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Critique de Fandol


Fandol
13 septembre 2018
Ce livre sort des sentiers battus. Il nous plonge en pleine colonisation italienne, en Érythrée. Pendant que le Négus tente de mobiliser et envoie ses troupes au combat pour gagner l'indépendance de l'Éthiopie et de l'Érythrée, considérée comme une province, de riches Italiens exploitent les meilleures terres…

Grâce au Club des Explorateurs du polar de Lecteurs.com et aux éditions Métailié que je remercie, j'ai pu découvrir un roman intriguant, dépaysant et très intéressant.
Le temps des hyènes débute dans le village d'Afelba où Jàfet qui mène ses chèvres paître sous le sycomore, découvre un homme pendu. le lendemain, il y en deux autres ! Ce sont des ouvriers agricoles du marquis Sperandio… trois noirs, quelle importance ! Mais, un jour plus tard, c'est le marquis lui-même qui pend à l'arbre !
Carlo Lucarelli débute fort et son roman m'a plongé dans la vie quotidienne de ces Érythréens qui sont de différentes ethnies et tentent de survivre sous la domination de la monarchie d'Umberto 1er, roi d'Italie. L'auteur ne plaint pas les expressions, les formules de différents dialectes aussi bien érythréens qu'italiens.
Pour tenter d'éclaircir le mystère de ces quatre pendaisons, le capitaine des carabiniers royaux, Piero Colaprico, ancien ami du marquis, mène l'enquête, parfaitement secondé par son brigadier, le bachi-bouzouk des zaptiè, les carabiniers indigènes, Obgabriel Ogbà.
Le capitaine est un lecteur assidu des romans de Conan Doyle. Il se réfère évidemment à Sherlock Holmes pour orienter son enquête : « Il n'y a rien de plus trompeur que l'évidence. »
Au fil des pages, j'ai rencontré de nombreux personnages, certains vraiment pas recommandables mais l'auteur a bien su mettre en avant les jalousies, les rivalités, les intrigues entre les Italiens présents en Érythrée : « Ne jamais prendre les Italiens au sérieux, Ils font toujours des choses inutiles. » D'ailleurs, chacun s'exprime avec un accent qui trahit sa ville ou sa région d'origine.
Chercher un assassin dans ce pays de la corne de l'Afrique, c'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin mais Colaprico ne se décourage jamais. Il veut finir d'assembler sa mosaïque avec ces tesselles qui motivent beaucoup Ogbà.
Carlo Lucarelli mène son affaire avec un prologue, douze mouvements, deux intermèdes et un épilogue. Entre Asmara, la capitale, située à 2 300 m d'altitude, et Massaoua, le port sur la Mer Rouge, Carlo Lucarelli fait explorer le pays mais je voudrais, pour finir, mettre en exergue l'impressionnante scène, chez Ogbà, lorsque sa femme, Manna, réussit à préparer un repas non prévu pour le capitaine, en un temps record.

Ses cinq enfants : Adèba, Kabbedèsh, Mesfún, Lettebrahán et Tzeghè Ueiné l'aident à préparer l'ingera, l'agibò, le senàfec et la kichà, tout cela paraissant délicieux, comme l'ensemble de ce livre très exotique, même si : « le temps des rêves est fini. » et que c'est « maintenant le temps des hyènes. »


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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