercice de style dans la première moitié de son oeuvre, agace.

Son personnage de Marius, que l'on découvre au travers son récit à la première personne est tout simplement exaspérant : il passe son temps à geindre dans l'espoir de retrouver Camille.

L'autre personnage qui domine cette première partie, c'est Julien Homes, archétype grotesque du savant fou, qui tente de nous convaincre qu'il tente de faire avancer la science au travers des expériences plus inhumaines les unes que les autres sur fond de Mozart ou de Wagner.

Là encore, on est pas vraiment bien disposé à l'égard de ce cliché mille fois croisé.

Des tournures de phrases maladroites, un style narratif simple, pour ne pas dire naïf. Peu de vocabulaire.

L'ensemble est extrêmement redondant et nous narre le quotidien (répétitif) d'un camp de concentration et sa violence sous-jacente de tous les moments.

Tortures physiques et psychologiques sont présentes dans chaque chapitre.

Lorsqu'arrive « La révélation », le lecteur (à moins d'être sadique, et amateur de maltraitance en tout genre) est blasé de tant de barbaries et ce secret de polichinelle enfin éventé, l'auteure « libérée » développe véritablement son intrigue, ses personnages (le faire avant c'était risquer de se spoiler elle-même) sauf qu'il est déjà trop tard !

La suite est malheureusement prévisible puisque ce roman extrapole sur des faits réels ! Je vous renvoie au rapport d'Amnesty international.

Une nouvelle aurait sans doute suffit à Loraine Letournel Laloue pour exploiter son idée de base et éviter cette accumulation de clichés horrifiques entendus vu le contexte et qui finalement parasite son propos.

#Netgalley
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