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Citations sur La nature des choses : De rerum natura (89)

III. 806, mortalité de l'âme. -Traduction d'Ariel Suhamy :
En outre pour rester éternel, il faut, soit
Avoir un corps solide et repousser les chocs,
Sans laisser pénétrer rien qui puisse au-dedans
Détruire l'union étroite des parties :
Tels avons-nous montré les corps de la matière ;
Ou bien pouvoir durer toute l'éternité
Parce qu'exempt de coups : c'est ainsi qu'est le vide,
Qui demeure intangible, inapte au moindre choc ;
Ou parce qu'alentour il n'y a pas de place
Où les choses pourraient comme aller se dissoudre :
Telle est l'éternité de la somme des sommes,
Hors de laquelle il n'est ni place où s'échapper,
Ni corps pour la dissoudre en l'accablant de coups.

Et si l'on croit plutôt que l'âme est immortelle
Car tenue à l'abri des travers de la vie,
Soit que nul corps ne vienne attenter à ses jours,
Soit que quelque moyen repousse ceux qui viennent
Avant que nous puissions en sentir la nuisance,
(lacune probable d'au plus un vers signifiant :
« On s'écarte bien loin du vrai raisonnement. »)
Outre en effet qu'elle est malade avec le corps,
Advient aussi souvent l'avenir qui la mine,
La peur qui la meurtrit, les soucis qui l'épuisent,
Et des crimes passés le remords qui la ronge ;
Ajoute pour l'esprit la folie et l'oubli,
Et l'onde noire où le plonge la léthargie.
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Et quand j'ignorerais la nature des atomes, j'oserais encore, après examen des phénomènes célestes et bien d'autres d'ailleurs, affirmer que la nature n'a pas été faite pour nous et qu'elle n'est pas l'oeuvre des dieux : tant l'ouvrage laisse à désirer !
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C'est donc ainsi que le monde entier évolue dans le temps et que d'état en état passe la terre: ce dont elle était capable, elle ne l'est plus, mais elle peut ce qui lui fut impossible. Que de monstres la terre en travail s'efforça de créer, étranges de traits et de structure! On vit l'androgyne, qui tient des deux sexes mais n'appartient à aucun, et n'est ni l'un ni l'autre; on vit des êtres sans pieds et sans mains, ou muets et sans bouche, ou sans regard, aveugles, ou bien dont les membres adhéraient tous au tronc et qui ne pouvaient ni agir, ni marcher, ni éviter un péril, ni pourvoir à leurs besoins. Tous ces monstres et combien d'autres de même sorte furent créés en vain, la nature paralysa leur croissance et ils ne purent toucher à la fleur tant désirée de l'âge, ni trouver de nourriture, ni s'unir par les liens de Vénus. Il faut en effet, nous le voyons, tout un concours de circonstances pour que les espèces puissent durer en se reproduisant: des aliments d'abord, puis des germes féconds distribués dans l'organisme avec une issue par où ils puissent s'écouler hors du corps alangui, et enfin, pour que la femelle puisse se joindre au mâle, des organes qui leur permettent d'échanger des joies partagées. Beaucoup d'espèces durent périr sans avoir pu se reproduire et laisser une descendance. Toutes celles que tu vois respirer l'air vivifiant, c'est la ruse ou la force, ou enfin la vitesse qui dès l'origine les a défendues et conservées.
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La piété, ce n'est pas se montrer souvent voilé et, tourné vers la pierre, s'approcher de tous les autels, ni se prosterner à terre, tendre ses mains ouvertes devant les temples des dieux, inonder leurs autels du sang des quadrupèdes, aux vœux enchaîner les vœux,
la piété c'est tout regarder l'esprit tranquille.
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Bien sûr une fois né chacun veut forcément / rester en vie, tant que la tendre volupté / le retiendra. Mais lui qui n’a pas goûté / à l’amour de la vie, qui n’en fait pas partie, / quel mal ça lui fait-il de n’être pas créé ?
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Quels tourments violents, / alors, déchirent l’homme inquiet de désir, / quelles grandes terreurs ! Et l’orgueil, la souillure / comme l’emportement, ce qu’ils font de ravages ! / Et que dire du faste ou bien de la paresse ? / Et donc, celui qui a dompté ces monstres-là / sans armes, par des mots, et les a expulsés / de l’esprit, n’est-ce pas qu’il siéra que cet homme / soit jugé digne d’être entre les dieux compté ?
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Non seulement [l'âme] souffre des maladies du corps,
mais souvent aussi la pensée du futur
la ronge, la tourmente et l'épuise en soucis,
ou les fautes passées la déchirent de remords.
Ajoute la folie qui lui est propre et l'oubli,
ajoute la léthargie, onde noire où elle sombre.
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Il est doux, quand la vaste mer est soulevée par les vents, d'assister du rivage à la détresse d'autrui ; non qu'on trouve si grand plaisir à regarder souffrir ; mais on se plaît à voir quels maux vous épargnent.
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Ce qui parait mourir ne meurt donc tout à fait
car la nature toute chose par une autre reforme,
ne laissant rien naître qu'aux dépens de la mort d'autrui.
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L’austère silence de la nuit
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