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Critique de Tu_vas_voir_ce_que_tu_vas_lire


Sept ans après En finir avec Eddy Bellegueule, Edouard Louis revient sur sa jeunesse dans le nord de la France. Il montre comment, méthodiquement, celui qui s'est toujours perçu comme un intrus dans sa famille, démunie et froidement homophobe, comme à l'école, a décidé, un jour, de se changer. Car si dans son premier roman, l'auteur confiait comment l'adversité l'avait contraint à se cacher, à terrer au fond de lui tout ce qui pouvait dissoner ou témoigner de sa singularité, sa trajectoire fut plus complexe : ce nouvel opus témoigne qu'il n'a cessé, en même temps, de se former, luttant pour échapper à son milieu et à un destin qui lui semblait tout tracé.
De ces pages émouvantes, portées par une écriture simple, presque blanche, affleure une mélancolie qui laisse rapidement percevoir que la métamorphose du jeune homme ne s'est faite ni sans violence, ni sans perte. Les dernières pages sont particulièrement bouleversantes : Louis exprime, à demi-mots, la nostalgie nouvelle qu'il éprouve pour ses heures d'enfance, qui malgré la souffrance immense, possédaient une couleur, une atmosphère, une étoffe particulière et à jamais enfuie. Entre un passé perdu et un présent sans repos, ces pages marquent, lucides, le caractère tragique de l'existence du transfuge, qui n'est jamais, nulle part, chez lui.
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