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Critique de lemurmuredesameslivres


Elsa Préau, soixante et onze ans, revient vivre dans sa maison de famille, après neuf années d'absence. Seule dans cette grande demeure, la vieille dame ne reçoit pas beaucoup de visites. de temps à autre, il y a bien la femme de ménage et l'infirmière, mais toutes deux sont là par obligation professionnelle et ne sont pas très ouvertes à la discussion. Ses relations avec son fils Martin, médecin très occupé, sont un peu compliquées, ce qui n'arrange pas ses affaires. Aussi, lorsqu'elle n'écrit pas des lettres à qui de droit pour manifester son opinion, Elsa s'ennuie. Particulièrement le dimanche, quand la rue est dénuée d'animation. Alors, elle passe le temp, en observant par la fenêtre les enfants Desmoulins jouer dans leur jardin. Mais très vite, elle est intriguée par le comportement d'un "garçonnet sous le bouleau pleureur".
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Pour moi, toute l'intensité de cette histoire repose sur le personnage d'Elsa Préau. le portrait qu'en dresse l'autrice est volontairement complexe. de ses faits et gestes, de son équilibre psychologique et de son vécu, dépend tout le suspense du roman. Cette vieille dame au comportement quelque peu fantasque, est attachante. Ses agissements et ses réflexions prêtent parfois à sourire, comme sa défiance envers les chats errants, sa propension à la curiosité et sa langue bien pendue. Mais c'est aussi une ancienne institutrice à l'oeil acéré, capable de décrypter avec justesse certaines attitudes. Entêtée, Mme Préau décide de mettre en place un stratagème pour confondre ses voisins, qu'elle soupçonne de maltraitance.
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Si Elsa est plutôt lucide concernant certains sujets, elle semble totalement déraisonnable sur beaucoup d'autres. Dès lors, comment s'assurer du sérieux et de la cohérence de ses propos ? L'acharnement dont elle fait preuve pour alerter le monde autour d'elle, témoigne de la conviction profonde qui l'habite. Mais est-ce la réalité, ou le délire d'une personne âgée esseulée, sous l'emprise de médicaments ? Une question délicate à laquelle se retrouve confronté son entourage. Alors que le doute s'insinue toujours plus intensément au fil du récit, l'étau se resserre sur le passé des protagonistes, faisant monter progressivement la tension. Face à l'atmosphère de plus en plus oppressante, je me suis égarée dans mes suppositions, accablée par la tristesse qui transpire de ces pages. Moi qui avais la prétention de croire que je savais, j'ai perdu toute mon assurance. Et c'est là toute la splendeur des intrigues de la romancière.
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Avec L'enfant aux cailloux, Sophie Loubière traite d'un sujet dramatique, avec toute la sensibilité et la finesse psychologique qui caractérisent son écriture et ses personnages. A l'issue de ma lecture, un sentiment tout-à-fait étonnant s'est emparé de moi, dont je ne peux parler sans vous gâcher l'intrigue.
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Ma chronique complète est sur le blog.
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