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Critique de magalibertrand


Ces « Cinq cartes brûlées »m'ont surprise, touchée, intriguée, heurtée, épatée, emballée.
Si le premier chapitre est un choc, un uppercut au creux de l'estomac, c'est une fois le calme revenu, une fois l'histoire rembobinée et la marche avant lente et précise réenclenchée que l'envoûtement se met en place, que la fascination opère. Rouage après rouage, Sophie monte sous nos yeux la mécanique infernale qui mènera à l'inéluctable, de détails en démence, de douleur en violence, d'humiliations en vengeance. Que d'émotions enfouies elle soulève avec Laurence et Thierry, fratrie aux relations douloureuses et ambivalentes au coeur d'une famille disjointe, que de miroirs tendus aux couples vieillissants, aux ambitions embuées, aux petits arrangements avec des consciences distendues autour de Bernard, que de questionnements autour du corps, de son image, de son appropriation par soi-même ou les autres. Il me semble que Sophie Loubière a atteint avec ce roman un sommet dans la maîtrise, non seulement de son style, épuré, affuté, dépouillé du moindre artifice « décoratif » qui aurait pu en altérer la fluidité, mais aussi de la densité psychologique de ses personnages et des liens qui les unissent ou les étouffent. Quant au schéma narratif, il se déroule tout en subtilité au rythme des cartes qui s'abattent dans un ordre qui ne doit rien au hasard, évidemment, mais au sens, au message quasiment, contenu dans chacune d'elle. Cinq cartes, une main, un seul jeu pour gagner ou pour perdre.
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