AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Bazart


Au nom du père, au nom des pauvres. « Qui a tué mon père », remarquez l'absence de point d'interrogation, est une prière marxiste, un “Notre Pére” laïque et une déclaration d'amour d'un fils à son père.

C'est aussi un livre politique radical, Edouard Louis prend la parole et la donne au gens de peu, aux déclassés.

Car ce qui frappe chez Louis, c'est à quel point il réussit à mettre des mots et des noms sur l'injustice qui frappe des hommes et des femmes invisibles, des êtres humains complètement oubliés par la classe dominante.

Le romancier Édouard Louis (2016)


"Le mois dernier, je suis venu te voir dans lapetite ville du Nord où tu habites maintenant.
C'est une ville laide et grise. La mer est à quelques kilomètres à peine mais tu n'y vas jamais. Je ne
t'avais pas vu depuis plusieurs mois – c'était i ly a longtemps. Au moment où tu m'as ouvert la
porte je ne t'ai pas reconnu."

Pas de gras, pas de superflu dans ce texte, Edouard Louis, à corps, à coeur et à cri, devient la voix de son père. C'est l'histoire d'un fils et d'un père qui n'ont plus honte de se regarder.

C'est un véritable pamphlet sur ce monde libéral qui broie les individus...

Un vrai texte touchant et fort sur le quart-monde oublié. On pense parfois à la démarche de J.D Vance et son roman”Hillbilly élégie” bien sur avec le coté rentre dedans de cet Edouard Louis.

"Le matin de mon anniversaire, j'ai trouvé au pied du lit un grand coffret blanc, avec écrit dessus en lettres d'or : Titanic. À l'intérieur il y avait la cassette, mais aussi un album photo sur le film, peut-être une figurine du paquebot. C'était un coffret de collection, sûrement trop cher pour toi, et donc pour nous, mais tu l'avais acheté et déposé près de mon lit, enveloppé dans une feuille de papier. Je t'ai embrassé sur la joue et tu n'as rien dit, tu m'as laissé regarder ce film près d'une dizaine de fois par semaine pendant plus d'un an."

Quatre-vingt pages fulgurantes et nécessaires.

Ne m'en voulez pas , je n'en dirais pas plus plus car , à tout expliquer, on en enlève un peu de la force de la découverte de ce texte ô combien poignant.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
Commenter  J’apprécie          500



Ont apprécié cette critique (38)voir plus




{* *}