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Citations sur L'étrange mystère de la femme sans tête (5)

"Des mots pour les maux, de la syntaxe et du vocabulaire en lieu et place de tous ces produits chimiques dont les labos nous gavent ; je trouvais ça plutôt sympa. Et puis, se dire que la force de guérir résidait en chacun de nous, plutôt que dans un tas de pilules, n'est-ce pas merveilleux ? Inquiétant, certes, mais merveilleux."
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"Tout va si vie dans la vie. Les mots s'envolent et s'échappent, ils vivent leur vie. On voudrait les retenir parfois, mais à peine la pensée surgie que déjà les voilà partis. Là, je crois que j'aurai mieux fait de me taire."
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"_Buénas nochesse, fit Ron tout fier.
_Gracié cuchto, lui répondit le chauffeur pour se moquer.
Dans l'escalier qui montait chez Louis, Liza rigolait encore.
_Tu lui as dit bonne nuit.
_Et alors ? fit le rouquin sans se démonter.
_Il est deux heures de l'après-midi.
_Et alors ? C'est un Mexicain.
_N'importe quoi ! ne puis-je m'empêcher de dire, en levant les yeux au ciel.
_Il y a toujours un Mexicain qui dort, Liza, n'oublie jamais ça !"
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Cette espèce de roman thérapeutique, en somme... Évidemment, je ne pouvais que souscrire. Des mots pour les maux, de la syntaxe et du vocabulaire en lieu et place de tous ces produits chimiques dont les labos nous gavent ; je trouvais ça plutôt sympa.
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Et si tout cela n’était pas arrivé ? cet accident, et tout le reste ? Alors là, rien de plus simple. Ron devait me rejoindre chez Fred, nous aurions bu un coup ensemble, et il m’aurait ramené en voiture, tout simplement. Et puis terminé. Trois pizzas, un morceau de cheddar, Die hard… et au dodo. C’est ça ! C’est comme ça que cela aurait dû se passer : Die hard et au dodo.
Depuis que j’ai un appartement, Ron passe une semaine chez moi, l’autre chez ses parents. Une garde alternée, en quelque sorte. Ça les soulage un peu, et puis ça me fait plaisir. Enfin, ça me fait surtout plaisir qu’il ne soit pas là tout le temps, l’affreux. Il squatte mon salon, pille mon frigo et il pisse à côté sans relever la lunette, ce salaud, mais bon… c’est Ron. Et puis ce n’est qu’une semaine sur deux.
Une fois rentré, j’aurais bossé un peu, tapé deux trois pages ou affiné un dialogue, inventé un personnage ou travaillé une posture, cependant qu’il aurait traîné, glandé, comaté devant la télé ou fait l’un de ses jeux débiles sur la console, vautré dans le canapé, ses grands panards posés sur la table basse du salon. Enfin, il aurait fait son Ron. Et bien évidemment, il n’aurait cessé de me déranger dans mon travail.
– T’as déjà vu les infos en suédois ?
Voilà le genre de question qu’il m’aurait posé, à moi ! Moi qui me demande si cette fille qui marche regarde le sol ou le ciel ; moi qui hésite entre carmin, rouge, pourpre ou cramoisi ; moi qui dois choisir entre dépité, surpris, ahuri, atterré…
– Hein ? Stan ! T’as vu que tu peux avoir les infos en suédois ?
– Ouais, super !
– C’est vachement compliqué comme langue, dis donc. On comprend rien. Ah ! non mais, carrément rien, je te jure !
– Ron, j’essaie de me concentrer.
– T’as essayé de voir si tu pouvais pas capter les radios suédoises ? Avec internet, je suis sûr que c’est possible. Alors, là !… Pour suivre les infos en suédois… sans les images ! Eh ben, chapeau ! Fortiches, les gars ! Je peux te dire qu’en Suède les gars… y doivent pas la regarder souvent, la radio.
– Ron, je bosse.
– Ben, moi je dis ça, je dis rien.
– Eh ben, très bien ! Fais donc ça, ne dis rien.
– Ah non ! mais c’est pour toi. C’est ta télé. Si tu veux pas…
– Tu t’ennuies, gros ? Prépare à manger, si tu ne sais pas quoi faire.
– Ah, ouais ! Tiens, t’as raison.
Ouf ! Merci ! Cinq minutes de répit.
Je tergiverse. Alors, alors… point-virgule ou pas ? Je cherche, cependant que Ron… Des bruits de vaisselle, de la musique et des jurons me parviennent de la cuisine… Serait-il en train de cuisiner, le rouquin ? Bon… Restons concentré. Est-ce que je coupe cette phrase en deux ? Te, te, te… Non, ça complique inutilement. Pourtant, la logique voudrait que… Ouais… carmin, ça sonne pas mal, ça sonne même bien. D’autant plus que j’ai une sonorité en ain juste avant et que… Carmin… carmin… c’est de quelle couleur, ça, exactement ? Petit tour sur internet pour vérifier : car, cari, carmi, Carmina Burana… Non, c’est pas ça. Tiens ! je me demande si…
– Si je commandais des pizzas ?
– …
– Stan ! ça te dirait des pizzas ?
Là, je ne réponds pas, j’en ai marre, vraiment ! Ce n’est pas possible de bosser dans ces conditions. Je suis… dépité, totalement dépité !
– Stan ! t’as de la monnaie pour les pizzas ?
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