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Critique de Totophe17


Une vieille dame, Marie, est accueille dans un EPHAD. Peu à peu, elle décroche de la réalité car Alzheimer fait son oeuvre inéluctable. Elle perd la mémoire et s'est mis à parler espagnol, alors que, pour ses filles, elle n'a jamais appris cette langue... Toute la famille s'interroge sur cette situation

Une collègue de sa petite fille Julia évoque le fait qu'après la Guerre civile en Espagne, des réfugiés sont venus s'installer en France et que parfois, ils ont occulté cette partie de leur passé, jusqu'à faire l'abstraction de leur langue maternelle.

Nathalie, la fille de Marie, est intriguée avec sa soeur. Pour elles, leur mère a été élevée dans un orphelinat et elles découvrent que leur mère était peut-être une réfugiée espagnole. Mais où était sa famille ?

Nathalie choisit de partir sur les traces de l'histoire de sa mère, pour comprendre l'histoire de sa famille. elle va voyager de Bordeaux à Madrid et ira à Alicante. Nathalie va recueillir les témoignages des témoins de la guerre civile et va refaire le parcours de sa mère mais aussi celui de milliers de personnes pourchassées par les nationalistes de Franco.

Bruno Loth retrouve un de ses sujets de prédilection, la guerre civile en Espagne. Après Ermo, il nous propose Dolorès. Comme souvent, il s'appuie sur son expérience personnelle et le voyage de Nathalie est celui que lui-même a fait. Les témoignages sont des témoignages réels.

Bruno Loth revisite la lutte des républicains, se mettant une nouvelle fois du côté des opprimés. Il présente des faits objectifs et les ressort de l'oubli où certains sont tombés ou du moins ont été mis sous une chappe de plomb. Mais cette fois-ci, Bruno Loth se rattache à l'actualité présente. Il fait le parallèle entre la guerre civile et la révolte des Podemos. Nous sommes en 2015 au moment des élections municipales et la victoire historique de Manuela Carmena soutenue par les Podemos. peut-être une occasion de faire autrement et de donner la parole aux plus faibles, au peuple.

Bruno Loth affectionne le fait de porter sa focale sur des faits oubliés ou ignorés. Je ne connaissais pas les évènements d'Alicante, le nombre de disparus. Je connaissais mal la répression appliquée ensuite par le parti franquiste.

J'aime beaucoup cette approche de Bruno Loth de nous inviter à visiter ou revisiter le passé de nos parents ou de nos grands parents afin que nous sachions d'où nous venons et pour savoir où aller. Il faut interroger nos proches, nos anciens sur leur histoire, sur notre histoire, avant qu'il ne soit trop tard, avant que leur mémoire ne flanche, avant qu'ils ne partent. Il y a trop de secrets de famille qui nous gangrènent.

J'affectionne le travail de Bruno Loth que j'ai eu l'occasion de rencontré sur plusieurs salons. Je le trouve d'une sincérité" et d'une honnêteté touchantes. Pour les passionnés d'histoire en général, d'histoire de l'Espagne en particulier, je vous invite à lire, du même auteur, Guernica.

L'histoire de Dolorès m'a renvoyé à celle des migrants actuels qui fuient parfois la guerre dans leur pays, qui risquent leurs vies sur de frêles esquifs. Il y a 90 ans c'étaient des européens des l'autre côté des Pyrénées... L'Histoire est un éternel recommencement....
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