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Critique de nadejda


Si ce livre de Claude Louis Combet ressemble à un retour sur sa vie et l'expérience intérieure qui l'accompagne, il ne se réduit pas à une autobiographie.
Il transcende, dans ses textes, l'autobiographie ou l'analyse pour atteindre au symbole, au mythe. Il nous fait pénétrer dans les régions obscures et chaudes, effrayantes, dévorantes mais aussi rassurantes du lien à la mère qu'il est dur de rompre.

Quand j'ai entamé la lecture de ce livre m'est venu presque immédiatement le symbole de l'ouroboros le serpent qui se mord la queue, retour à l'origine qui représente le cycle de la nature, mort et renaissance, symbole d'immortalité.

Le livre du fils est un livre bilan qui retrace la lente maturation qui a conduit l'enfant dont tous les sens sont tournés vers les senteurs, les odeurs, les caresses de la mère, de l'enfouissement jouissif et plein de culpabilité (désir d'inceste) dans cette terre-mère à la séparation progressive, la mise à distance douloureuse qui permet d'aller vers l'amante inspiratrice et l'intégration en lui du féminin ( première partie du recueil intitulée «Corps maternel»). Ce qui le conduira à la création et l'écriture (deuxième partie «corps d'écriture»). le tout dans une langue pleine de sensualité brûlante, de poésie et aussi d'une lucidité douloureuse.

J'ai retrouvé dans ce livre, comme dans d'autres de Claude Louis-Combet, une tonalité de voix proche de celle de Louis Calaferte, tentative d'expression de leur long chemin initiatique.

«Quand il fermait le livre de toutes les terreurs et se campait de nouveau en l'attente de sa mère, le fils avait voyagé intérieurement en des contrées de songe. Il en revenait pour lui-même, chargé de vérités fortes à travers le prisme desquelles, il aspirait à l'unité de son être : idéal proprement spirituel dont la seule chance d'accomplissement passait par la rencontre amoureuse avec la femme.» p36

"L'amante avait pris le relais de la mère. Elle en était la fleur accomplie, en toute liberté de goût et d'appétit. Vienne le fils. Il boirait et mangerait, il prendrait et posséderait.
..... Et chemin faisant -- chemin de sexe et de souffle -- il comprendrait, pour la paix de son coeur dans la plénitude de sa passion, et pour sa plus grande part d'intelligence de la vie, que la femme rassemble en son essence maternelle d'obscurité, de fertilité, de désir et de plaisir, tout ce qu'il est nécessaire de connaître à la place de Dieu afin de donner sens au non-sens et de créer, de surcroît. "p60

"Alors, le mouvement d'écrit prolonge la caresse, enrichit la palpation, presse les mots jusqu'à la pulpe, entre dans les fastes violents de la morsure, de la griffure, de la déchirure." p87

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