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Critique de Meygisan


August Derleth n'est pas H.P. Lovecraft. Certes! Pourtant, à la lecture de la trace de Cthulhu, on pourrait s'y méprendre. le style du premier est très proche de celui du maître de Providence bien que des différences demeurent.
Deux points en particulier. Là où Lovecraft ne faisait que suggérer l'horreur et la terreur par une utilisation méticuleuse de son vocabulaire et ainsi créer une montée en puissance jusqu'à un paroxysme insupportable, Derleth dit plus les choses. La suggestion n'est pas aussi fine et aussi évocatrice même si elle est présente et qu'elle constitue l'essentiel de son style.
Second point notable: là où les personnages de Lovecraft, pour une grande majorité, ne faisaient que subir les événements effroyables auxquels ils étaient confrontés, ceux de Derleth se prennent en main et se positionnent face à l'arrivée de Cthulhu. En effet, les nouvelles de ce livre offre une progression à travers cinq personnages qui vont former une sorte de coalition après s'être aperçu de l'ampleur de la terrible catastrophe à venir. Sous l'impulsion du Dr Shrewsbury, les hommes vont se munir d'armes et de protections pour tenter de subjuguer l'éveil de Cthulhu.
Ce livre est un recueil de cinq nouvelles qui se suivent mais qui peuvent très bien se lire séparément, mais qui nous offre une histoire complète. mais il ne faut pas se mentir, August Derleth a la même fâcheuse tendance que son maître à la lenteur. Les quatre premières nouvelles ne font que mettre en place l'intrigue ( si l'on peut parler ainsi) et ne font que se répéter à quelques éléments horrifiques près sans grande importance. En effet, on pourra regretter des répétitions incessantes, sensées provoquer la terreur, ainsi qu'une narration identique, et notamment dans l'énumération des noms et fonctions des Grands Anciens, comme un refrain qui revient sans cesse le long de ces nouvelles. Un refrain un peu trop lourd malheureusement pour provoquer autre chose que de la lassitude.
En dehors de cela, les nouvelles vous plongeront dans une ambiance digne du maître, encore que cette répétition provoque une certaine frustration. On s'attend à quelque chose mais ça ne vient pas, et c'est sans doute dû au fait que les nouvelles tournent et traitent exclusivement du même sujet. Alors que Lovecraft savait varier ses intrigues ( tous ses écrits ne traitent pas directement de Cthulhu), Derleth souffre justement de cette unicité. Quand on traite directement du sujet, on n'a que l'envie d'en apprendre encore plus, même si, développer la mythologie créée par Lovecraft fait également parti du plaisir de lecture.
Donc en ce qui me concerne, malgré leurs défauts qui peuvent rebuter, ces nouvelles sont fort intéressantes et bien écrites ( l'hommage est palpable et réussi), et méritent d'être lues de par leur volonté d'aller plus loin, et de se détacher très clairement de Lovecraft. de s'en détacher dans le sens de poursuivre son oeuvre, comme une véritable expérience hommage, afin de permettre au mythe de survivre, alors que d'autres auteurs se sont contentés de reprendre le genre pour imposer leur propre style dans un élan opportuniste pas toujours bienvenu.
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